Festivitas 1/2 le show de J-P Bostoen, J. Barnachon, L. Kieny, Y. Thuriès et O. Nasti

Vendredi 3 février, 2012, sur la scène des cook-show de Festivitas, succédant à la remise des Trophées Epicure récompensant la jeune apprentie Morgane Bruckler (cheval Blanc à Hochstatt) un quintuor talentueux a pris place derrière les fourneaux, pour offrir un spectacle culinaire de haute volée; Jean-Paul Bostoen, Jacques Barnachon, Laurent Kieny, Yves Thuriès et Olivier Nasti ont réjoui le public.

Le premier à entrer en scène est le discret Jean-Paul Bostoen de l’auberge de l’Ill à Illhaeusern (68) Meilleur Ouvrier de France 2011, qui entreprend, sous le regard attentif des gourmets, un filet d’agneau en croûte de curry et pommes boulangères revisitées. Les odeurs de cuisine alléchantes s’échappent allègrement se diffusent rapidement jusqu’aux premiers rangs.

“Ce n’est pas tous les jours que Jean Paul sort de sa cuisine” s’exclame Daniel Zenner soulignant la discrétion du MOF.

“J’aimerais vraiment te remercier tout particulièrement d’avoir accepté mon invitation” reprend Olivier Nasti, “parce que c’est sa première démonstration” révèle le MOF au public.

Toujours aux aguets des moindres fumets, process de recette, mise en scène de techniques culinaires, Daniel Zenner, commente pas à pas les gestes, interroge le chef sur les conseils et astuces, permettant ainsi au public de suivre avec pédagogie. Puis, récompensés pour leur attention, les spectateurs gourmets bénéficient d’une portion dégustation servie par Olivier Nasti.
Changement de chef sur une musique rythmée, Jacques Barnachon prend le relais, “en provenance d’une belle région avec des étangs” raconte Daniel Zenner et “puis je vois que tu es venu avec ton superbe livre “Histoire et cuisine autour de l’étang du moulin””..

Pendant ce temps, le chef a déjà entamé l’ouverture des huîtres “Prat Ar Coum”, qui seront pochées, accompagnées d’une Saint-Jacques en Carpaccio marinée aux algues, d’un crémeux de chou fleur et lait d’olive fumé.

Un chaud/froid idéal en amuse-bouche ou en entrée, précise le chef étoilé, tout en détaillant les saveurs iodée de sa recette.

Dans le public, Yves Thuriès assiste avec assiduité, acceptant de signer des autographes et posant pour les nombreuses photos. Car Yves Thuriès est une légende dans la profression. En 1976, il est sacré deux fois Meilleur Ouvrier de France (MOF). Son cas reste unique parce qu’il obtient cette récompense en glaces, sorbets, entremets glacés d’une part et en pâtisserie, confiserie, traiteur d’autre part. L’année 1977 marque la publication du premier volume de “La pâtisserie française”. Son encyclopédie est traduite en plusieurs langues et devient, à travers le monde, l’ouvrage de référence pour plus de deux cent mille professionnels. Le douxième tome est sorti en mars 2007.

Yves Thuriès, célèbre aussi pour son magazine éponyme, a décliné 3 boutiques dans la région; à Mulhouse, Wittenheim et Strasbourg. Véritable référence en France et dans le monde entier, le créateur du macaron chocolaté a posé de nombreuses questions au pâtissier, scrutant la technicité avec intérêt.

Il monte sur scène participer au cook-show du patissieur Laurent Kieny à Riedisheim, l’observant avec attention, élaborer une assiette complexe, sensuelle et évocatrice, un chef d’œuvre graphique et chromatique, intitulé “divine déclinaison valentine”

Un joli moment toujours avec la complicité d’Olivier Nasti. Le public s’est précipité pour déguster la divine sucrerie, s’emparant avec gourmandise du corps de Valentine. Sur l’assiette, une potion à agiter et à boire (aphrodisiaque bien sur), des sticks à tremper dans du “ketchup” et des petits coeurs), un fondant tiède au chocolat, délicieusement régressif au Nutella.

À chaque nouveau plat, Frédéric Voné, le sommelier à la Cour d’Alsace à Obernai rejoint la scène pour proposer un accord mets/vins glanant ici et là sur les stands des viticulteurs voisins quelques découvertes et belles surprises.

C’est la seconde édition, d’un salon qui incontestablement monte en puissance. Dans les détours des allées, le vin est à la fête, les vignerons exposants arborent la bannière de leur domaine, proposant une dégustation commentée de leur dernière cuvée.

Cette année, les restaurants offrent une palette de saveurs, une offre pléthorique d’ambiance, avec des espaces joliment aménagés, parés de lumières, tamisés, donnant envie de se vautrer dans les confortables canapés, en dégustant plats étoilés, tapas, amuse-bouches et quelques recettes alsaciennes…

Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©JulienBinz