Marie Sauce-Bourreau a organisé son dernier trophée Jean Delaveyne ©thvallier-10

3 questions à Marie Sauce-Bourreau

C’est sur le salon Equip Hôtel-Paris 2022 que Marie Sauce-Bourreau a officiellement déposé sa médaille de présidente des Toques Françaises, lors de la proclamation du palmarès du Trophée Jean Delaveyne. Une assemblée de chefs et partenaires lui ont fait une standing ovation. Annoncée en septembre 2022, sa démission a été anticipée. Les prochaines élections initialement prévues en mai 2023 sont avancées en janvier. Les deux vices-présidents, François Adamski et Bernard Leprince assurent l’intérim.

Vidéo standing ovation

Femme incontournable de la gastronomie française, aux responsabilités associatives et solidaires, créatrice de trophées et d’évènementiels, Marie est une femme de caractère avec la volonté de fédérer et d’entreprendre en bandoulière. A la tête de « Marie Sauce Conseils », elle propose des services de Relations Publiques, de conseils en événementiels, et en stratégie marketing, communication, et images. Sa personnalité affirmée et son tempérament lui valent les surnoms  « Dragon » ou « Tank », confie-t-elle. Deux raisons explicatives : elle est vindicative face à l’adversité, et elle est capable de « déplacer des montagnes » pour atteindre ses objectifs et monter des projets.

Pourquoi avoir démissionné de la présidence des Toques Françaises ? Quel bilan dressez-vous des 8 années à la  présidence ? 

« J’ai démissionné pour des raisons personnelles et de santé », mentionne Marie Sauce-Bourreau, en pause quelques minutes pendant le trophée des cuillères d’Or.  « Je dois me mettre en pause forcée pendant 1 à 2 mois. Étant une personne d’engagement et de conviction, qui travaille passionnément pour les Toques Françaises depuis 8 ans, je préférais partir la tête haute sur un bel événement comme le Trophée Delaveyne ».

François Adamski, Marie Sauce-Bourreau et Patrick Druard ©thvallier

Cela faisait deux mandats (8 ans)et  je n’allais de toute façon plus me représenter. Il fallait que je passe le témoin, j’ai simplement  anticipé mon départ ! Je démissionne de la présidence des Toques Françaises, mais j’en reste membre.

« Ces huit années ont été constructives et ont permis son développement. Les Toques Françaises représentaient 40 adhérents, l’association compte aujourd’hui 450 membres » affirme-t-elle. «J’ai aussi modifié la charte graphique de l’association, créé un nouveau logo, j’ai mis en place un vrai serment des Toques Françaises pour que les membres s’engagent véritablement en prêtant serment de porter fièrement les insignes et les valeurs de l’association, comme la solidarité entre adhérents, la générosité, le don de soi, la transmission et le respect. C’est sans doute sur cette dernière notion que mon nom « dragon » a pu être énoncé, car les membres qui ont dépassé les bornes, ont été radiés. J’ai géré l’association comme une vraie entreprise, bénévolement il faut le préciser ! ».

Sur le stand du partenaire Transgourmet en marge du Trophée Delaveyne 2022 ©thvallier

« Je me suis lancée à fond et passionnément, comme tout ce que j’entreprends. J’ai souhaité que cette association rayonne et j’ai ouvert les adhésions à tous les acteurs du métier de bouche et à l’international. J’ai partagé tout mon réseau et mes partenaires pour mettre en place de grands événements. Celui du trophée Jean Delaveyne, par exemple, exige 2 ans de préparation et de réunir environ 50 à 70 000€, (hors valeurs marchandise). Nous avons lié des relations de confiance avec les partenaires, c’est l’une de nos plus grande force, la seconde étant le noyau dur des membres du bureau.

Quel est votre parcours  ?

Depuis 23 ans j’évolue dans l’univers de la gastronomie. J’ai commencé dans les médias à 17 ans, sans diplôme, chez Fun Radio, puis M6 et 13e rue, avant que Dominique Farrugia me recrute pour l’accompagner dans la création de la chaîne Cuisine TV. C’est le début de mon aventure, j’y suis restée 6 ans en tant que directrice de la communication et des partenariats marketing», énonce-t-elle. « Les médias ont un rôle important », ajoute-t-elle. « J’aime les appeler les “acteurs du goût” car ils font rayonner la gastronomie dans sa globalité.

