10 février 2021, la première émission a sélectionné les candidats qui forment les 4 brigades ; celle d’Hélène Darroze en rouge, de Philippe Etchebest en bleu, de Michel Sarran en jaune et celle de Paul Pairet en violet.
Les témoignages d’Arnaud Donckele, Adrien Cachot et Thierry Marx ont apporté immédiatement une caution à trois candidats.
Dynamisme, néologisme, auto-satisfaction, auto-coaching, expressions bucoliques et fleuries, au-delà d’une énergie ultra-créative, les candidats divertissent en envoyant des « ça claque les fesses », « je dresse au laser », ou « pour boxer la glotte »…
Sans fausse modestie, espérant que les « chefs comprennent leurs plats », surfant sur la toute-puissance, la toute-confiance, l’estime de soi, ils sont combattants et combattifs à souhait. De vrais guerriers culinaires ! Mais gardons à l’esprit que les instants choisis doivent marquer nos esprits, buzzer et nous embarquer dans cette aventure humaine culinaire. Gardons à l’esprit que cette émission valorise la cuisine française, notre patrimoine gastronominque, le savoir-faire, l’excellence, la transmission et la formation, et qu’elle donne envie à des jeunes générations de rejoindre la profession. Cautionnée par les guides et les plus grandes associations professionnelles, puisque tous les acteurs qui comptent et influent dans l’univers culinaires interviennent au gré des saisons.
Une soirée 3 épreuves
Pendant 3 heures, les 15 candidats se sont affrontés en 2 fractions, puis 6 d’entre eux se sont retrouvés sur l’épreuve de la dernière chance.
Rendez-vous avec Bruno Aubin, Arnaud Baptiste, Chloé Charles, Mohamed Cheikh, Thomas Chisholm, Pierre Chomet, Yohei Hosaka, Sarah Mainguy, Matthias Marc, Jarvis Scott, Pauline Sene, Charline Stengel, Baptiste Trudel, Mathieu Vande Velde, Adrien Zedda
Le premier groupe s’est départagé sur le thème libre du dessert sucré en 2 h.
« Ils ont carte blanche pour nous épater » souligne Philippe Etchebest « mais pour un cuisinier, le sucré n’est pas son domaine, nous allons déceler leur potentiel et leur créativité ».
Matthias Marc 27 ans, chef propriétaire annonce 8 ans de maisons étoilées Michelin et le titre de « Jeune talent Gault & Millau ». Il s’est fait remarquer avec son dessert autour du vin jaune, « l’or du jura » qu’il a décliné avec de la pomme/noix/foin/ curry. « L’harmonie ça se vit, l’équilibre d’une assiette se construit.
Si il y a en un qui a d’abord perdu ses moyens quand le jury s’est approché de son poste de travail, c’est Baptiste Trudel, « un chef avec un cœur à prendre », mentionne-t-il d’emblée (sourire). Sa cuisine « funky, sexy et tasty », a commencé par faire une mauvaise première impression avec 4 rouges. Mais son dessert café/ cardamone/ topinambours lui a permis d’être choisi par Michel Sarran et Paul Pairet.
Il s’est tenu à son « plan de guerre initial » rejoindre Paul Pairet. « Je crois au crush Baptiste-Pairet », dit-il.
Mohamed Cheikh, passé par Eric Frechon, Yannick Alleno ou encore Alain Senderens a confié avoir subi des injures raciales quant à ses origines. Émouvant quand il évoque ses parents, pour qu’ils soient fiers, il s’est bougé « la couscoussière ». Il a surpris avec sa Splash Tatin et son « jeté maitrisé ». Avec 4 rouges, il s’est appuyé sur les conseils du jury pour transformé ses churros en finger food et à privé le jury de couverts. Il se présentera à l’épreuve de la seconde chance avant d’être choisi par Hélène Darroze.
Elles ne sont que 3 femmes dans la 12 ème saison.
