Bergheim elu village prefere des francais en 2022 © Quentin Gachon - OT Ribeauvillé-Riquewihr

Escapade à Bergheim, “village préféré des Français” 2022

Le 29 juin 2022, Bergheim a été élu “village préféré des Français”  lors de l’émission présentée par Stéphane Bern sur France 3.  Elisabeth Schneider, la maire de Bergheim, est ravie de la remise de cette belle plaque, qui sera apposée sur l’office du tourisme. 14 villages étaient en compétition, Bergheim est le 4ème village alsacien, après Eguisheim, en 2013,  Kaysersberg en 2017,  Hunspach en 2020. Le magazine Good’Alsace y était il y a quelques semaines pour un reportage touristico-gastronomique.

La cité médiévale, authentique et pittoresque, cerclée de fortifications, a été épargnée par les bombardements. Les anciens narrent les remparts, érigés au XIVe siècle, avec son chemin de ronde, ses 7 tours dont la plus belle, celle de la Poudrière ! Le village de 2 100 habitants, avec ses vignes et grands crus à perte de vue, ses maisons à colombages, ses remparts, qui font de lui un site incontournable, porté depuis des siècles par une histoire, celle des pierres, des sols et des Hommes.

Idéalement situé sur la route des vins d’Alsace, après une étape-dégustation chez Sylvie Sipelmann, Marcel Deiss ou Gustave Lorentz, les touristes séjournent dans les chambres d’hôtes, les gîtes, le seul hôtel, et la résidence hôtelière composée de 72 meublés de tourisme. Moins d’une dizaine de restaurants déploient une offre de plats alsaciens et transalpins.

La terrasse de la Cour du Bailly à Bergheim ©Cour du Bailly

Arrivé au rond-point de l’entrée du village, dit le  « Herrengarten », ce qui surprend, c’est le petit groupe d’anciens, posé sur un banc à l’ombre du tilleul planté en 1313. Tous les jours, Raymond Fix, né à Bergheim en 1942, rejoint sa bande de copains, avec un fauteuil accroché à l’arrière de son vélo. Ils sont une douzaine à commenter l’actualité et renseigner les touristes. Rien ne leur échappe, tels des veilleurs, des témoins de l’histoire, ils racontent Bergheim naguère, la maison des sorcières réhabilitée en musée retraçant la tragédie des procès pour maléfices, la légende du Lakmi, les 4 fontaines, le lavoir de la Porte nord, la tour Deiss, la maison du sabotier, ou encore les charmes de la colline du Grasberg, classée Natura 2000. 

Château viticole du Reichenberg

Sur les hauteurs de Bergheim, s’élève le château de Reichenberg, domaine  viticole, qui appartient depuis un siècle à la famille de Patrick Cognacq.  Avec son épouse œnologue, ils  élèvent leurs vignes sur les coteaux ensoleillés du château. 

Le château de Reichenberg ©S. Kauffer-Binz

Ferri, 1er Duc de Lorraine est le premier propriétaire du château au début 13ème. Le duc possédait déjà les mines d’argent de Ste Marie aux Mines et de Lièpvre. Ces minerais  précieux avait bien besoin d’un château fortifié pour les sécuriser et feront naître la légende, d’un trésor toujours enfoui. Il semblerait également que deux dames blanches errent éternellement, ayant refusé de (le) quitter quand leur père l’a vendu. Additionné à l’ancienne bâtisse des templiers à proximité, les lieux sont assez mystiques et la ville a créé le chemin des « monuments disparus » pour entretenir les contes et légendes. Les vins du domaine se dégustent au cœur du village dans la nouvelle boutique qui vient d’ouvrir. 

Patrick Cognacq ©S. Kauffer-Binz

Le charme du 16ème à la Cour du Bailli

Autre monument très touristique, la Cour du Bailli, l’hôtel-restaurant qui s’est installé dans un ancien corps de ferme. Le saviez-vous autrefois le bailli avait, par délégation du roi, le pouvoir judicaire et administratif. Les lieux, sont frappés du sceau historique, avec ses coursives boisées, qui surplombent la terrasse pavée. Omniprésent à la réception de l’hôtel ou au service, Aurélien Halbeisen, le fils de la maison, est d’une redoutable efficacité.