Marie Sauce Bourreau ©Th Vallier

Puis j’ai souhaité monté mon agence de communication, tout en créant en parallèlement la société Marie Sauce Conseils. Si la première, qui commercialisait des événementiels à fort budget, a cessé son activité, la seconde qui propose « mon cerveau et mon réseau » perdure. Mais, en prenant le temps du recul, j’ai souvent accompagné bénévolement des chefs qui sont devenus à ce jour, de grands noms de la gastronomie et des amis.

En 2013, je suis contactée par la Chaîne des Rôtisseurs, l’une des plus anciennes associations gastronomiques de France, pour la présider. J’accepte les responsabilité en 2014.

Marie Sauce Bourreau présidente de la Cuillère d’Or 2022 ©HRVProd

Ce fut une belle expérience, mais qui ne correspondait pas aux valeurs associatives qui m’étaient chères. Peu après mon départ, l’ancien président des Toques Françaises, Fabrice Prochasson est venu me chercher pour lui succéder. Sa proposition était appuyée par Guillaume Gomez, ancien chef de l’Élysée et actuel Ambassadeur de la Gastronomie. J’ai tout de même hésité », confie-t-elle. « Deux réflexions me sont venues à l’esprit; premièrement je ne suis pas chef et deuxièmement, je suis une femme. A ma grande surprise, j’ai pourtant été élue, en 2015 face à Bernard Leprince.  « J’étais longtemps la seule femme à la présidence d’une association, il y a une évolution et c’est tant mieux. Mais, il faut avoir des épaules et du tempérament ! »

Quels sont les projets en 2023 ?

« Plusieurs sont déjà en route, mais surtout je continue de développer le Trophée des Léopards et surtout celui de la Cuillère d’or  (voir la video) qui met à l’honneur les femmes en cuisine et en pâtisserie. J’aimerais m’y consacrer pleinement, car c’est une cause importante. L’histoire de ce concours est liée aux femmes de ma vie, du fait d’une vie un peu particulière et d’une enfance compliquée. Ensuite, en entrant dans le monde de la gastronomie à travers les émissions, concours et événements que je suivais, j’ai remarqué le manque de représentation féminine. J’en discute avec Paul Bocuse, lui expliquant que je souhaitais créer un concours-tremplin pour les femmes. Il me dit :« Marie, fonce, je rêverais qu’avant ma mort, une femme remporte le Bocuse d’or ».  J’ai donc monté ce projet de la Cuillère d’or en 2010 et 2011, et le succès a été au rendez-vous. Guillaume Gomez m’a beaucoup épaulée, car il s’agit toujours de bénévolat. J’ai relancé le projet en 2016 ».

Marie Sauce-Bourreau entourée de Jean-Marc Tachet, Danielle Crost, Pierre Caillet et Christian Têtedoie ©thvallier

La Cuillère d’Or est un concours de cuisine et de pâtisserie, entre amatrices passionnées et professionnelles, qui a pour but de mettre les femmes à l’honneur, de promouvoir leur talent, leur créativité, leur savoir-faire et leur sensibilité. Mais aussi de les mettre en confiance, avec bienveillance, d’avoir de l’audace, de leur mettre le pied à l’étrier des plus grandes compétitions. La devise de ce concours c’est « Mesdames OSEZ ».

« En 2018, j’ai ouvert le format aux petites filles avec la création de la « Petite Cuillerée d’or », puis je l’ai aussi développé à l’international. Certaines candidates ont ensuite pris confiance et ont ouvert leur établissement ! J’ai également des projets dans le monde associatif, mais de manière plus restreinte et je ne peux pas encore en dire plus », conclut-elle.

 

Propos recueillis par Sandrine Kauffer-Binz

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Marie Sauce-Bourreau avec les gagnantes de la Cuillère d’Or 2022©HRVProd