Révélé par sa victoire dans Top Chef 2021, Mohamed Cheikh a appris les bases dans la cuisine avec sa grand-mère algérienne. Il fait ses armes auprès des grands noms de la gastronomie : Jérôme Banctel chez Alain Senderens, le Royal Monceau, Yannick Alléno à Saint-Tropez, le Shangri-La, chef du Sofitel puis du Drugstore sous la houlette d’Éric Frechon. S’ensuit en 2021 le pop-up Manzili au sein des Belles Plantes, qui met à l’honneur les petites assiettes à partager – puis une résidence de plusieurs mois à La Réserve.
Pour ouvrir sa première adresse, il choisit la ville de Saint-Ouen, en pleine ébullition :
« J’ai tellement été habitué à accueillir les gens dans des palaces, mais Meïda, c’est différent. Ici, je suis vraiment moi-même. » Meïda signifie la table en arabe littéral. Il propose une cuisine généreuse et solaire, qui n’a pas de frontières : Italie, Grèce, Turquie, Espagne, Maghreb, Sud de la France…
Après des années d’établissements étoilés, Mohamed Cheikh voulait un restaurant qui lui ressemble. Joyeux, spontané et familial ! « Meïda, c’est un lieu où l’on se sent bien » dit-il avec le sourire. Les équipes sont en t-shirt et pantalon cargo, la playlist enchaîne les tubes italo disco, il y a un air de vacances au soleil. Une bonne humeur communicative ressentie dès que l’on passe la porte ! C’est une brasserie qui vit toute la journée, ouverte à tous, flexible et dans l’air du temps. On peut y aller seul au déjeuner sur un coup de tête, passer boire un verre en terrasse, dîner en famille le week-end, ou avec tout un grand groupe pour un anniversaire… Le Chef a imaginé un restaurant généreux et accessible autant dans le rapport qualité-prix que dans l’accueil convivial. Des plats de saison, une cuisine simple, raffinée, mais sans prétention :
« J’explique aux équipes de salle que le plus important pour moi, ce n’est pas de servir le client par la droite, ou que le couteau soit aligné à la serviette. C’est que les clients passent un bon moment, qu’ils se sentent accueillis comme s’ils venaient dîner à la maison. »
Meïda signifie la table en arabe littéral : un symbole fort de partage et de convivialité. « La table, pour moi, c’est l’élément qui rassemble. Mon plus grand plaisir, c’est de revenir à ce que j’ai vécu quand j’étais enfant, une grande table multiculturelle » explique le Chef. Pour lui, rien de plus beau qu’une table bien garnie, où chaque plat est partagé dans la bonne humeur.
Une cuisine méditerranéenne parle à tout le monde,
Chez Meïda, on adore partager – parce que c’est la meilleure façon de tout goûter ! La cuisine méditerranéenne parle à tout le monde, elle n’est pas clivante pour un sou : on peut être végétarien, viandard, sans gluten, healthy, grand gourmand… Mohammed Cheikh l’exprime mieux que personne :
« On peut venir pour tout partager, ou tout garder pour soi. On peut venir pour couvrir la table de mezzés, ou simplement pour un dessert et un thé à la menthe. Ici, il n’y a pas de règles ! Juste prendre du plaisir, profiter, savourer. Et avec un menu déjeuner à 19,50 €, le kiff n’a jamais été aussi accessible », déclare-t-il.
Pour son tout premier restaurant, Mohamed Cheikh signe une carte baignée de soleil et de saveurs du Sud. On a toute la Méditerranée à portée de fourchette ! Sa cuisine lui ressemble : elle est colorée, généreuse et gourmande. Il s’est inspiré de sa double culture et surtout de ses voyages d’enfance… La carte sent bon les souvenirs de vacances ! Un véritable périple culinaire entre l’Italie, l’Espagne, la Grèce, le Maghreb, et la Provence, 10, place de la République à Saint-Ouen-sur-Seine (93).
Pour commencer, des mezzés qui sont pensés pour être partagés, on a presque envie de commander toute la carte : houmous au zaat’ ar, caviar d’aubergine, tortilla de pommes de terre, betteraves au sumac ou encore burrata crémeuse XXL. Des mezzés qui nous rendent complètement baba… ghanoush ! Et le petit plaisir du Chef : un arancini merguez, sauce rémoulade harissa, qui promet d’être le best-seller des entrées. Les plats téléportent à des kilomètres : tartare de bœuf et frites de pois chiche, volaille rôtie aux épices douces, ou encore maquereau citron-cumin cuit sur la braise, pour apporter un vrai supplément d’âme au plat. On termine ce voyage en douceur, en hésitant entre un tiramisu twisté avec un caramel au marc de café, une profiterole vanille coulis de fraise à l’eau de rose, et un riz au lait à la fleur d’oranger. Ou encore le dessert signature, le nomade givré : une coupe de sorbet citron, gel fleur d’oranger, basilic, suprêmes d’orange frais et pistaches torréfiées.
Idéalement située devant la magnifique mairie de Saint-Ouen, Meïda se déploie sur deux étages et respire la douceur méditerranéenne. La devanture est d’un bleu intense, avec une double porte grande ouverte. L’ambiance intérieur-extérieur et les tons chauds mêlés à des touches de terre cuite rappellent l’atmosphère solaire d’une maison en bord de mer. En passant la porte, on est impressionné par l’immense hauteur sous plafond, qui varie entre 10 et 15 mètres. Au rez-de-chaussée, on retrouve la salle principale du restaurant, et un bar central grandiose qui se prolonge vers la mezzanine. Les matériaux sont chaleureux et réconfortants : des tables en bois chinées, des chaises en cuir entrelacé, des banquettes en clin d’œil à l’esprit brasserie, des luminaires en rotin et des tapis mauresques. Mais aussi un art de la table coloré et dépareillé, composé de bois, de terre cuite, de grès. L’escalier majestueux est un élément fort de la décoration de Meïda, avec un garde-corps en bois sculpté, et encadré de niches enduites à la chaux où l’on retrouve des statues, des vases et des luminaires. À l’étage, on découvre un salon intimiste, propice aux grandes tablées et aux célébrations pleines de joie. Juste à côté, une grande bibliothèque remplie d’objets décoratifs, de jarres et de jeux de lumière – et un jardin de cactus qui donne des envies d’exotisme.
Partout, Meïda s’entoure d’une palette de couleurs chaudes comme un coucher de soleil : terre de sienne, ocre, ambre, orange agrume, et jaune safran. Des peintures à la chaux qui font voyager dans des latitudes plus orientales, en plus de la façade bleu Klein pour rappeler la Méditerranée. Éléments emblématiques de la scénographie de Meïda, deux grands murs de compressions de tuiles anciennes trônent de chaque côté de la salle, réalisés à la main comme un puzzle décoratif.
À l’extérieur, la terrasse évoque les codes de la brasserie avec un mobilier en rotin Gatti aux couleurs pop, et des tables en émail cerclées de cuivre. La végétation luxuriante, composée de palmiers, de camérobes et de cactus, donne une atmosphère d’oasis : le havre de paix idéal pour profiter d’un thé à la menthe ou d’un cocktail. Le dépaysement est total !
Sandrine Kauffer et Mohamed Cheikh ©Sadiksansvoltaire
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Mohamed Cheikh Top Chef 2021 évoquait son nouveau restaurant et l’arrivée de son fils
Le métier de cuisinier est un ascenseur social il voudrait offrir à ses enfants la vie qu’il n’a pas eue. J’ai envie de réussir pour les rendre fier”.
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