À l’occasion des dix ans de l’inscription de la Champagne et des ses crayères gallo-romaines au patrimoine mondial de l’UNESCO (2015), la maison Charles Heidsieck a ouvert l’un de ses trésors les plus secrets. Sophie Hutten, ambassadrice de la marque, guide les visiteurs dans ce réseau souterrain fascinant, 30 mètres sous terre, à la croisée de l’histoire, de la géologie, de l’art du vieillissement et de l’excellence d’un savoir-faire transmis depuis le XIXe siècle. Après la visite des caves, visite de la maison, déjeuner et dégustations avec Willem Pinçon, directeur marketing France de la marque.
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La Maison Charles Heidsieck : un esprit pionnier
Il faut descendre profondément pour percevoir l’âme de cette maison fondée au XIXe siècle. Charles Camille Heidsieck, pionnier parmi les pionniers, fut le premier à faire découvrir le vin à bulles aux Américains. Un siècle plus tard, dans les années 1980, Daniel Thibault, l’un des grands chefs de caves de la maison, marque à son tour les esprits : il est le premier à inscrire la date de mise en cave sur les bruts classiques, affirmant ainsi une forme de sincérité et de signature.
La maison n’a jamais cessé de conjuguer son passé à l’avenir. Le retour de la cuvée Charlie, la création d’un flacon inspiré de la forme des crayères, tout résonne comme un hommage contemporain à une mémoire enfouie.

Des conditions de vieillissement optimales
Ces 47 crayères, acquises par Charles Camille Heidsieck en 1867, forment un labyrinthe de quatre kilomètres de galeries. Leur architecture pyramidale, creusée par les Romains pour extraire les matériaux de construction de la ville, offre aujourd’hui des conditions idéales au vieillissement des champagnes. Température constante autour de 11°C, hygrométrie naturelle proche de 90 %, silence absolu, obscurité, absence de vibrations : tout concourt ici à la lente autolyse des vins. La maison utilise deux méthodes : le vieillissement sur lattes, très esthétique, et les cages métalliques, plus pratiques.

Le “Paradis” est le cœur de cette cathédrale souterraine. C’est là que dorment les grands formats de la maison : les Blancs des Millénaires, les “Charlie”, les verticales millésimées, certaines bouteilles datant des années 1950 jusqu’à nos jours. Certaines cuvées n’ont même pas encore été dégorgées. La lumière, calibrée sans UV, validée par le CIVC, protège la craie et le vin.
Entretien avec Willem Pinçon directeur Marketin France
Mais cette visite, rare et réservée à quelques invités triés sur le volet, ne se limite pas au vin. Elle est traversée par l’Histoire. On y croise des bouteilles de 1914, certaines encore buvables. L’une d’elles a été retrouvée par un particulier qui, en faisant le ménage dans sa cave, a découvert un petit trésor : des cuvées Charles Heidsieck datant de la Première Guerre mondiale. Il les a offertes à la maison, par élégance. Un geste, un patrimoine transmis.

Plus loin, les parois livrent d’autres témoignages : des niches creusées pour les bougies avant l’électricité, des graffitis d’époque, des pierres noircies par le temps ou l’humidité. On retrouve les strates de l’histoire humaine : l’Antiquité romaine, le Moyen Âge où ces carrières furent utilisées comme frigo naturel, puis les guerres mondiales. Pendant la Première Guerre, près de 20 000 personnes trouvèrent refuge ici. Une école, un hôpital, des cultures d’endives, des poules, une vie souterraine entière s’organisa. Durant la Seconde, les crayères servirent de cachette à des résistants et à des familles juives. Aujourd’hui, les murs portent encore les marques du passé. Par endroits, le ciment des années 70, les torchis médiévaux ou la blancheur contemporaine des matériaux racontent l’évolution du lieu. Quelques plantes improbables poussent à même la craie. Le silence est intact. Dans ce sanctuaire à l’abri du monde, le temps œuvre en paix.

Le Pavillon Charles Heidsieck
Sur la colline Saint-Nicaise, à Reims, le Pavillon Charles Heidsieck se dévoile comme un refuge confidentiel, lové au-dessus des crayères gallo-romaines classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Autrefois réservé aux réceptions privées de la Maison, ce bâtiment a été repensé en 2007–2008 par l’architecte Ferruccio Laviani. Son architecture Art déco subtilement modernisée, ses lignes épurées, ses larges baies vitrées ouvertes sur un jardin intérieur lui confèrent une atmosphère de lumière, de calme et d’intimité.

