Projecteurs sur La Hache, le St-Sépulcre et le Relais de la Poste

Projecteurs sur La Hache, le St-Sépulcre et le Relais de la Poste

Les 18 et 19 septembre prochains sont l’occasion de faire connaissance avec les établissements de la restauration que nous fréquentons pour leur gastronomie et que nous découvrirons différemment dans le cadre des journée du Patrimoine.
Véritables lieux de vie, de convivialité, ils sont également des témoins de l’histoire politique, économique, sociale et architecturale. Regardons au-délà du mobilier et de la décoration, concentrons-nous sur les pierres, les poutres et les secrets enfouis de ces demeures si riches d’histoires.

Sous le Haut-Patronage de Monique & Emile Jung et de Jean-François Kovar, président de la nouvelle association “Les Restaurants ont une Histoire”, ceux qui participent à l’opération sont : Zuem Strissel, Le Tire-Bouchon, Au Dauphin, Le Gruber, Aux Armes de Strasbourg, Maison des Tanneurs, Chez Yvonne, La Hâche, Le Saint-Sépulcre et Le Relais de la Poste.

Lire le récit historique de ces établissements

Les trois derniers cités remplacent l’Ancienne douane, la Maison kammerzell et le Crocodile, présents en 2009.


RESTAURANT A LA HACHE

Le restaurant apparaît pour la première fois en 1257sous l’appellation de “Zur Ackes”. Il est alors situé face à l’important marché du sel. En 1534, il appartient à l’aubergiste Jean de Turckheim, l’ancêtre de la prestigieuse famille, qui contribuera tant au Magistrat de Strasbourg. Un inventaire du mobilier établi en 1567 atteste de la présence d’un tourne-broche en fer avec ses accessoires.


Jusqu’à la Révolution, La Hache est très prisée des Strasbourgeois. Située face au bâtiment de la Douane fluviale, centre de l’activité économique où les marchandises transitent, qui attire une importante clientèle étrangère en particulier lors des deux foires annuelles, à la Saint-Jean d’été et à Noël.

En 1830, Jean-Jacques Ansen, originaire de Westhoffen, transforme La Hache en une brasserie de belle renommée.

LA HACHE : 11, rue de la Douane 67000 Strasbourg Tél : 03.88.32.34.32

RESTAURANT LE RELAIS DE LA POSTE

A une dizaine de kilomètres au nord de Strasbourg, La Wantzenau étaient jadis un charmant village de pêcheurs, établi en bordure de l’Ill, où se dégustaient des plats de poissons : anguille, tanche, perche ou brochet….

La belle ferme alsacienne, qui abrite aujourd’hui le restaurant est érigée en 1789.
Propriété de la famille Paulus, elle accueille durant la période révolutionnaire ceux que l’on désignaient alors par le vocable de ” fanatiques”. En 1793, le relais de poste, où les postillons pouvaient changer de chevaux et les voyageurs se restaurer est installé dans une vaste propriété située à l’entrée du village sur l’ancienne route royale, aujourd’hui n°20, route de Strasbourg. La même année, la famille Paulus vend sa demeure au curé Eberlé, qui sera au début du 19e siècle maire de La Wantzenau. Entre 1828 et 1834, la maison abrite deux classes du école pour jeunes filles dirigée par des religieuses. Elle héberge ensuite le maire Hubler puis le notaire et le percepteur de la commune.


Le 1er janvier 1867, est créé à La Wantzenau, un bureau de Poste, qui s’installe à l’emplacement de l’actuel restaurant. Le télégraphe y est installé en 1876 et le téléphone en 1901.

Au milieu du 20e siècle, le bâtiment est transformé en maison de bouche. Racheté en 1975, par Jérôme Daull, l’établissement devient une des belles étapes gastronomiques de le région strasbourgeoise. Depuis 2009, il est dirigé par Caroline Van Maenen.

Le Relais de la Poste 21, rue du Général de Gaulle 67610 La Wantzenau Tél : 03.88.59.24.80

RESTAURANT LE SAINT SEPULCRE

Situé à deux pas de la cathédrale, dans l’ancienne rue des Dominicains, actuelle rue des Orfèvres, la winstub Le Saint Sépulcre illustre la grande tradition des winstubs strasbourgeoises. Il doit sa curieuse appellation à la présence autrefois du fameux ” Sarich”, une longue table trapézoïdale qui évoquait la morphologie d’un cercueil. Elle accueillait bien volontiers les participants au rituel du Stammtisch protégés du regard des passants par les charmants petits rideaux à carreaux de Ribeauvillé.

A l’origine, la carte est des plus succincte. Elle sert seulement à accompagner la consommation de vin sans être trop tôt touché par l’ébriété et se résume à quelques salaisons : jarret et langue de porc ou salade de cervelas-gruyère… Plus tard, le Saint-Sépulcre s’ouvre aux foies-gras, pâtés en croûte et surtout le ô combien fameux jambon en croûte qui consacre l’établissement. Le pain du Saint-Sépulcre à l’aspect d’une tartine à la croûte presque feuilletée est alors élaboré par une boulangerie située à proximité de la place de Bordeaux. Il comprend moins de farine pour ne pas perdre l’appétit, plus d’eau pour l’alléger et surtout du sel en abondance pour susciter la soif….


A l’origine, la clientèle est essentiellement composée des artisans et des commerçants du quartier de la cathédrale. Elle est d’abord masculine. Les femmes rejoignent Le Saint Sépulcre au lendemain de la Seconde Guerre mondiale au moment où le célèbre Charles Lauck prend la direction de la winstub. Ainsi, les fameuses veuves du Saint Sépulcre participent au charme du lieu.

La réputation du Saint Sépulcre tient beaucoup à la forte personnalité de Charles Lauck, qui s’installe au Saint Sépulcre après avoir abandonné sa brasserie située à proximité des Ponts Couverts. D’un caractère bien affirmé, il refusait obstinément de servir du café ! Son fils Robert lui succède jusqu’à la vente de la winstub à Elsa Bidault-Mull en 2007.

Le Saint-Sepulcre : 15, rue des Orfèvres 67000 Strasbourg Tél : 03.88.75.18.45