Les essences ? Un traité de charcuterie en dit : « terme utilisé en cuisine et en charcuterie culinaire pour désigner un fumet de volaille, gibier, poisson, réduit par ébullition jusqu’à l’obtention d’une consistance sirupeuse ». Pourquoi pas, mais alors quelle serait la différence entre un fumet et une essence ?
Autrement dit, définir l’essence comme un « liquide volatil, très odorant, extrait des végétaux, le plus souvent par distillation » serait bien trop imprécis. Quant à définir les essences comme les produits obtenus par distillation, par réduction, par macération ou infusion, ce serait encore bien trop vague.
En parfumerie, le mot « essence » est synonyme d’huiles essentielles : on nomme ainsi, ou parfois essence végétale, le liquide concentré et hydrophobe, aromatique et volatil extrait d’une plante. Il est obtenu soit par distillation, soit par extraction aux solvants (eau ou alcool, par exemple) ou bien par expression (pensons à l’huile d’olive).
Pour le Guide culinaire (qui n’est pas fiable, du point de vue terminologique), une essence est un « bouillon » qui a été réduit. Le Guide culinaire cite des essences de champignon, céleri, morilles, truffes. Il cite également une essence de poisson, qui n’est autre qu’un fumet de poisson.
Pour le Larousse gastronomique dirigé par Prosper Montagné (1938), les essences ne sont « autre chose que la cuisson des champignons fortement réduite. S’emploie pour aromatiser les sauces. »
Et « fumet » ? Là, c’est plus claire : préparation liquide destinée à corser et à parfumer les fonds de cuisson, les sauces, les farces, obtenue en faisant bouillir des substances nutritives et aromatiques ». C’est bien plus large, donc.
Par Hervé This