Fondateur et porte-parole de l’Observatoire des Cuisines Populaires (OCPOP), Éric ROUX est le nouveau parrain de la Fête de la gastronomie. Chroniqueur, auteur et journaliste de documentaires culinaires (canal +, France 3, France Culture, Radio France Internationale, Radio France Puy de Dome), il a publié en 2011 «le Manuel de Cuisine Populaire», le désignant implicitement spécialiste de la nouvelle thématique. Les Cuisines Populaires appartiennent à tout un chacun. C’est la cuisine de tous les jours, des repas de famille et des moments entre amis. Elles seront célébrées et incarnées les 23, 24, 25 septembre 2016 lors de la 6ème édition de la Fête de la Gastronomie, en partenariat avec Les Nouvelles Gastronomiques de Paris-Journal de Julien Binz.
Éric Roux, quel est votre parcours ?
J’ai travaillé pendant 8 ans à la radio sur Radio France Puy de Dome animant des émissions de «curiosités», pluri-disciplinaires et en 1990, j’interviewe Jean-Pierre Coffe, qui me propose de le rejoindre sur Canal+. Pendant 12 ans, j’anime une émission gourmande plus globale car comme disait Alain Chapel «La cuisine, ce n’est pas que des recettes». En 2004, je fonde L’Observatoire des Cuisines Populaires pour apporter une réflexion, car l’objet complexe, ne saurait se résumer à l’assiette. La cuisine quotidienne reflète l’évolution de la société et j’ai la volonté d’apporter un décryptage. En s’appuyant sur l’étude des cuisines populaires, on observe par l’analyse, une évolution des pratiques, des coutumes et des variations sociétales en général; de la durée du repas, la Télévision, l’individualité, l’apéro-dinatoire, la street-food, ect…Je m’intéresse également aux systèmes de distributions qui sont en jeu : les fermiers-producteurs, les marchés, les AMAP ; on ne cherche pas forcément le « meilleur produit », mais le plus proche.
Quel message portez-vous ?
Cuisiner n’est pas une activité de loisir, c’est une arme pour la liberté ; celle de choisir ce que je mange, de définir ses goûts et la santé par l’alimentation. Ma volonté est de faire émerger une conscience sur la cuisine de tous les jours. Je reconnais une rupture avec le profil des parrains précédents (Michel Guérard, Thierry Marx, Guillaume Gomez, Anne-Sophie Pic) qui incarnent une cuisine plutôt gastronomique-élitiste, mais nous avons en commun la promotion du bon et fait maison. Ma mission est de faire progresser les idées et de susciter un enthousiasme autour des Cuisines Populaires, qui sont, je le rappelle, protéiformes. On peut se faire tout autant plaisir dans une bonne cantine, au bistrot en dégustant une blanquette de veau ou un couscous. La meilleure table ? C’est celle autour de laquelle on s’est fait plaisir, en partageant un bon moment, on a envie d’y revenir ; cela peut être chez soi ou dans son restaurant de quartier, tout simplement.
Rendez-vous à Clermont-Ferrand
Propos recueillis par Sandrine Kauffer
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