L'entrée du Bunker comestible est situé près de la gare à Strasbourg

Le Bunker Comestible à Strasbourg : une ferme souterraine urbaine

Derrière ce nom évocateur, se cache un lieu où plants de micropousses, shiitakés, pleurotes et autres chicons sont produits, récoltés et vendus ensuite auprès de particuliers et restaurateurs strasbourgeois. Ouvert depuis le mois d’avril 2017, le Bunker Comestible à Strasbourg (67) est la seule ferme urbaine labellisée « agriculture biologique » et de l’une des deux seules fermes souterraines, et pionnières en la matière, de France, 0% de pesticides et 0% OGM. À l’origine du projet, Jean-Noël Gertz et Théophile Champagnat, deux jeunes ingénieurs agronomes, tous deux à la tête de Cycloponics, une start-up dédiée à la réhabilitation des « espaces urbains délaissés pour y implanter une agriculture durable et socialement responsable ».

Secondés par leurs salariés, Anne-Laure Labrune et Raphaël Maret, géographes de formation reconvertis à l’agriculture urbaine, le Bunker Comestible souhaite également devenir un lieu de vie et d’échanges, dans lequel producteurs et consommateurs peuvent partager et apprendre davantage sur les produits qu’ils achètent et consomment.

Le Bunker se visite d’ailleurs sur simple demande et permet de prendre conscience de l’ampleur du dispositif.

Construit à l’initiative de Vauban en 1878, puis utilisé comme magasin de poudres sous l’occupation germanique, l’endroit accueille aujourd’hui une véritable ferme souterraine résolument tournée vers l’agriculture de demain.

Bunker Comestible à Strasbourg Culture de micropousses

 

Cette ancienne friche, détenue par la Ville de Strasbourg, a été réhabilitée autour de ce projet. C’est une véritable réflexion autour de l’agencement, de la circulation de l’eau et de l’électricité ainsi que de la maîtrise de l’humidité qui a été menée afin de permettre à des espèces végétales de pousser et de permettre un « maraîchage cavernicole ».
Raphaël Maret et David, stagiaire au Bunker Comestible

Les fondateurs ont par ailleurs fait germer un autre projet du même type, à Paris cette fois-ci, au sein d’un parking souterrain de près de 3.500m2 dans un immeuble du 18ème arrondissement.

À Strasbourg, ce sont 150m2 de surface au sol qui ont été nettoyés, aménagés et pensés pour produire dans une logique d’économie circulaire, de fournitures sans intermédiaire et de production maraîchère diversifiée.

Les espèces cultivées sont choisies en fonction de ce lieu. Ainsi, les champignons et endives blanches ou rouges s’épanouissent parfaitement, puisque ce sont des espèces ne nécessitant pas de lumière naturelle, celles-ci n’effectuant pas de photosynthèse.

Quant aux micropousses, des lampes LED apportent tout ce dont elles ont besoin pour pousser dans les meilleures conditions. C’est ainsi que le Bunker Comestible arrive à proposer au public pas moins de huit variétés recherchées comme par exemple la moutarde, la cressette, le tournesol ou encore du pois vert.

Culture de pleurotes

 

Ces deux écosystèmes se servent mutuellement puisque le dioxyde de carbone émis par les champignons sert directement aux autres espèces. Les lampes LED produisent de la lumière basse consommation et sont un outil de maîtrise de la croissance.

De plus, aucun engrais, OGM ou pesticides ne sont utilisés. Uniquement du substrat recyclé. Les déchets issus des plantations sont ensuite eux-mêmes réutilisés par le biais de la Maison du Compost à Strasbourg.
L’impact environnemental est ainsi réduit et répond aux préoccupations actuelles.

Véritables attraits culinaires, les micropousses apportent saveurs et couleurs dans les plats. Elles renferment également d’autres bienfaits nutritionnels comme le plein de vitamines, minéraux et première fraîcheur.

C’est aussi ce qui fait qu’aujourd’hui, le Bunker Comestible fournit déjà des restaurateurs strasbourgeois.

Où trouver les produits du Bunker Comestible ?

Les particuliers peuvent s’y rendre, se faire livrer ou se rendre sur le marché La Nouvelle Douane. Par ailleurs, la SCOT « La Cigogne » s’occupe de redistribuer des produits auprès d’autres distributeurs bio de la région.

Côté tarifs, trois formules sont proposées à partir de 8€ le panier test avec 1 barquette de champignons + 1 barquette de micropousses

À noter dans les agendas, le Bunker Comestible participera les 21 et 22 avril 2018 aux 48h de l’agriculture urbaine, un évènement national destiné à promouvoir la végétalisation de la ville, mais aussi à démocratiser l’agriculture urbaine et la faire connaître par tous, citoyens, consommateurs et autres curieux.

Par Marina Espiller
Crédit photos Marina Espiller et Bunker Comestible

www.bunkercomestible.com