Huitre Gillardeau et le kiwi en 3 façons, en gelée, en espuma et émincé ©Be Botter

L’Osmose à Obernai “À table avec Sandrine Kauffer-Binz” – MaxiFlash

Chaque mois, je signe une rubrique  “À Table avec Sandrine Kauffer” dans le journal MaxiFlash. Cette fois, je vous emmène à l’Osmose au cœur du joli village d’Obernai ! Lire ici.

L’Osmose : Cuisine fusion et vins divins

Être en osmose avec son temps, son environnement et son art. Un tiercé gagnant incarné par Frédéric Voné, qui s’est associé au chef cuisinier Antoine Botter, et à Frédéric Botter, son père, le gestionnaire. Ensemble, ils ont ouvert le restaurant L’Osmose à Obernai en 2017.

C’est au restaurant La Cour d’Alsace, que les trois professionnels s’étaient rencontrés. Frédéric Voné était le directeur de salle, Antoine apprenti en cuisine et Frédéric Botter, l’épicurien, membre du club le Cercle Divin, fondé par Rachel et Frédéric Voné. À L’Osmose, chacun s’exprime dans son expertise pour offrir de concert une partition culinaire, où l’accord mets et vins devient une symphonie gastronomique. Le maître de salle, éloquent sans être grandiloquent, élégant de bienséance, partage sa passion du vin, du travail du vigneron et de la terre, avec un vocable ciselé et clair.

Frédéric Voné et Antoine Botter. / ©BE BOTTER

Une cuisine fusion

Les assiettes sont esthétiques et de belles factures, construites sur différentes textures, exprimant la personnalité d’Antoine Botter. Formé dans de belles maisons étoilées, notamment celle du Cheval Blanc à Lembach, promu tremplin du magazine le Chef en 2017 et jeune talent du Gault&Millau en 2019, le Maître-Restaurateur signe une cuisine conjuguant les ressources des 7 continents. Des produits marqueurs, particulièrement inspirants, s’inscrivent avec assiduité sur sa carte des mets, qu’il renouvelle mensuellement. Parmi ses préférences, le ris de veau, les volailles en général, le pigeon en particulier et les citrons. J’aime toutes les variétés pour leurs nuances d’acidité », explique le chef.

Saumon, aneth, citron confit, raifort & caviar Osciètre Kaviari ©Nouvelles Gastronomiques

Le citron vert ou lime (Antilles, Mexique), le citron jaune Eureka (Californie), de Menton, le citron-caviar ou « digité » (Australie), la main de Bouddha (Asie), le yuzu (Japon), le calamansi (Philippines), ou encore le combawa ou citron kaffir (Réunion, Madagascar) et le Cédrat (Maghreb). En jus, en gel, en gelée, en sphérification, râpé, confit, en sorbet, en quartier, mariné, mixé, ou en poudre, il apporte éclat et fraîcheur dans un tour du monde des saveurs. Sa cuisine met en exergue des sucrés-salés et des terre-mer de toute beauté, à l’instar de son râble de lapin/poulpe et sauce foie gras, le filet de bœuf aux moules, le Black Angus avec l’anguille fumée, ainsi que la pintade mariée à la langoustine.

Mandarine, pain d’épices, chocolat, vin chaud ©Nouvelles Gastronomiques

À l’Osmose il n’y a pas de carte, mais trois menus tarifés de 46 € à 89 € en 4-5 et 6 services. Le chef précise, « les portions sont plus petites, les dressages plus élégants et reflètent davantage ma cuisine ». L’idéal, selon lui, « serait d’instaurer un menu unique surprise, un clé en main en toute confiance », sourit-il.

En salle à l’Osmose au coeur du village de Obernai ©BE Botter

Un cercle vertueux et divin

« Je propose des verres de 6, 8 ou 12 cl, selon le nombre de plats du menu », souligne Frédéric Voné. « Comme le chef réduit ses portions, je réduis les centilitres. La cuisine d’Antoine a besoin d’être escortée par des vins marqués par le terroir. Elle appelle la minéralité, l’élevage en barrique, sur lies et sans sulfite. Je ne suis plus dans la course aux 1000 références sur une carte des vins. 250, en harmonie avec la cuisine du chef, suffisent parfaitement pour générer de belles rotations. J’ai rentré des merveilleux Chinon blancs du domaine Lambert. Ils sont incisifs et racés, travaillés en amphore, sans sulfite et d’une grande digestibilité. J’ai aussi redécouvert les vins de Jérôme Neumeyer à Molsheim, qui élabore des « vins de sommeliers », purs, secs et d’une immensité aromatique », souligne l’un des témoins privilégiés de l’évolution des sols, du travail des hommes et des vins.

Ouverture de Symbiose : “Alsavore”

En novembre 2022, les trois associés ont ouvert une seconde adresse à Obernai : Symbiose, dans le prolongement d’Osmose mais en bio et locavore ou plutôt “Alsavore et fiers de l’être”.

La cheffe Marion Trendel signe la carte du restaurant Symbiose. Elle a participé à Objectif Top Chef avec Philippe Etchebest et avait déjà remporté la première édition du trophée Jean-Marc Kieny (en équipe). “Elle a de la ressource, de la créativité et de la ténacité, c’est ce qui fait les grandes et grands cheffes/chefs de demain. Nous sommes fiers qu’elle soit dans notre équipe” mentionne Frédéric Botter. “Certains des plats qu’elle a préparés durant l’émission, sont inscrits sur la carte”. À déguster par exemple, une tatin d’oignon à la bière et poireaux vinaigrette, suivi d’une dorade à l’anis ou d’une fricassé de volaille aux échalotes, avant de terminer par une forêt noire ou le gâteau miel et sapin.
Marion Trendel ©Symbiose
Un plat est considéré comme bio s’il contient au moins 95% de l’agriculture biologique. “Nos produits locaux proviennent de 50 km autour du restaurant et Alsavore signifie que le plat est composé d’au moins 75% de produits régionaux”, explique Rachel Voné, la directrice et sommelière de Symbiose. “Certains produits ne seront jamais bio, tels les poissons sauvages ou les gibiers (parce qu’il n’est pas possible de contrôler les conditions de production) ou le foie gras (s’il est gavé mécaniquement), l’eau et le sel. Ils font partis des pourcentages manquants pour qu’un produit soit 100% bio. D’autres produits sont encore plus stricts que les normes bio européennes tels nos thés et tisanes. À ce jour l’ensembles des produits bios qui sont utilisés dans notre cuisine représente 75% des plats que nous vous proposons, les 95% sont en vues.”