Aurélien Halbeisen ©S. Kauffer-Binz

Il encense, avec raison, le poêlon d’escargots, ses cuisses de grenouilles, la choucroute aux 5 viandes, le baeckeoffe ou encore son jarret de porc braisé à la sauce bière. Le terroir exalte dans l’assiette. Le vitisSpa complète l’offre touristique et le VitisBar, quelques mètres plus loin dans le village, valorise les vins de la famille Halbeisen, vignerons depuis 1737. « Notre ancêtre Henri Halbeisen, guerroya avec l’Empereur Frédérique III. Il le récompensa en 1471 d’un Brevet d’Armoiries (visible au musée de Bâle). Ce blason devenu l’emblème de la famille, figure aujourd’hui sur les étiquettes de nos bouteilles », mentionne Aurélien. 

La cour du Bailly ©Sebastien Brillais

Mosaïque de terroirs viticoles

Située au cœur de la route des vins, Bergheim s’illustre pour ces vins depuis l’an 768, dans une charte carolingienne ! En 1312, ce coteau était déjà mentionné dans les archives de l’Ordre de Malte, qui possédait un domaine sur le lieu-dit du Kanzlerberg. Preuve de son exceptionnelle qualité, il faisait l’objet d’une vinification séparée. L’Altenberg, quant à lui, est aussi connu et réputé pour ses grands vins dès le XIIe siècle. 

Lucienne Kurtyka, viticultrice à Bergheim ©S.Kauffer

Si elle a grandi à côté des vignes et aidé ses parents aux différents travaux viticoles, ce n’est qu’en 1993 que Lucienne Kurtyka a repris le domaine Cave de la Route Romaine en gestion. Son domaine déployé sur 4 hectares en viticulture raisonnée a obtenu, en 2020, le label HVE (Haute Valeur Environnementale). Il n’y a plus aucun engrais minéral au sol depuis plus de 25 ans. Depuis 2006, avec l’arrivée de sa fille Claire sur le domaine, elle maîtrise totalement le cycle de la vigne au verre. 25 000 bouteilles/an sont étiquetées « Cave de la route romaine ». Elle reçoit chez elle et anime dans sa véranda des ateliers sensoriels. Elle vante la mosaïque de terroirs, expose des sols marno-calcaires, argilo-gréseux et ferrugineux, mais aussi des rafles, des baies et marcs de raisin. « La diversité des sols est incroyable », s’exclame-t-elle. « Les coteaux de l’Altenberg, du Pflaenzer ou du Rotenberg par exemple, offrent des sols profonds. Bergheim, une mosaïque de terroirs propice à des vins d’exception, à l’instar de son fleuron le Riesling Grand Cru Altenberg. L’expérience se poursuit yeux bandés dans sa cave, pour une dégustation permettant d’exacerber tous les sens.

La cuisine d’Amandine

Un bond dans le temps et la modernité, pour rejoindre la pétillante Amandine Freyburger. Bergheim offre une palette de gîtes et de couverts et le mois de février 2022, Amandine a ouvert « la cuisine d’Amandine ».

