Les pourboires remis volontairement par les clients aux salariés en contact direct avec la clientèle, et rémunérés jusqu’à 1,6 SMIC, sont actuellement exonérés de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu. Instaurée en 2022, cette mesure a déjà été prolongée à deux reprises, jusqu’au 31 décembre 2025.
Alors que plane la menace d’une remise en cause de cette exonération dans le cadre du budget 2026, l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) multiplie les mises en garde. Son président confédéral, Thierry Marx, résume l’enjeu en une formule : « Les pourboires ne sont pas un privilège, mais une reconnaissance du service par le client. Les fiscaliser et faire payer des cotisations sociales sur ces gratifications reviendrait à instaurer une “taxe sourire”. La mesure affaiblirait un peu plus notre secteur qui peine à recruter et fidéliser, toucherait directement le pouvoir d’achat de nos équipes et fragiliserait l’équilibre économique de nombreuses entreprises. »
Deux enquêtes aux résultats sans appel
Pour étayer son propos, l’UMIH a mené cet été deux enquêtes complémentaires. La première, réalisée par IPSOS BVA du 10 au 21 juillet 2025 auprès d’un échantillon représentatif de 1 004 salariés de la branche, révèle une inquiétude massive. La seconde, conduite du 22 juillet au 5 août 2025 auprès de 1 023 employeurs – adhérents ou non de l’UMIH – confirme ce constat.
Les résultats croisés traduisent un rejet unanime de la possible création d’une fiscalisation et socialisation des pourboires. Côté salariés, 81 % s’opposent à cette perspective, 76 % se disent inquiets, et 41 % envisageraient de quitter le secteur si la mesure voyait le jour. Plus de sept sur dix déclarent percevoir des pourboires en plus de leur salaire, et 83 % considèrent ces gratifications comme un avantage incontournable.
Du côté des employeurs, 86 % estiment que les pourboires constituent une gratification indispensable pour leurs équipes. Ils sont 92 % à rejeter frontalement leur taxation, et 91 % à exprimer leur inquiétude – dont 70 % se disant « très inquiets ».

Un secteur déjà fragilisé
Ces résultats mettent en lumière quatre inquiétudes majeures partagées par salariés et employeurs : le refus massif de la taxation du pourboire, la perte d’attractivité des métiers (66 % des salariés et 88 % des employeurs), l’érosion du pouvoir d’achat (64 % et 85 %) et enfin le risque de démotivation et de turnover accru (62 % et 90 %).
Dans un secteur déjà fragilisé par la crise sanitaire, la hausse des coûts de production et des difficultés chroniques de recrutement, cette mesure est perçue comme une menace directe pour l’avenir des cafés, hôtels, restaurants, discothèques et traiteurs.
L’appel de l’UMIH
Face à ce constat, l’UMIH réclame le maintien de l’exonération fiscale et sociale des pourboires au-delà de 2025. L’organisation patronale appelle à une réforme en profondeur du système, estimant que seule la préservation de cette exonération permettra de soutenir le pouvoir d’achat des salariés, de garantir l’attractivité des métiers, de stabiliser les emplois et de préserver un secteur clé de l’économie française et du lien social.
Communiqué de presse de l’UMIH