Chloé Charles est à son compte depuis 4 ans. C’est Adrien Cachot, finaliste l’an dernier qui l’a incitée à participer et qui l’a soutenue d’un témoignage. « Elle a un talent sensible, une belle personnalité, et une cuisine éco-responsable ». Son gâteau cuit à la vapeur poire/ sarrasin et caramel lui a permis de rejoindre la brigade d’Hélène Darroze sans passer par le rattrapage.
Franco-Américain, accro de hip-hop, de street-art, Thomas Chisholm avait bluffé Thierry Marx quand il travaillait dans sa brigade. « Son maquereau moutarde camouflage est un plat marquant dont je me souviens ». Sa Pumpkin pie revisitée, (tourte aux potirons) un incontournable plat de Thanksgiving, lui a permis de rejoindre la brigade de Michel Sarran.
Dans la seconde session, les candidats se sont départagés sur un plat du patrimoine à revisiter.
A 22 ans, le belge Mathieu Vande Velde sous-chef au restaurant La Paix 2 étoiles Michelin à Bruxelles a fait sensation avec son petit air de « Gordon Ramsay » repéré par Philippe Etchebest. «Je suis flatté », sourit-il, « Mais pourvu que ça ne devienne pas cauchemar en cuisine. Depuis 11 ans, je regarde l’émission, et depuis 11 ans j’en rêve».
Sa particularité est de cuisiner sans sel industriel et d’apporter l’assaisonnement uniquement avec du salin naturel. Sa moule-frite sublimée par la puissance de son jus de moule le fait entrer directement dans l’équipe de Philippe Etchebest. Son équipe bleu est déjà complète, puisqu’il intègre d’office la gagnante d’Objectif Top Chef.
Avec son look rock n’roll, Sarah Mainguy, échange d’abord sur ses goûts musicaux avec Philippe Etchebest, batteur dans un groupe. Bretzel et pattes de poules tatoués, elle annonce une cuisine de bistrot inspirée des pays scandinaves, épurée, sauvage, et végétale. « Son avantage », souligne-t-elle « est de n’avoir pas travaillé dans les étoilés. Sans code, je n’ai pas de limite ». Son poireau-vinaigrette lui a fait perdre sa confiance. Elle se ressaisit, fume le poireau, et frit les racines pour utiliser le poireau de la tête aux pieds, comme annoncé. Coup de cœur d’Hélène Darroze, elle entre dans l’équipe rouge.
Grand voyageur Pierre Chomet s’est de suite connecté avec Paul Pairet. Sous-chef depuis 6 ans sous le ordres de Vincent Thierry à Bangkok, dans un établissement Joël Robuchon, il a été formé chez Eric Fréchon et Arnaud Donckele. Ce dernier témoigne: « Il est créatif, plein de gentillesse, il cuisine de manière concentrée et avec le cœur ». « Top chef est le tournant de ma vie » rajoute Pierre Chomet dans son portrait, mentionnant qu’il est fiancé et qu’il va être papa cette année. Avec son Pad Thaï il entre directement dans l’équipe des violets.
Multipliant les expressions imagées, celui qui « adore quand ça tabasse » et l’adrénaline n’a pas été déçu des sélections, puisque sa bouillabaisse n’a pas séduit le jury et l’a conduit à l’épreuve de la dernière chance. Sous-chef dans un des restaurants de Yannick Alleno, Arnaud Baptiste l’a cuisinée avec 3 poissons, et 3 cuissons, sans conviction pour le jury. Il se présentera à l’épreuve de la dernière chance et sera choisi par Michel Sarran.
Avec son coté « première de la classe » qu’elle revendique, concentrée et sérieuse, Pauline Sene 28 ans avait envie de se challenger. Elle aime quand les choses sont droites, carrées et propres. Sous-cheffe au restaurant Cobéa* aux côtés de Philippe Bélissent à Paris, son hachis Parmentier revisité n’a pas suffi à lui éviter l’épreuve de la dernière chance. Autour de la carotte, elle s’exprime plus finement et choisie par deux coachs, son cœur balance du coté violet.
