En lieu et place de la mythique Régalade, dans le cœur battant du 14e arrondissement de Paris, Les Petits Parisiens marquent leur rentrée avec l’arrivée du chef Lucas Felzine au piano. Fondé par Arnaud Duhem, reconnu pour son parcours d’excellence (Shangri-La Paris, Park Hyatt Paris-Vendôme, Alain Ducasse pendant cinq ans), ce bistrot convivial et généreux célèbre le goût, les saveurs et la surprise à chaque assiette. Centré sur une cuisine du vivant, travaillée autour de produits pointus, la carte évolue au rythme des saisons. La salle, pensée comme un écrin bistronomique, met à l’honneur les arts de la table, la tradition, le partage et la joie, portée par un service précis et attentif.
Lucas Felzine, duo gagnant avec Arnaud Duhem
Lucas Felzine s’est imposé dans le paysage culinaire avec une approche inventive et raffinée, doublée d’une parfaite maîtrise technique. Formé dans des établissements prestigieux tels que Ze Kitchen Galerie de William Ledeuil, L’Arpège d’Alain Passard, La Dame de Pic d’Anne-Sophie Pic, Le Shangri-La Paris avec Philippe Labbé, ou encore Uma, il a contribué dès 2014 à faire connaître en France la cuisine Nikkei.
S’attabler aux Petits Parisiens, c’est la promesse d’une expérience sincère, un moment authentique en salle comme en cuisine. Portée par une philosophie culinaire qui convoque le « vivant », l’approche de Lucas Felzine rejoint celle d’Arnaud Duhem : une cuisine exclusivement fondée sur des produits frais et de grande qualité. Chaque plat est pensé comme une partition où tout compte, de la provenance du produit au travail de l’éleveur et du producteur. « La cuisine est bien plus que le simple fait de nourrir, elle engage presque une forme de soin. En cuisinant, on donne une part de soi. Un plat qui a du goût dit beaucoup de choses, qu’il soit simple ou élaboré », explique Lucas Felzine. Pour lui, Les Petits Parisiens sont un terrain de jeu qui conjugue terroir, tradition et liberté créative, tout en offrant la possibilité d’exprimer sa propre identité.
Une bistronomie élégante et incarnée
Arnaud Duhem, véritable homme-orchestre, a longuement mûri l’identité des Petits Parisiens. Avec l’agence Be Dandy, il a su préserver l’esprit de la mythique Régalade tout en insufflant une modernité respectueuse des codes du bistrot parisien. Sur un tapis de carreaux de ciment, la salle déploie son élégance : tables et chaises en bois, banquettes confortables et un zinc d’époque, cœur du lieu. Arnaud Duhem a chiné avec soin assiettes, verres, bibelots et même d’anciennes coupelles en argent pour sublimer ses glaces maison. Les murs, décorés de toiles et d’objets singuliers, racontent l’histoire de la bistronomie.
Une cuisine du vivant aux accents cosmopolites
La carte exprime une créativité joyeuse et audacieuse. En entrée, une betterave en croûte de sel se marie à la framboise et au cacao, un ceviche de thon au kasu et leche de tigre à l’eau de tomates se révèle tout en fraîcheur, tandis qu’un tartare de bœuf au couteau se distingue par la moelle, le pollen et un condiment de pêche. Côté terre, l’agneau rôti à la feuille de figuier se pare de courgettes confites et de piccalilli maison, la côte de veau de lait se partage généreusement, et le tournedos Rossini version veau se nappe d’un jus à l’hibiscus. Le suprême de volaille fermière de Didier Cotte se décline aux cerises, maïs et salicornes, tandis que la pomme de ris de veau se déguste avec une purée fumée et un jus au café. Côté mer, la seiche grillée au barbecue se marie aux girolles et à un beurre blanc à la lavande, tandis que le cabillaud nacré s’accompagne d’une aubergine à la flamme et d’une émulsion à la reine-des-prés.
Le registre sucré s’inspire des saveurs d’enfance, revisitées avec finesse. Riz au lait à la vanille et fruits secs caramélisés, coulant au caramel beurre salé, tatin de figues de Solliès au citron noir d’Iran ou mousse de chocolat noir servie avec une glace au poivre de Timut : chaque dessert joue entre nostalgie et audace.
Une cave vivante et pointue
La cave, confiée au sommelier Loïc Mougène (ancien propriétaire de La Robe et Le Palais), reflète une passion pour les vins naturels et une belle profondeur dans les classiques. « Une cave digne de ce nom se construit sur la durée », précise-t-il. Des domaines emblématiques comme Gramenon, Dard & Ribo, Foillard, Roc d’Anglade ou Georges Vernay côtoient des cuvées plus confidentielles, à l’image du Petit Domaine de Gimios. Spiritueux et digestifs complètent cette sélection exigeante, avec des bas armagnacs, cognacs, rhums et gins soigneusement choisis.
Aux Petits Parisiens, la bistronomie s’épanouit dans une alliance de sincérité et de créativité. Une table où l’authenticité des produits et la précision des gestes dialoguent avec l’esprit convivial du bistrot, incarné avec élégance par le duo Arnaud Duhem et Lucas Felzine.
photos ©MarielleGaudry
