La myrtille d’Alsace : tout ce qu’il faut savoir !

La saison de la myrtille bat son plein en Alsace. De culture ou sauvage, elle fait le bonheur des gourmands. Mais savez-vous comment elle est cultivée ? si elle est bonne pour la santé ? et comment respecter les règles de cueillette ? Eléments de réponse avec Marie-Laure Schnell, productrice de myrtilles à Stotzheim et Mussig dans le Bas-Rhin près de Strasbourg.

En Alsace, l’été rime avec myrtille. Marie-Laure Schnell est maraichère et conseillère en arboriculture auprès de producteurs de petits fruits et…productrice du fameux petit fruit bleu.

Installée sur 2 sites, Stotzheim et Mussig, la jeune femme de 25 ans produit des myrtilles en pleine terre et en pots. “Les myrtilles ont besoin d’un sol acide présent à Stotzheim mais pas à Mussig, d’où la culture en pots à cet endroit”, précise-t-elle.

Marie-Laure Schell (à g.) et sa sœur Pauline

Fille de maraichers à Mussig, elle a su imposer sa myrtille au cœur de cette capitale du céleri. Aujourd’hui, elle dispose d’une surface totale d’un peu plus de 5 hectares pour un rendement de 7 à 8 tonnes à l’hectare.

Il existe plusieurs variétés de myrtilles, chacune avec ses particularités en termes de goûts, d’aspects et maturités. “Celles du début de saison sont moins sucrées. Plus les variétés sont tardives, plus elles ont de saveur car c’est bien le soleil qui donne le goût,” ajoute la maraîchère.
Champ de Myrtille

Quant à la myrtille sauvage, “c’est vraiment un autre fruit”, dit Marie-Laure Schnell. Elle contient plus d’anthocyanes, ces fameux pigments naturels responsables des dents et mains bleus de cueilleurs et mangeurs du fruit sauvage. “Le goût est aussi différent : la sauvage se consommera préparée (tarte, confiture) et pas telle quelle, alors que c’est possible avec la myrtille de culture. Sans oublier que celle-ci tient une semaine au frigo sans souci, se congèle et peut se consommer sans être lavée puisque les buissons sont hauts, de 1,5 à 2 mètres” ajoute la jeune femme.
La myrtille se prête d’ailleurs à bien des préparations : salade de fruits, tartes flambées sucrées, chutneys, muffins…voire en salade avec du concombre et de la feta.

Et il n’y a pas de raison de s’en priver car la myrtille est excellente pour la santé. Marie-Laure Schnell explique : “Elle contient des antioxydants qui aident à lutter contre l’oxydation de nos cellules. De plus, comme elle est peu sucrée, les personnes diabétiques peuvent en consommer sans craindre de faire monter leur taux de glycémie. Enfin, la manger crue permettra de profiter de ses vitamines et saveurs.”

Un mode de culture technique

“La myrtille de culture se récolte de mi-juin à mi-août en Alsace, baie par baie au fur et à mesure de la maturité. Alors que la myrtille sauvage, elle se cueille en une fois.” explique Marie-Laure Schnell.
Les arbustes produisent des fruits à partir de la 5e ou 6e année et certains peuvent tenir jusqu’à 100 ans, en produisant moins, bien entendu.
Myrtille Schnell – Site de production

L’important, et ce qui demande le plus de travail, c’est la taille des arbres, et notamment des vieilles branches en automne. “Un travail technique pour lequel il faut être bien formé. Mais c’est indispensable pour stimuler la production qui se fait sur du bois d’un an.” précise-t-elle.

Sans oublier quelques prédateurs, comme le drosophile suzukii, également connu des viticulteurs. Ce petit moucheron peut détruire la production en quelques jours en pondant dans les fruits sains.” mentionne Marie-Laure Schnell.

Cueillette sauvage, les règles à respecter

Même s’il est très tentant de ramasser les myrtilles sauvages, il y a quelques règles à respecter.

Le consentement des propriétaires du terrain où a lieu le ramassage est nécessaire. Cependant, la cueillette est tolérée pour la consommation personnelle : environ 5 litres par personne, soit l’équivalent d’un seau.

Il existe aussi des réglementations particulières sur des territoires à fort enjeux environnementaux (réserve naturelle, zone de protection de biotope, …). Elles concernent les dates de cueillette, la quantité ou l’utilisation du peigne [ndlr : qui arrache aussi les feuilles en plus des fruits]. Il vaut mieux se renseigner avant, auprès de l’ONF (Office National des Forêts) par exemple.

 

Par Isabelle Oche
Photos Marie-Laure Schnell

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