Lyon: Congrès et intronisations chez les Maîtres Cuisiniers de France

Accueillis par le président de l’association des Maîtres cuisiniers de France, Christian Têtedoie, chef également d’un restaurant éponyme à Lyon, les participants ont abordé point par point l’ordre du jour de cette AG 2013.

Il semblerait que le choix de la ville du Congrès ne soit pas anodin. Selon M. Têtedoie, il s’agit également “d’un pied de nez à la décision de ne pas attribuer la Cité de la gastronomie à Lyon qui en a pourtant toute la légitimité”. Plus tard, le maire lancera un “Bienvenue dans la cité de la Gastronomie ! “

Les membres de l’association ont rencontré leur nouvelle attachée de presse Janine Maisonseul, qui annonce la mise en place d’une prochaine newsletter. La communication est un axe prioritaire pour l’association, qui recherche une visibilité plus importante pour faire la promotion du titre de Maître Cuisinier de France auprès du grand public.

Ils ont écouté attentivement l’intervention de Michael Ellis, directeur de guide Michelin qui a présenté les atouts et l’attractivité du nouveau site Internet Michelin, et ils ont salué l’annonce du prochain congrès à Las Vegas aux USA, du 5 au 11 mars 2014. À ce propos, il est noté que la délégation américaine était bien représentée, mais la seconde ambassade, en terme numérique, était incontestablement l’Alsacienne.

Sur la photo : Au 1er plan; Alain Bohn, Patrick Fritz, Marc Arbeit, François Paul, Ernest Benz, Gérard Goetz. Au 2ème plan, Marc Wucher, Gilbert Koehler, Anne Ernwein, Christian Têtedoie, Babeth Lefebvre, Jean-Louis Steffen et Emile Jung et Gilles Reinhardt. 3ème plan, Patrick Schlinger, Matthieu Koenig, Julien Binz, Ernest Schaetzel, Gilles Stutzmann et Jean-Marc Kieny.

Arrivés à l’Abbaye à Collonges au Mont-d’or chez Paul Bocuse, les 150 chefs sont réunis pour l’impériale photo de groupe, avec en centralité l’hôte du jour, escorté de part et d’autre du président actuel Christian Têtedoie et de Guillaume Gomez, chef de cuisine de l’Elysée, intronisé quelques heures plus tard dans la soirée. “C’est une année record” apprend-t-on des organisateurs. “D’habitude, il y a une centaine de chefs. C’est un vrai succès.”

La photo de la postérité polarisée, les 400 convives se sont dirigés dans la grande salle de banquet, admirant le limonaire, s’époustouflant de la découverte des lieux. Le menu est magique et valorise les grands classiques de la maison au grand bonheur des gourmets avertis.

Soupe aux truffes VGE, Cassolette de homard à l’armoricaine, Volaille de Bresse “Mieral rôtie à la Broche dans notre cheminée.” Elles cuisaient lors de notre arrivée, dégageant déjà un fumet de caractère. Le dessert s’est servi dans une animation digne des lieux. Actionnement musical du limonaire, ce magnifique, authentique et historique orgue, coup de projecteurs sur le grand escalier d’honneur et course des serveurs pour dévaler à toute vitesse, les marches visiblement entraînés, au fait de cet exercice, jonglant avec les assiettes du Paris-Brest et sa glace vanille.

En soirée, les 28 nouveaux Maîtres Cuisiniers de France ont été intronisés par Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, et par Christian Têtedoie, le président de l’association, chef étoilé incontournable de l’étape.

” Votre association est le porte-étendard de la gastronomie française dans le monde”, introduit l’élu. “Être intronisé dans cette prestigieuse famille, c’est devenir ambassadeur de ces arts culinaires français, qui contribuent si fortement au rayonnement de notre pays.”

Un à un, les 28 nouveaux Maîtres Cuisiniers de France ont été intronisés, recevant médaille de l’association, diplôme et plaque à apposer sur l’établissement, concluant la cérémonie par la photo officielle avec le, ou les parrains.

Parmi eux deux femmes, Elisabeth Lefebvre, chef étoilée de la Cambuse à Strasbourg et Anne-Sophie Pic, de la Maison Pic à Valence (3* Michelin) excusée, parce qu’elle recevait le lendemain l’insigne de Chevalier de la Légion d’Honneur à Paris, remis par Marc Haeberlin.

“Lorsque j’ai été présentée ce matin à l’AG, j’ai même été ovationnée ! ” s’étonne Babeth Lefebvre. ” C’est un grand honneur d’être reçue” s’exclame-t-elle, “D’abord parce que c’est une prestigieuse association, dont le partage les valeurs de formation et de transmission et puis surtout pour représenter les femmes, leur rôle et leur place en cuisine que je défends avec passion et conviction”, souligne l’ancienne présidente de l’association des femmes chefs de cuisine d’Alsace. “Nombre d’entre nous sont autodidactes et ne bénéficient pas de certains réseaux d’influence construits dans les écoles hôtelières ou en cuisine. Il est donc important pour nous d’adhérer à ce genre d’association d’excellence, de partage, de solidarité et d’amitié, pour obtenir une indispensable visibilité.”

Avec deux femmes membres, notre région est la plus représentée. En effet, Anne Ernwein, chef de l’Agneau à Pfaffenhoffen (67) est trésorière de l’association. “Je suis l’une des premières femmes chefs à avoir intégré les MCF” précise-t-elle, se remémorant l’appui, le soutien et le parrainage de Fernand Mischler, aujourd’hui président d’honneur de l’association, absent excusé pour la soirée, au grand regret de ces trois filleuls, qui se réjouissaient de partager avec lui cette distinction pleine de solennité.

La cérémonie s’est suivie d’un diner de gala, dans les salons du 1er étage, où plus de 400 invités ont dégusté le menu préparé par un quatuor étoilés, signé Gérard Vignat, Joseph Viola, Mathieu Viannay, Guy Lassausaie et Sébastien Bouillet, Relais Desserts International, .

Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©Sandrine Kauffer