Antoine Jeudi et son épouse Isabelle, ont repris depuis 1992, l’auberge familiale Le Bon Laboureur, au cœur de la cité historique de Chenonceaux. Une auberge dans le sens classique du terme, où l’on vient avant tout faire une pause dans un dépaysement total.
En 2019, Le guide Michelin a retiré l’étoile à l’auberge du bon Laboureur mais “Ce qui m’importe avant tout, c’est le bien être et la fierté ressentie par l’ équipe à réaliser son travail au quotidien”.
Au cœur du village de Chenonceaux, à deux pas du célèbre château des Dames, Antoine Jeudi et son épouse Isabelle perpétuent une activité d’hôtellerie restauration plus que bicentenaire. La vieille maison tourangelle, jadis Relais de Poste, dissimulée derrière la vigne vierge généreuse, anciennement appelée « Grand Monarque » a été rebaptisée Auberge du Bon Laboureur à la Révolution.
La propriété s’étend dans le village sur près de 3 hectares, plusieurs bâtiments d’époque et joliment restaurés, un potager et un jardin, où l’équipe d’une vingtaine de personnes s’affaire, entre l’hôtel de 25 chambres et suites, et le restaurant. Côté hôtellerie, l’accueil y est simple, presque familial, des habitués aux touristes internationaux de passage, on vient ici, chercher une pause réparatrice à quelques minutes de la célèbre forteresse royale. « La proximité avec le château ne nous amène pas plus de monde, bien au contraire. Les visiteurs pensent souvent que l’offre de restauration au cœur de Chenonceau est plus chère. Du coup on a une clientèle majoritairement d’habitués, étrangers et régionaux », explique Isabelle Jeudi, responsable de l’hôtellerie à l’auberge. Un accueil personnalisé, où chaque client est reçu comme “un ami de la famille”.
Une ambiance « anti bling bling » comme le décrit Isabelle Jeudi, mais qui procure un « dépaysement total ». Retenons, en plus du cadre buccolique de l’auberge, la charmante véranda odorante et verdoyante, passage obligé entre le restaurant et les deux petits salons, cosy et feutrés de l’hôtel. Le bâti s’étend de part et d’autre des deux rues du cœur de ville. D’un côté la Maison Rousseau,sorte de cottage à la française parfumée par les rosiers en fleurs à la belle saison ; la piscine et le bâtiment principal, l’hôtel restaurant ; de l’autre côté, le Manoir, architecture atypique, accueille de belles chambres, au cachet indéniable, donnant sur un jardin arboré, avec au fond un potager prolongé par une sorte de mini ferme ou vivent en communauté, oies, canards et mouton.
C’est là d’ailleurs l’espace protégé du chef Antoine Jeudi (Membre du Collège Culinaire de France et Maître Restaurateur) « Ici c’est un peu ma soupage de décompression. C’est un bonheur pour moi de venir là au calme regarder pousser mes tomates et courgettes. » Antoine Jeudi aime l’authenticité. Loin des tumultes de la course aux étoiles, la sienne il l’entretient sans en faire une histoire d’état. « Pour moi la cuisine c’est un challenge constant. Je travaille à l’ancienne chez moi on prend le temps pour chaque cuisson, on travaille la technique pour chaque sauce qu’on élabore. Je cultive l’art de la qualité avant tout et réapprend à mon équipe la patience et le geste vrai. » C’est dit.
A table, la cuisine du chef Antoine Jeudi est juste, sincère, équilibrée. La carte, proposée par une jeune équipe de salle de 6 personnes, change naturellement selon les saisons, mais toujours dans le respect de chaque produit. Trois menus composent la proposition du chef : du marché, végétarien et découverte. Complétés par une carte généreuse qui met en scène, entre autres invitations gourmandes, Homard bleu et Turbot rôti, artichauts barigoule, asperges de Sologne ; une Conjugaison de ris et tête de veau au présent et au passé, ou encore, un Pigeon rôti dans son jus, jeunes pousses d’épinards et céleri …
Une cuisine inspirée, dans le respect des goûts et textures originels. «Je prends assez souvent exemple sur le travail d’Olivier Roellinger, confie Antoine Jeudi. Pour moi c’est un magicien. Il arrive à marier herbes et épices sans jamais dénaturer son produit.Et c’est aussi une personne que j’admire pour sa grande humanité ». De fait, au delà de son rôle de chef de cuisine, Antoine Jeudi revendique avant tout une autre manière de concevoir son métier. « Pour moi, la notion de chef ne veut pas dire grand chose. Ce qui m’importe avant tout, c’est le bien être et la fierté ressentie par mon équipe à réaliser son travail au quotidien. Cela passe par instaurer une ambiance saine au travail et nos équipes sont contentes de travailler dans cet environnement. Nous sommes partisans d’une bienveillance au travail, qui met l’humain au cœur. On en a tellement besoin aujourd’hui ».
Par Dominique Postel
Crédits photos : Dominique Postel, @Le bon Laboureur
Auberge du Bon Laboureur
37150 Chenonceaux
+33 (0)2 47 23 90 02
http://www.bonlaboureur.com