Depuis 5 décennies, la famille Haeberlin fait rayonner l’Alsace dans le monde entier. Il y a la célèbre Auberge de l’Ill, étoilée Michelin et Grandes Tables du Monde et l’Hôtel des Berges 5*, qui se profile le long du jardin, tel un écrin abritant 18 chambres et le spa des Saules. Dans ce coin de paradis, chaque jour, la magie opère.
« Tous les grands chefs sont venus à l’Auberge », raconte Marc Haeberlin, « ainsi que de nombreuses personnalités. Il y a eu de très belles fêtes».
Marc Haeberlin retient 3 dates intimes et personnelles.
Elles sont toutes les trois reliées à son père Paul Haeberlin.
1994 : Paul Haeberlin reçoit l’Ordre National du Mérite
« Je m’en souviens très bien », sourit Marc, « c’était la première fois que papa avait dû prononcer un discours en public. Il avait beaucoup de pudeur, il n’aimait pas trop être mis à l’honneur. Il en était gêné et il était aussi très impressionné par la presse. Pourtant, ce jour-là, il était fier quand le président de la République Valéry Giscard d’Estaing lui a remis les insignes devant de nombreux chefs et ses amis. Il a rendu hommage à ses parents, à sa famille et à ses équipes. »
2003 : les 80 ans de Monsieur Paul
« Papa détestait les surprises », se souvient Marc. « Avec ma sœur Danielle, nous savions bien qu’il aurait refusé qu’on lui organise son anniversaire. Il fallait ruser et ne pas éveiller ses soupçons. Nous avions donc noté dans le cahier de réservations un banquet de 120 personnes avec un menu qu’il avait jugé très bien d’ailleurs », s’amuse Marc, marquant un silence, connecté à cette belle journée. « Mais, quand les premiers invités sont arrivés, il a vite compris. D’abord la famille Pic, puis Troisgros, puis Paul Bocuse, évidemment ils étaient tous là pour lui. Il a dit « oh yeeeh » en se frottant le visage, puis il a traversé la rue pour aller se changer. »
« Il y avait aussi l’équipe du Racing, habillée en cuisinier et Sabryna et Marc Keller. Papa était passionné de foot. Il suivait tous les matchs, au passe avec un transistor collé à l’oreille. Je me rappelle encore du menu avec ses deux plats signatures : la mousseline de grenouille et la pêche Haeberlin. Le gâteau est en forme de ballon de foot et en cadeau, tous les joueurs du Racing de l’époque, lui ont signé un vrai ballon ! Danielle a chanté ce soir-là. Avec ma sœur, nous étions fiers d’avoir tout organisé et d’avoir pu lui faire plaisir et le rendre heureux. »
2007 : Paul Bocuse remet la Légion d’Honneur à Marc Haeberlin
« Paul Bocuse était un peu comme un second père pour moi », mentionne Marc avec nostalgie. « J’étais très ému et fier », dit-il marquant un temps de pause. Recevoir cette médaille de Paul Bocuse, est un temps fort dans une vie professionnelle, mais aussi personnelle, car la famille et les amis sont présents. « C’était un grand jour, il y avait mes anciens patrons », précise-t-il citant Pierre Troisgros et René Lasserre. « Il y avait aussi des ministres comme Luc Chatel et Jean-Marie Bockel et les trois directeurs du guide Michelin. J’avais un lien privilégié avec Paul Bocuse. J’avais travaillé chez lui et il m’a toujours soutenu et encouragé. C’est lui qui m’avait dit : « tu dois ouvrir au Japon », j’ai suivi ses conseils pour créer L’Auberge de l’Ill à Tokyo. »
Propos recueillis par Sandrine Kauffer
RELIRE
Marc Haeberlin et Taichi Nakahiro font briller 2 étoiles Michelin au Japon
