“La Hache”, la table du plus ancien restaurant de Strasbourg !

“La HACHE”, rôtisserie depuis 1257, est l’un des plus vieux restaurants de Strasbourg, ayant appartenu à Fred-Pierre Tenconi, il est resté fermé pendant une dizaine d’années, avant de renaître en 2010, sous l’impulsion de Franck Meunier, dirigeant du groupe FHB (La Barco Latino, l’Atlantico, les Aviateurs, la Salamandre, à la hache).

Son souhait ; rénover ce lieu historique dans son esprit, illuminer cette institution bourgeoise et strasbourgeoise, la replonger dans sa “belle époque”, de la fin du 19ème, avec cette colonne centrale d’époque germanique datée de 1880, jusqu’au début des années 1920, caractérisées par ses murs framboises, sa déco, ses boiseries chaleureuses, ses banquettes décapées, ses lustres signés Pierre Matter, magnifiant le mariage de l’éclatant cristal et du métal.


Ces lieux ont une âme, ré-animée par Pascal Groh, qui chantonne dès votre arrivée “Soyeux la bienvenue madame”.
Pour cet Alsacien, formé chez Antoine Westermann, au Buerehiesel, ancien patron du Cruchon à Strasbourg rue des Pucelles et du domaine de la Matelote à Obenheim, l’accueil est primordial.

Le maître des lieux raconte avec entrain l’authenticité du parquet gondolant, majestueusement centenaire, le rajout des chiens assis, l’exposition d’œuvres, de sculptures, autant d’empreintes discrètes d’Art et de contemporanéité, choisis avec soin par Franck Meunier. “Il est jusque-boutiste” raconte Pascal Groh, qui a suivi les travaux de rénovation. “Franck Meunier a le souci des détails; du nappage à l’éclairage, rien n’a été laissé au hasard.”


Boiserie, fer forgé, statue, lustre et la rôtissoire confèrent une ambiance 19è à la Hache
Ainsi, le bois, le velours, les théâtraux rideaux rouges, les arabesques en fer forgé plantent le décor, chapeautés de métal et de cristal qui fusionnent, emblématique alliance de cet “Art nouveau” de la fin 19è siècle.

Les matériaux s’entremêlent, s’abandonnent se fondent et se confondent pour envelopper la salle d’une ambiance singulière, chaleureusement authentique, subtilement historique de la “Belle Époque”.


Ayant retrouvé sa respectabilité, la belle salle se targue d’une étincelante rôtissoire, véritable marque de fabrique de la boutique, enflammant viandes, volailles et poissons, embrochés et suspendus aux crochets. “Elle est rustique” explique Pascal Groh, tout en arrosant les brochette, “On voit bien le mécanisme avec ses chaînes qui tournent.”

Cet appareil fait la part belle à la cuisine spectacle, mais dépourvue de toute fumée ou odeur, grâce à une hotte aspirante, qui agrémente l’installation.

Ouverte 7/7, avec possibilité de se restaurer jusqu’à minuit, la carte de la Hache offre sous la Toque du chef Guy Muller, les spécialités de la rôtisserie, à savoir : un festival de brochettes, lottes et gambas, agneau de lait, ou charolais, avec différents accompagnements et sauces gourmandes ou encore la Mix-Grill (blanc de volaille, bavette, agneau).


Une carte de brasserie “carnée” avec onglets, entrecotes, tartares, cordons bleus complètera la liste des spécialités, faisant la part belle à la tradition et à la région, à l’instar de ses bouchées à la reine, tarte à l’oignon, choucroute, Wadele, Fleischschnacka, tête de veau, pot au feu, presskopf maison, et même Baeckoffe !


tartelette de chèvre chaud, tomates confites et ses crudités
On aime aussi les nombreuses tartes flambées salées et sucrées avec un projecteur sur la best-seller “A la hache ” garnie d’une choucroute braisée et agrémentée de rondelles de saucisses de Strasbourg. Délicieuse entrée en matière.

Mais la cuisine peut se faire plus légère avec les salades gourmandes (Périgourdine, “à la hache” saumon fumé), des poissons de mer, nage de lotte, pavé de saumon à l’oseille, ou poêlée de Saint-Jacques au Safran, avec une attention particulière pour les végétariens.


tarte flambée “à la hache (à gauche) et classique
La carte est fédératrice réunissant les amoureux des winstubs et les inconditionnels des brasseries avec une mention spéciale pour l’accueil et la convivialité de ces lieux.

Mais, aujourd’hui ce qui importe, “c’est d’asseoir la réputation de la Hache, afin qu’elle devienne un vrai rendez-vous strasbourgeois” souligne Pascal Groh, et il faudra compter sur l’engagement et l’implication de l’affable et aimable responsable de salle.

Par Sandrine Kauffer
Crédit Photos ©SandrineKauffer