Amandine Freyburger ©S.Kauffer

De table d’hôtes à restaurant, Amandine cuisine, « façon grand-mère », de jolis plats faits maison. Charismatique, son accueil est haut en couleur, sa personnalité enjouée anime son gîte L’Eclos des Vignes, équipé d’un Spa flambant neuf. Pari osé, mais qui pourrait résister à la charismatique trentenaire, boulimique de travail. Diplômée d’un BEP cuisine, d’un CAP en pâtisserie, elle a aussi suivi une formation de cuisine sous-vide et un stage à l’Auberge de l’Ill. Elle assure seule la mise en place et le service en salle et en cuisine. « Je peux servir une trentaine de couverts toute seule », précise-t-elle. « Je dois être bien organisée et je propose un menu de « grand-mère » unique. Je mets par exemple sur table des cocottes de baeckeoffe, une choucroute, ou des quenelles de foie. Les mijotés sont privilégiés, les desserts froids et parts de tartes et gâteaux également. Mes tartes flambées traditionnelles sont cuites au feu de bois en format rectangulaire avec des produits fermiers. Il y a 5 ans, c’est dans l’ancienne cave viticole de son père, qu’elle a investi 1 million d’Euros pour créer l’Eclos des vignes, composé de 5 appartements à thème, d’un espace bien-être équipé d’un sauna, hammam, jacuzzi, salle de sport et transats. Elle avait tout juste 26 ans. 

La cuisine d’Amandine ©S.Kauffer

Bergheim et ses fêtes folkloriques

Tout au long de l’année, les fêtes animent le village. Fin juillet, la fête du Gewurztraminer permet de découvrir l’ambiance d’un village viticole et de déguster le célèbre cépage qui participe à la renommée de la route des vins d’Alsace. C’est l’occasion de danser à la guinguette et d’admirer le traditionnel défilé de chars. Les fêtes Alsaciennes en août font résonner la musique folklorique et tourbillonner les jupes colorées des danseuses en costume. La fête des vendanges, fin septembre, est un moment convivial autour d’une traditionnelle tarte flambée à partager au son des airs d’accordéons. C’est le temps du vin nouveau accompagné de noix et d’un bon pain. Une fois encore vins et gastronomie sont à l’honneur. Et pour finir l’année, le traditionnel marché de Noël qui célèbre le chemin des crèches. Il s’agit d’un parcours original à la découverte de plus de 80 crèches artisanales créées par les habitants et les associations du village qui sont mises en scène et en lumière. 

Les restaurants à découvrir sur place

Basilique

Le chic de l’Italie ouvert l’été 2021 par Jean-François Posth. La pâte à pizza fermente pendant trois jours avec 70 % d’hydratation. Cette méthode ancestrale confère légèreté, craquant et digestibilité. Elle est glissée dans le four napolitain à 480°, rehaussé de beaux produits ensoleillés et le tour est joué ! Vous nous donnerez des nouvelles de la Genovese : pesto de roquette, gorgonzola, graines de courges bio torréfiées ou de la Bologna : mozzarella, fontina, mortadella, pesto citron-basilic-pistache !

Basilique Genovese- pesto de roquette, courgette, gorgonzola, graines de courges bio torréfiées, zeste de citron Basilique ©Basilique

Animus

La gastronomie italienne est signée par le chef Andrea Martin, jeune talent Gault& Millau 2020. Sur la carte ravioli ricotta-herbes/morilles/parmesan, ou la truite et ses cannelloni aux champignons/parmesan vert et avocat/chocolat.

Andrea Martin, chef de l’animus

Auberge des Lavandières

Chez Nathalie et Frédéric Ancelot. Cet ancien lavoir du 15ème siècle devenu auberge, propose à la fois les spécialités alsaciennes et des « plats de résistances » comme le tajine d’agneau ou le pavé de cerf. Terrasse bucolique, au doux bruissement du Bergenbach, ce petit cours d’eau qui traverse le village.

L’Auberge des Lavandières à Bergheim ©A. Jégou

O fado

Cuisine portugaise, dîner-concert où guitares et voix expriment la « saudade », qui va droit au cœur et à l’âme, à l’instar de la magie qui opère dans les maisons de « fado lisboètes ».

La wistub du sommelier

Créée en 1984 par Jean-Marie Stoeckel, elle est reprise en 1999 par Antje et Patrick Schneider. Suite au décès du chef Patrick, Antje forme un nouveau duo avec Fabienne Schiele, femme de la vigne et du vin. La winstub présente 400 références à déguster autour de planchettes, plats d’asperges, ou tartes flambées.

Sandrine Kauffer-Binz

La wistub du sommelier à Bergheim ©Wistub du Sommelier