Mariella et Jean-Marc Kieny, devant la "nouvelle" Poste à Riedisheim

E. Claudepierre et C. Richert se qualifient pour la finale du trophée Epicure 2012

Lundi 9 janvier 2012, 6 candidats alsaciens se sont retrouvés pour la deuxième session des éliminatoires du Trophée Epicure catégorie
gastronomes amateurs chez Mariella et Jean-Marc Kieny, au restaurant La Poste à Riedisheim.

Sous la présidence d’Olivier Nasti, Meilleur Ouvrier de France et avec la complicité de Claude Wiest, directeur du salon Festivitas, le Salon International du Voyage, des Saveurs et du Vin, Emilie Claudepierre et Christelle Richert se sont qualifiées pour la finale du 5 février prochain sur l’espace cook-show mulhousien.

C’est tout sourire que le couple de restaurateurs accueille les candidats et le jury dans leur demeure, dont la façade vient d’être fraîchement rénovée. “Nous avons fait repeindre les murs, posé des éclairages et des spots extérieurs” décrit Mariella, rajoutant “ainsi qu’une nouvelle enseigne !” C’est la fin d’une période de travaux, qui avaient débuté avec l’installation de la nouvelle cuisine du chef étoilé, il y a quelques mois à peine…

Entrons dès 8h30 dans ce haut-lieu de la gastronomie pour observer les candidats prendre possesion de leur poste de travail et œuvrer “silencieusement” et à l’élaboration de leur recette, celle pour laquelle ils ont été sélectionnés.

Ils sont concentrés, termine à temps, patientant pour le dressage des assiettes que leur tour soit annoncé.
Olivier Nasti et Jean-Marc Kieny évoluent parmi les candidats pour prodiguer conseils et aides techniques en tout genre. Le piano central rassemble cette brigade d’un jour, qui déploie tous ses atouts pour faire déguster au jury leur meilleure recette de cuisine alsacienne et contemporaine ; thème de ce concours.

“Je suis un adepte de la cuisine alsacienne revisitée” s’exclame l’hôte des lieux”. “J’aime exalter le terroir et l’innovation” évoquant ses fameux tapas alsaciens gastronomiques, ” tout en préconisant de mettre un peu de Pep’s dans la tradition ! “

Les bonnes odeurs s’échappent des poêles et casseroles, les fouets s’activent, on coupe ici à l’emporte-pièce des étoiles, on dresse là des quenelles, la cuisine généreuse et familiale s’illustre dans un backaoffa, le terroir alsacien s’échappe et se revisite au gré des envies, faisant la part belle également aux Dampfnudels et au boudin noir, au chou, aux pommes de terre et aux sauces bien savoureuses.

Parmi eux, trois candidates finalistes en 2011 se livrent à nouveau avec plaisir à l’exercice devant le jury. “Tout s’est tellement bien passé l’année dernière que j’avais envie de retenter ma chance” raconte l’une d’entre elles” toujours ravie de rencontrer les grands chefs et de pénétrer dans ces “lieux sacro-saints” ; leurs cuisines.

Filet de sandre masqué au Schwartzwurst, sauce rouge
C’est Denis Luttenbacher qui entre en premier dans l’arène de la salle du restaurant étoilé se présentant à la table du jury, composé de Jean-Marc Kieny, Claude Wiest, directeur du salon Festivitas, Dominique Bannwarth (l’Alsace), Gaelle Ketterer (agence Blueboat) et Sandrine Kauffer (Julien Binz) et présidé par Olivier Nasti, chef du Chambard et Meilleur Ouvrier de France.

Le professionnel de la photographie, lui aussi Meilleur Ouvrier de France dans sa discipline, a présenté son filet de sandre masqué au schwartzwurst, et sa sauce rouge. Ce passionné de cuisine a revisité le Dampfnudel qu’il a dressé comme un hamburger avec de la choucroute, en expliquant au jury la façon dont il a réalisé le fumet avec les arêtes du sandre, agrémenté de jus de raisin, de Pinot noir, le tout réduit à glace et monté au beurre demi-sel.

Rable de lapereau au foie d’oie poelé et saveurs alsaciennes
Josiane SWIDLIKIEWICZ a servi à la tablée, un rable de lapereau aux épices d’Alsace, avec sa rondelle de pomme surmontée d’un foie poêlé, faisant la part belle aux épices de Noel, avec ses étoiles en Dampfnudel et pain d’épices.
Baekaoffa aux légumes d’autrefois
Gaëlle Perrin apporte la cocotte de son baekaoffa, garni d’agneau, de porc et de chevreuil, mariné au Pinot Noir, qu’elle a servi avec des légumes d’autrefois, rutabagas et topinambours. Sur une ardoise se dresse une rosace colorée de légumes croquants.


