Anne Ernwein, chef de l'Agneau est l'invitée du Festival International de la Gastronomie de Mougins

Pfaffenhoffen: un ban pour Anne Ernwein

Dans notre revue de presse, sans complexe, une fois de plus nous retrouvons Gilles Pudlowski, qui dans un tour d’Alsace, fait une escale au Nord de notre région, nous permettant de prendre des nouvelles d’Anne et Viviane Ernwein, restaurant A l’Agneau, à Pfaffenhoffen (67). Par ailleurs, Anne Ernwein est l’invitée du Festival International de la Gastronomie de Mougins qui se déroulera du 10 au 12 septembre 2010. Un festival, résolument féminin, avec pour invitée d’honneur Anne-Sophie Pic et une vingtaine de femmes chefs, parmi lesquelles Laurence Salomon, Sophie Bise, Alice Bardet ou Chrystelle Brua.

Formée chez Bernard Loiseau, Georges Blanc ou Joël Garault, en 2005, elle devient la 2ème femme “Maître Cuisinier de France” et intègre la prestigieuse association des “Etoiles d’Alsace” en 2007.

C’est en 2001, au décès brutal de son père, qu’elle reprend l’Hôtel-Restaurant L’Agneau à Pfaffenhoffen, représentant ainsi la septième génération d’une entreprise familiale créée en 1769.

Par Julien Binz

“J’aime bien Anne Ernwein qui est, depuis deux décennies, la chef méconnue du Nord de l’Alsace. Discrète et taiseuse, allais-je dire, comme on l’est chez les protestants du pays de Hanau.

Pas un mot plus haut que l’autre pour se vanter soi-même. Elle travaille en duo avec sa soeur Viviane, qui enrichit chaque année la carte des vins. Cette dernière est d’ailleurs relayée au service par maman Gisèle qui donne un coup de pouce comme il y a du monde en salle et au jardin.

La demeure trône comme une perle dans le joli bourg de Pfaffenheim, fameux pour son musée de l’image populaire et aussi sa belle synagogue transformée en musée du judaïsme.

On la remarque d’entrée avec sa haute façade peinte et fleurie. La salle a gardé le côté années 1950, avec sa collection de marqueteries. Mais les toilettes contemporaines, revue par l’architecte local François Wilhelm, indique la rénovation future qui s’annonce.

Anne et Viviane Ernwein © photo Gilles Pudlowski

Il y a quelques chambres pour l’étape et des menus qui valent le coup de chapeau.

Celui dit tradition propose pour 27 € (29 € avec le vin) pralines de truites fumée et tagliatelles de concombre avec sa crème légère à la marjolaine, tendre poussin d’Alsace mijoté au foin en grès de Betschdorf (le proche village des potiers usant du grès gris) avec sa compotée d’oignons au jus de houblon et le petit vacherin aux fruits rouge de saison.

Il y a encore celui dit saveurs à 35 € avec sa pizza croustillante au saumon, son agneau confit de sept heures aux parfums de tajine, sa tatin d’abricots au lait d’amande.

ndre poussin d’Alsace mijoté au foin avec sa compotée d’oignons au jus de houblon © photo Gilles Pudlowski

Sur une carte changeante, on grappille les gambas en chaud froid: en tempura de courgettes et en salade cocktail avec thé d’un sushi de jeunes légumes. Ou le très régional saumon d’Ecosse label rouge (fort peu cuit, bien rosé) avec speck séché, rémoulade de céleri au raifort de Mietesheim.

Pour la petite histoire, Anne a été formée chez Loiseau à Saulieu, Blanc à Vonnas, et fait des stages ailleurs (chez Joël Garrault, au Vistamar de Monaco) pour élargir sa palette alsacienne un brin méditerranéenne. Voilà une chef douée, bosseuse et généreuse qui mérite la reconnaissance du voyageur gourmand.

Par Gilles Pudlowski

www.hotel-restaurant-del’agneau.com