Marc Haeberlin est venu constituer le premier panier des candidats

Olivier Nasti et Nicolas Rieffel, pour un 1er duel en cuisine

Il régnait une tension et une concentration intense aujourd’hui dans la Halle aux vins de la foire de Colmar, qui accueillait la première demi-finale d’un concours de cuisine amateurs inédit; DUEL EN CUISINE.

Sous l’arbitrage “loyal” de l’animateur Nicolas Rieffel et sous la coordination du “Joker” Olivier Nasti, 4 candidats ont été coachés par Laurent Arbeit et Isabelle Sipp. C’est sur une musique de Rocky qu’ils sont entrés sur scène découvrir leur panier mystère, préparé par un invité surprise Marc Haeberlin, chef triplement étoilé de l’auberge de l’Ill à Illhaeusern.

4 candidats sélectionnés le mois dernier ont découvert ce que le chef étoilé du Chambard et Meilleur Ouvrier de France a nommé le “ring” culinaire. Un piano spécialement conçu a été installé pour opposer les duels.

La première demi-finale a vu s’affronter Joelle Umbdenstock Jessel, responsable qualité à l’office de tourisme de Colmar. La jeune cuisinière amatrice de 27 ans avait déjà remporté le concours chefs à bord l’an dernier. Pour ce premier duel, elle a été coachée par Laurent Arbeit, “le beau gosse du Haut-Rhin” lance Nicolas Rieffel, plein d’entrain, chef étoilé de l’auberge Saint-Laurent à Sierentz. En face, une équipe féminine prend place derrière les fourneaux, avec Anne Fashaeur, 21 ans étudiante à Strasbourg, coachée par Isabelle Sipp, des ateliers de cuisine Cardamome à Colmar.

 

L’arbitre Nicolas Rieffel brandit le Joker
Olivier Nasti annonce aux deux premiers candidats que leur panier va être constitué par Marc Haeberlin. Il ouvre deux grands réfrigérateurs, l’un de légumes et l’autre de viandes et de poissons et le président des Grandes Tables du Monde, choisit pour ce premier duel, un mignon de veau qu’il accompagne de trois sortes de tomates, d’oignons doux, de pommes de terre, de cerfeuil, d’aneth, de courgettes jaunes, de fleurs de bourrache, de tomates séchées, un riz à risotto, de parmesan, un peu de foie gras, du beurre et un fond de volaille. Les deux équipes en duel ont à présent 50 minutes chrono pour créer une recette utilisant la totalité des ingrédients et les dressant en 3 assiettes partagées par les 6 membres du jury.Olivier Nasti, dans le rôle de coordinateur et animateur, pare la pièce de veau et effectue la majeure partie du travail technique. En effet, aucun des deux coaches, aussi compétents soient-ils, n’ont le droit de toucher au moindre couteau. “Emprisonnés” dans leur cercle rouge, ils ne peuvent que coacher par la voix.

 

1er duel, Laurent Arbeit coach Joelle Umbdenstock Jessel

Sitôt les ingrédients exposés, les duo duellistes se referment dans une bulle réflexive pour imaginer la recette à la fois réalisable dans le temps imparti et dans les capacités du cuisinier amateur. Concertation intense, prises de notes du candidat qui écoute conscieusement tous les conseils du coach, et c’est parti pour 50 mn de folie. Les équipes confrontent leurs recettes et leurs techniques dans un esprit de fête, impulsée par le dynamique Nicolas Rieffel, très à l’aise dans son rôle de “Monsieur Loyal”.

De son côté, Olivier Nasti reste très concentré sur le déroulé des événements, d’autant plus qu’il est le “joker” de la partie, c’est à dire, qu’à tout moment une des équipes peut le solliciter pendant 5 minutes et bénéficier de tout son savoir-faire de Meilleur Ouvrier de France.

 

Le premier duel associe Isabelle Sipp et Anne Fashaeur

On s’aperçoit rapidement que ce joker est utilisé de manière stratégique, soit pour décortiquer un homard, soit pour rectifier en fin de course l’assaisonnement d’un risotto ou pour dresser les assiettes.

“Je voulais qu’un coach soit de la partie dans ce concours amateur” explique Olivier Nasti. “Le rôle du coach est important” explique le M.O.F. “Il apporte ce recul nécessaire qu’on n’a plus quand on est seul devant ses casseroles.” Mais la gestion du stress, cette pression du chronomètre, du jury et d’un public peut faire perdre son sang-froid, c’est aussi le rôle du coach de leur parler. ” Les plats sont sortis avec quelques minutes de retard et ont été présentés au jury.

Nous vous laissons découvrir le premier demi-finaliste en vidéo.

C’est au jury de déguster ces créations éphémères, ces recettes improvisées avec talent pour ne retenir par duel qu’un seul candidat.