Baekaoffa de sandre revisité
L’an dernier, Maria Hahn avait impressionné le jury lors des épreuves de sélection avec ses cuisses de grenouilles et Schniederspaetle d’Antoine Westermann (ancien chef du Buerehiesel). Elle revient de plus belle cette année avec un Baekaoffa de sandre revisité, accompagnés de légumes anciens et un exquis bouillon de Schiffala, et son petit pain noir aux graines, fait maison !


Emilie Claudepierre, lauréate de cette journée, s’est faite remarquer par la finesse et la qualité de son travail. Son Parmentier de boudin noir fait maison et ses déclinaisons de saveurs alsacienne, a tout simplement séduit le jury.

La Mulhousienne de 22 ans, déjà finaliste l’an passé, a fait du chemin depuis sa 1ere participation au Trophée Epicure.
Educatrice spécialisée de métier, Emilie tente une reconversion professionnelle pour assouvir pleinement sa passion pour la cuisine. Grâce au soutien d’Olivier Nasti, elle a pu effectuer deux stages; l’un au Chambard et le second chez Marc Haeberlin, à l’auberge de l’Ill.
Munie de ses fiches techniques, de dessins fléchés et de croquis, elle a construit son assiette composée d’une émulsion au lard avec des croquette aux marrons, des navets confis, une purée de boule d’or au lard, surmonté son Parmentier d’ une galette de pommes de terre de sa grand-mère, souligné le tout d’une réduction de spéculos et de pommes poêlées.


Alliance de saveurs terre-mer au Baerawecka
Une seconde compétitrice de cuisine amatrice, mais non moins passionnée et de plus en plus expérimentée bluffant sans cesse le jury de professionnels par sa précision, sa créativité et son organisation, Christelle Richert est également finaliste de l’édition 2011.

Elle décrit son plat dans l’esprit terre-mer où, elle surmonte un quasi de veau avec un tranche de saumon fumé, agrémenté des fruits du Baerawecka flambés au kirch, testant le thème du Baerawecka en version salé. Pour adoucir la composition, elle l’a nappée de Mozzarelle, accompagnant le tout d’une quenelle de purée de chataigne, une seconde de chou rouge, tirant un trait de balsamique et de crème.

En novembre dernier, sur le salon Plaza Culinaria à Fribourg, Christelle Richert, a aussi remporté le premier concours de cuisine pour amateur créé par les Etoiles d’Alsace, “Saveurs du Rhin”. Gageons que la candidate originaire de Jebsheim est une sérieuse concurrente pour la finale du 5 février prochain


C. Wiest, O. Nasti, C. Richert, E. Claudepierre, et JM Kieny
Proclamant les résultats et mettant en scène un certain suspens, Jean-Marc Kieny félicite les deux lauréates Emilie Claudepierre (1ere) et Christelle Richert (2nde) rappelant que le thème du concours, celui de la cuisine alsacienne et contemporaine n’est pas évident, mais qu’il est cher à Olivier Nasti et à lui-meme. “Nous faisons partie de cette génération de chefs, qui défendons de pied ferme la cuisine régionale, alliant tradition et innovation.”

“Je voudrais te remercier pour ton accueil et ta disponibilité” a poursuivi Olivier Nasti. ” Tu es un défenseur du terroir alsacien contemporain et quand je suis arrivé en Alsace, tu as été l’un des chefs à me montrer cette voie, et c’est celle, qui aujourd’hui me tient à coeur”.


Candidats et jury à la Poste Kieny à Riedisheim
Puis comme à son habitude le Président du Jury Olivier Nasti réunit les candidats autour de la table des plats pour leur expliquer ce qui a plu et déplu au jury. “C’est important d’avoir cette discussion avec eux, parce qu’ils sont tout d’abord en attente de comprendre, mais surtout pour leur permettre d’évoluer, de cerner leurs points faibles et d’identifier leurs points forts. La plupart ont envie de faire d’autres concours, il faut donc tirer une leçon de ce qui n’a pas fonctionné.”

Mariella Kieny pendant ce temps préparait avec soin le verre de l’amitié, puis chacun s’en est allé, se donnant rendez-vous le dimanche 5 février sur le salon Festivitas.

Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©SandrineKAuffer