Bruno Aubin avait fait ses classes (stages) chez Philippe Etchebest à St Emilion et depuis que de chemin parcouru ! Après 8 années au Bristol chez Éric Fréchon, il décroche sa première place de chef en septembre 2020 à l’Hôtel Le Narcisse Blanc à Paris. Philippe Etchebest se souvient d’un « cuisinier introverti mais talentueux ». Pour celui qui a toujours été discret, passer de l’ombre à la lumière est un véritable défi personnel. D’abord dubitatif sur son jambon beurre et pommes soufflées, il a fait finalement très bonne impression avec ses 6 préparations de pains. C’est son ticket d’entrée pour intégrer la brigade de Michel Sarran.
Ils seront 6 à se présenter à l’épreuve de la dernière chance. Les jury vont déguster à l’aveugle un plat sur le thème de la carotte. Elle devient la star des assiettes, préparée sous toutes ses formes, dans tous ses états, et ses éclats. Elle permet à Mohamed d’être choisi par Hélène Darroze avec son tajine de carotte, au grand dam de Pauline qui rêvait d’une brigade féminine « girl power ». Mais pour se consoler elle est choisie par Michel Sarran et Paul Pairet, dont elle intègrera l’équipe.
Arnaud, quant à lui est repêché par Michel Sarran
Les brigades
Hélène Darroze, rouge :
Chloé, Sarah, Mohamed
Philippe Etchebest (rouge)
Mathias, Mathieu, Charline
Paul Pairet (violet) :
Baptiste, Pierre, Pauline
Michel Sarran (jaune)
Thomas, Bruno, Arnaud
Le solitaire :
Jarvis Scott
Sur les 15 candidats, 2 ont déjà quitté l’aventure et 1 se retrouve en solitaire, pour affronter les 4 équipes et espérer la semaine prochaine, intégrer l’une d’entre elles. Un pari fou que va devoir relever Jarvis Scott, actuellement sous-chef de partie aux côtés d’Albert Adria à Barcelone. Passé rapidement en stage au Galopin à Paris, puis au Carré des Feuillants et à l’Arpège, l’homme aux santiags devrait quitter ses bottes pour le seconde épisode « il se croit au saloon » lance Philippe Etchebest, plutôt à cheval sur la tenue professionnelle d’un cuisinier. « Quand je mets ma veste je suis un super héros », sourit celui qui confie une enfance sensible. « Je suis un “accident”, je n’étais pas désiré. Avec Top Chef je veux prouver que j’existe », rajoute celui qui a un rêve ultime : le col de Meilleur Ouvrier de France.
Son dessert au goût de la ferme de son enfance et sa carotte n’ont pas suffi à le faire intégrer l’une des brigades. En solitaire, il revient la semaine prochaine
Ils quittent l’aventure #1 TOP CHEF
Adrien Zedda, chef exécutif du restaurant Culina Hortus à Lyon « nommé meilleur restaurant végétarien du monde » précise-t-il. Cet ancien candidat d’Objectif Top Chef (saison 1) qui cherchait à prendre « sa revanche » a quitté l’aventure sur l’épreuve de rattrapage autour de la carotte.
Yohei Hosaka, Chef de cuisine à La Ciboulette, Yohei a été Second au restaurant Lumière Karato (Osaka), puis au Chabichou (Courchevel) et enfin à la table de Franck Putelat à l’Hôtel Le Parc (Carcassonne). Son moshi avec les haricots rouges n’a pas réussi à convaincre le jury et sa carotte épurée, ne l’a pas sauvé.
Dommage pour lui, la semaine prochaine c’est Kei Kobayashi le seul chef japonais 3 étoiles Michelin en France qui entrera en scène avec sa salade en 40 légumes.
Les 4 brigades vont aussi se surpasser autour du dessert culte de la famille Bras, le cœur coulant, version moderne.
Par Sandrine Kauffer-Binz