De gauche à droite, nous retrouvons Cyril Tromson, journaliste des DNA, Laurent Hild, gastronome amateur “éclairé” que nous avions déjà rencontré dans le jury du Trophée Les Epicure Festivitas et dans Tous en cuisine, puis Pascal Leonetti, meilleur sommelier de France et officiant à l’auberge de l’Ill, qui a accepté de mettre son palais averti et sa poésie, une fois de plus au service de la gastronomie. Gérard Rapp, Président de la Société des Meilleurs Ouvriers de France, a fait l’honneur de sa présence, et enfin la rédactrice de cet article, partenaire du concours, est aux premières loges pour transmettre, en quelques lignes, une ambiance, une émotion et une tension culinaire mise en exergue par une musique entrainante et combattive.

Jury

Pour le second duel, c’est Marlène qui a été choisie dans le public par Nicolas Rieffel pour sélectionner le nouveau panier mystère. En ouvrant les réfrigérateurs, elle s’empare avant tout du homard et d’un riz à risotto. Le duel va opposer deux nouveaux candidats : Cathy Fabing Hammaecher, assistante de rédaction à Schiltigheim, coachée par Isabelle Sipp et Bernard Ueberschlag, ébéniste de métier, mais en pleine reconversion professionnelle depuis qu’il a gouté aux émissions et concours culinaires. De “chefs à bord”, à “Masterchef”, le cuisinier de Boersch est aujourd’hui associé à Laurent Arbeit pour mener à bien cette joute culinaire amicale. “Si avec Joelle, nous avons opté pour une déclinaison autour du veau” explique le coach, “avec Bernard, on va réaliser un plat unique. C’est à nous de nous adapter à leur personnalité” précise-t-il tout en veillant à la progression de la recette.

Difficile pour les coaches de rester dans leur cercle rouge contraignant. On perçoit leur envie bridée de cuisiner. Mais tel est le jeu. Et les deux animateurs complices, s’amusent et se divertissent de la situation, rajoutant ici et là quelques imprévus, pimentant la partie.

Le second duel réunit Laurent Arbeit et Bernard Ueberschlag

Du côté des filles, on s’active avec efficacité. Isabelle Sipp, qui donne des cours de cuisine à Cardamome, un atelier créé il y a six ans, a l’habitude d’enseigner et de prodiguer des conseils aux amateurs. Mais comment efficacement les aider ou leur expliquer sans pouvoir toucher aux produits ? Avec pédagogie, elle guide Cathy, tout en veillant au bon arrivage des ustensiles nécessaires, menant ses duels avec tempérament, rythme et précision.

A chaque plat, Nicolas Rieffel a interrogé Pascal Léonetti sur des accords mets/vins pertinents. Si pour le premier thème, autour du veau, il est ravi de proposer un Pinot Gris, “qui se marie très bien avec le veau, le meilleur sommelier de France, délicieusement intarissable, propose cette fois, un Riesling, Grand Cru Altenberg, 2005 de chez Lorentz.

Les plats sortent, le jury déguste, évalue et les résultats sont proclamés par Olivier Nasti.

Isabelle Sipp coache Cathy Fabing Hammaecher

 

Les deux demi-finalistes ayant été désignés par le jury, ils vont à présent s’affronter en duel lors d’une troisième manche, celle qui va conduire l’un des deux à décrocher sa place pour la finale de vendredi. Epuisés mais ravis de poursuivre l’aventure, les deux candidats retournent une seconde fois sur le “ring culinaire”. Bernard Ueberschlag fait équipe une seconde fois avec Laurent Arbeit et le sort a réuni Joelle Umbdenstock avec Isabelle Sipp.

Les quatre joueurs observent Jean-Marie, un cuisinier du public, se diriger vers le frigo et sortir un râble de lapin et une truite sauvage, qui vont être mitonnés avec une courge butternut, du fenouil, des pommes rouges, vertes, du radis, du chèvre frais, de l’aneth, des pousses de petits pois, des fleurs de bourrache, du fond brun de veau, de la crème, et une feuille de brick.

 

“La dernière manche va se jouer cette fois en 30mn” annonce Nicolas Rieffel ” et il y aura une surprise ” surenchérit Olivier Nasti, tout sourire. Ce n’est pas le règlement, qui devient fluctuant, mais les animateurs qui ont à coeur de pimenter, en toute équité, le concours.

En effet, à 10 minutes de la fin, les deux coaches ont l’autorisation de rejoindre les candidats derrière les fourneaux et la cuisine à quatre mains réjouit le public qui applaudit. Les spectateurs observent, avec tension, les minutes qui s’égrenent et qui observent très attentifs la complicité culinaire, la dualité du savoir-faire et la volonté des coaches de retrousser leurs manches, et enfin de pouvoir cuisiner, libérant cette énergie créatrice, si bridée. On goute, on rectifie l’assaisonnement et on commence à dresser pour la dernière présentation devant le jury, qui après avoir délibéré, confie les résultats à Olivier Nasti?

Olivier Nasti annonce la première finaliste de duel en cuisine

Le rendez-vous est déjà pris ce mercredi 8 aout, même heure, même lieu et surtout même ambiance avec Pascal Bastian, chef étoilé de l’auberge du Cheval Blanc à Lembach et 4 autres candidats tout aussi motivés.

Par Sandrine Kauffer
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