À mille lieues d’un hôtel classique, le Pavillon propose un hébergement exclusif, véritablement situé au-dessus des caves, dans une zone fermée au public. Pensé pour offrir confort, sérénité et immersion, il permet de vivre l’univers Charles Heidsieck au plus près. Le bâtiment préserve un équilibre rare entre héritage historique et esthétique contemporaine : béton sculpté, volumes ouverts, jardin clos, et lien visuel constant avec la nature environnante. On y dort dans un silence total, porté par la noblesse discrète des lieux, avec un accueil personnalisé et une literie haut de gamme, sans fioritures hôtelières.
Cette expérience, rare et précieuse, donne accès à un lieu non visitable, habité par l’histoire. C’est dans ce salon que Willem Pinçon, directeur marketing France de Charles Heidsieck fait déguster une sélection de 8 cuvées de toute beauté. Une dégustation littéralement au-dessus des crayères millénaires, dans l’intimité d’un domaine privé, hors du temps et des circuits classiques. Un privilège réservé à quelques initiés.

Charles Heidsieck Le Blanc des Millénaires 2014
Parmi ces flacons, se distingue, le Blanc des Millénaires 2014. C’est une cuvée de prestige, 100 % Chardonnay, née d’un millésime remarquable, mais surtout façonnée par une décennie d’attente et de silence dans les entrailles crayeuses de Reims. Les Crayères Millénaires, ces galeries séculaires classées au Patrimoine mondial de l’UNESCO – deviennent ainsi le théâtre de la maturation lente, profonde, presque méditative, de cette cuvée d’exception.
Le Blanc des Millénaires se distingue par sa capacité à exprimer avec justesse les nuances des plus beaux terroirs de la Côte des Blancs. Cinq villages entrent dans la composition de cette partition minérale et lumineuse : Vertus, Premier Cru, puis Le Mesnil-sur-Oger, Oger, Avize et Cramant, tous classés Grands Crus. Ils ont été sélectionnés pour leur faculté à évoluer lentement, à sépanouir dans le silence du temps. Leur richesse organoleptique, révélée par le vieillissement, compose une trame rare, vibrante, et d’une grande cohérence.

Chaque Blanc des Millénaires est unique. Si tous partagent la noblesse du cépage et la rigueur de l’assemblage, chacun raconte aussi l’histoire de son année de naissance. En 2014, la nature a livré des chardonnays à la fraîcheur éclatante et à la pureté cristalline, offrant une matière première idéale pour cette cuvée d’exception. Le millésime 2014 déploie ainsi une richesse calme, structurée, presque souveraine. Il conjugue finesse, intensité, précision. Un champagne ample et racé, doté d’une force tranquille, promis à une belle évolution. Depuis la naissance du Blanc des Millénaires, seuls huit millésimes ont été jugés dignes de ce nom : 1983, 1985, 1990, 1995, 2004, 2006, 2007 et 2014. Chacun de ces millésimes est issu d’une seule et même année, ce qui en fait une rareté dans l’univers champenois. Chacun a été sélectionné par les chefs de caves de la Maison avec une exigence extrême, en raison de son potentiel de garde et de sa capacité à exprimer l’identité de la Côte des Blancs dans la durée. Le 2014 s’inscrit dans cette lignée de cuvées confidentielles, presque cultes. Un geste d’initié, pour amateurs éclairés et collectionneurs du temps.
À la dégustation, le Blanc des Millénaires 2014 révèle toute la maîtrise du temps et de l’assemblage. Derrière sa robe or pâle aux reflets verts, il dévoile un nez précis aux accents crayeux, mêlant pamplemousse, yuzu, coing et notes grillées. En bouche, la texture se montre ample, saline, portée par une belle vivacité et une structure élégante. La finale, longue et ronde, prolonge la minéralité avec une intensité parfaitement équilibrée. Élevé en cuve et vieilli 108 mois en cave, dosé à 8 g/L, ce champagne partiellement passé par la fermentation malolactique possède un potentiel de garde remarquable. Il s’accorde idéalement avec des volailles, des poissons fins, des crustacés ou encore des fromages à pâte pressée.

Après la dégustation, place au déjeuner pour une mise en perspective des accords mets et vins avec la collection Charles Heidsieck. Le Pavillon, écrin de la Maison, abrite une table d’hôtes confidentielle dans la salle des Portraits, où veillent les pères fondateurs et les ancêtres. Ce lieu chargé d’âme et d’histoire offre un cadre magique pour savourer un repas gastronomique, magnifié par un art de la table soigné et un service tout en discrétion.
Au menu, un ceviche de bar relevé d’une vinaigrette aux agrumes ouvre le bal avec fraîcheur et éclat. Suit une rosace de lotte en vapeur de citron et d’orange, accompagnée d’un risotto crémeux aux pointes d’asperges, avant de clore sur une tartelette aux pommes caramélisées, crème d’amande et vanille Bourbon. Ces créations délicates s’harmonisent parfaitement avec deux cuvées emblématiques : le Blanc des Millénaires 2007, tout en finesse et profondeur, et le Brut Millésimé 2013, plus tendu et énergique. Un moment suspendu, hors du temps, où la gastronomie rend hommage à l’élégance du champagne.
Par Sandrine Kauffer
Crédit photos et Videos ©Sandrine Kauffer (sf mention contraire)
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