Le “Clan Cordier”, des artistes de père en fils !

Caroline Cordier et Loïc Lefebvre, du restaurant l’Atelier du Peintre, à Colmar, à la dénomination si éloquente, expose un nouvel artiste dans cette maison qui fut, jadis, l’atelier d’un grand artiste : Martin Schongauer, surnommé “le beau Martin”.

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Il faut s’engager dans la jolie ruelle éponyme et entrer dans l’établissement pour découvrir la nouvelle exposition photos, présentée dans un environnement empreint de sérénité. Les poutres blanches apparentes, solides et réconfortantes, tranchent avec l’intensité des portraits africains, parfois troublés, mais souvent troublants.


L’artiste en question, c’est Nicolas Cordier, le frère de Caroline, qui présente pour la première fois ses clichés, qu’il a personnellement mis en scène en vue de l’exposition.

C’est une grande fierté pour la propriétaire des lieux d’accrocher les tableaux de son frère. “J’ai toujours été en admiration devant ses photographies. C’est l’occasion de le lui dire et de rendre hommage à son travail minutieux, sensible et passionné. Je le soutiens dans cette démarche, mais surtout, j’ai envie de montrer son talent et de l’offrir à nos clients. C’est la première fois qu’il expose, mais j’espère sincèrement qu’il y en aura d’autres, il le mérite”.


Une dizaine de portraits ont été retenus, pas plus, pour valoriser au mieux les messages qu’ils transmettent. Ils ont tant de choses nous à dire, tant d’émotions à nous faire partager, qu’il était impossible de les aligner, sans annihiler leur intensité.

Caroline nous explique cette démarche : “Je n’aime pas le remplissage des murs, je préfère une mise en valeur des œuvres dans leur individualité, quitte à les interchanger de temps en temps. On se perdrait dans la multiplicité du beau.

J’ai flashé sur ces portraits d’Afrique, si intenses, d’une réalisation technique si fine. Nicolas a vraiment réussi a capter une belle émotion dans le regard des sujets photographiés, pleine d’expressivité, tantôt de tendresse, tantôt de tristesse, mais toujours de dignité, cela en est bouleversant”.

Caroline se dirige vers le portrait d’une femme, dont l’histoire l’a particulièrement marquée, en nous racontant que Nicolas, lors de son voyage au Cameroun en 2009, avait proposé d’envoyer le cliché développé aux personnes qui avaient accepté de se laisser photographier.

“Cela leur a fait tellement plaisir, mais cela ne m’étonne pas de lui. C’était sa façon de les remercier. Un échange de souvenirs en quelque sorte. Au Cameroun, les photographies sont réservées aux riches.

A travers cette exposition, ce sont des séquences d’émotion, des bribes de voyage, une vision du Cameroun exprimée à travers l’oeil du photographe Nicolas Cordier et sa sensibilité.

Elle poursuit : “une des femmes lui a dit qu’elle choisirait cette photo pour la mettre sur sa tombe. C’est une tradition au Cameroun, et tout le monde ne peut pas se l’offrir. Elle était donc heureuse de poser pour la photo tombale”.

Ces histoires “hors-monde”, comme les nomme Caroline, illustrent le moment où le cliché a été pris. Chaque photo a sa raison d’être. L’auteur a été saisi par l’instant et a capté un sentiment qu’il a souhaité partager.

Pour Caroline Cordier, même le regard du cochon nous interpelle
Une exposition juste pour le plaisir, pour se souvenir d’un voyage au Cameroun, pour immortaliser des rencontres, des sensations, des odeurs et des parfums d’une autre vie.

Avec humilité et pudeur, l’artiste nous plonge dans une atmosphère, nous raconte une histoire, belle et humaine, sincère, parfois tragique, où contraste le regard des adultes, chargés, résignés, avec celui des enfants d’Afrique, encore plein d’espoir.

C’est la seconde fois qu’un membre de la famille Cordier expose à l’Atelier du Peintre, puisque le père de Caroline et Nicolas, avait inauguré le restaurant avec sa reproduction de portraits, notamment des artistes qu’il admire : Suttermann, Rubens ou Goya et la fameuse reproduction “Marquise de la Solana”.


Caroline exposant les toiles de son père, photographiée par son frère Nicolas Cordier
Transformer la salle de restaurant en galerie est un pari réussi.

Les clients sont ravis de redécouvrir les lieux à l’infini, avec subjectivité.
Ce supplément d’art renouvelle l’ambiance et l’atmosphère de la salle, avec pour seule continuité, la créativité de l’artiste Loïc Lefebvre, déclinée au sein du menu Goya (3 plats à 37 €) et du menu Galerie (5 plats à 55 €).

L’Atelier du peintre
1 rue Schongauer
68000 Colmar
Tél. : 03 89 29 51 57
Email : info@atelier-peintre.fr
www.atelier-peintre.fr