A la table du Strissel à Strasbourg

Au Zuem Strissel, l’histoire des lieux vous est contée !

À Strasbourg, place de la boucherie, la plus ancienne winstub de la cité, le Zuem Strissel, se targue d’une réputation gourmande et historique, contée aux clients friands de récits authentiques, par une employée passionnée ; Linda (ndlr “la Hardie”).

On sourit encore à l’idée de penser que ce qui devait être une soirée entre amies, est devenue, à l’imprévu et en catimini un papier, inspiré et dynamisé par la guide culinaire et touristique de la soirée.

Accueillis pour vous restaurer dans la salle du Rez de chaussées (80 places), si Linda vous propose de visiter les deux salles du 1er étage (40 et 50 places), acceptez sans hésiter, ce petit tour dans ce véritable musée.

Officiant en salle depuis une dizaine d’années, Linda animera votre soirée et égayera, si besoin était, votre tablée. Dynamique, espiègle, pertinente dans ses conseils et suggestions, flirtant entre impertinence modérée et humour intelligemment placé, c’est tout sourire qu’elle virevolte entre les trois salles, ayant choisi sa préférée : “celle des corporations au premier étage”, avec son coffre-fort en fer forgé, ses vitraux et statues boisées, sculptées retraçant l’histoire de la maison.

A la table du Strissel à Strasbourg
La demeure est née en 1361, sous le nom ” Zum dem Witterer “, ce qui signifie “Au Bélier ” ; justifiée par la présence de têtes de béliers sur la façade et sur la colonne d’entrée du bâtiment. Proche de l’ancienne Douane, lieu médiéval de déchargement de toutes les marchandises arrivant en ville, le Strissel fut le lieu de réunions et de transactions des marchands. La maison fut détruite par un incendie en 1564 et reconstruite par Jean Kolb, qui lui insuffla son devenir identitaire et culinaire. La brasserie (la bière était brassée sur place, conférence “la salle du pressoir”) ” Zum Strauss” puis “Zum Vogel Strauss”, devint “A l’Autruche” en 1732.
Strissel ; La salle des corporations
En 1920, Emile Schrodi prend la destinée des lieux en mains, succédé par son fils puis son petit-fils, Gérard Schrodi. En 2007, la famille Jean-Louis de Valmigère, propriétaire également de Chez Yvonne prend la suite avec la ferme volonté de ressusciter l’histoire de cette vieille demeure.” Être restaurateur, c’est d’abord être passionné” avait-il déclaré lors de la création de l’association Les restaurants ont une histoire.” Le restaurant devient, aussi, un lieu d’histoires. Parce qu’on aime s’y retrouver, et qu’on y cherche parfois ses souvenirs, ou ceux de ses parents, le restaurant est un lieu de mémoire vivante.”
Au 1er plan, le coffre-fort, les boiseries et les vitraux
Le Strissel; La salle du pressoir
À la carte de cette magnifique Winstub, on aurait pu se laisser tenter par les appétissantes suggestions du chef Serge Cutillo, mais l’idée était d’honorer le terroir alsacien.

Que choisir entre la choucroute garnie, le jambonneau, le Baeckeoffe aux trois viandes et au Riesling, servi en cocotte, la trilogie de tartes flambées, dont celle à l’huile de truffe nous a bluffées, ou encore le Presskopf maison à l’ancienne, les Escargots du Kochersberg, tarte à l’oignon, la Terrine de pot au feu, le Jarret de porc braisé à la bière et ses pommes sautées ? Nous avons finalement opté pour Le coq au Riesling, sauce crème avec ses spatzeles et une spécialité Maison; la Traditionnelle Bouchée à la reine au ris de veau, avec son gigantesque vol au vent et sa sauce crémée généreusement servie.


Le coq au Riesling, sauce crème avec ses spatzeles


En spécialité Maison; la Traditionnelle Bouchée à la reine au ris de veau
Le melon et son granité Gewurztraminer VT
Rassasiées à souhait, pour le dessert, l’abstinence s’imposait. Mais Linda a eu une idée. ” Je vous fais une surprise! “. Si tôt dit si tôt fait, elle fait son entrée avec un demi-melon et son granité Gewurztraminer VT à partager. Goûteux et rafraîchissant, c’était exactement ce qu’il nous fallait pour finir ce repas en toute beauté.

Avec regret, il avait fallu renoncer au Strudel tiède aux pommes, au Kougelhopf glacé au Marc de Gewurztraminer, ou encore à ce Vacherin glacé au kirsch et son coulis de fruits rouges, tout en se promettant qu’on reviendrait.

Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©SK et E.H

Strissel
5 Place Grande Boucherie 67000 Strasbourg
03 88 32 14 73
Ouvert tous les jours 7j/7
Ouvert midi et soir
www.strissel.fr