Lionel & Tatiana, à 2 pour ouvrir le 4 à Mulhouse

Ils ont ouvert au 5 rue de la Bonbonnière au centre historique de la ville de Mulhouse en juillet 2009 et quelques mois plus tard, les voilà déjà pourvus d’un Trophée de la restauration, élus “Restaurant Nouvelles Tables” de l’Année 2010, puis réélu dans la “catégorie plaisir.” en 2011.

Alors on ne boude pas le notre pour aller leur rendre une petite visite de courtoisie.

Franchissant l’entrée, notre regard est irrémédiablement attiré par un carré rouge à la gloire du 4, tel une allégorie numérologique. Erreur, joueurs, ils se sont amusés à combiner leurs initiales, qui joliment assemblées, forme le symbole de leur “four-tune”

1+1= 4. Lionel et Tatiana avaient déjà choisi le nom de leur restaurant, alors qu’ils travaillaient au Cap, en Afrique du Sud, dans un établissement Relais et Châteaux. C’est là-bas qu’ils ont rencontré l’artiste, Frans Groenewald, illustrateur pour les écoles hôtelières. Ils passent commande comme pour forcer le destin : “On s’était dit qu’un jour, on le mettrait dans notre futur restaurant” raconte Tatiana.

Elle est originaire de Thann, Lui, de Mulhouse. Ils se sont retrouvés sur les bancs de l’école hôtelière à Guebwiller et depuis, ne se sont plus quittés. Tous deux ont commencé par la cuisine (CAP-BEP), puis Tatiana a poursuivi avec un BTS des Arts de la table jouant la carte de la complémentarité. Leur projet à long terme se dessinait.

Lionel Labat s’est formé au Bistrot d’Oscar, au Cheval noir à Hirsingue, puis ensemble ils s’envolent à Warwick pendant une année, feront une saison en Corse à Calvi, chez Tao et Signoria, une croisière sur le Queen Mary, puis s’exilent pendant plus de 4 ans au Cap en Afrique du Sud, lieu de naissance de Lionel.

Leurs parcours professionnels se conjuguent, se complètent et s’harmonisent.
Ils rentrent en France, en Alsace et c’est à Mulhouse “tel un retour aux sources” souligne Lionel, qu’ils dénichent leur petite entreprise.

Le 5 de la rue Bonbonnière leur sourit et après avoir engagés 50.000€ de travaux pour rénover du sol au plafond les 85m2, installer un nouveau piano, un four et une salamandre, ils sont fins prêts, avec leur concept d’une cuisine ouverte, à accueillir leur première clientèle.

“J’aime le principe de la cuisine ouverte” explique le chef, “je suis assez expressif et j’apprécie le contact avec la clientèle et parfois cela me permet d’aider Tatiana, surtout au début lorsque nous n’étiions que deux” souligne Lionel rajoutant que depuis ils sont 4 au “4”…

La salle est joliment décorée, d’une tonalité taupe et grisée, largement ouverte sur une baie vitrée, dévoilant la terrasse d’été ombragée.

Pimpante et souriante, Tatiana arrive sur son scooter siglé, idéal pour effectuer quelques courses sur le marché.

La journée promet d’être radieuse, prenons place pour déguster d’une part le menu “A Faire “à 16€ et d’autre part, un plat et un dessert à la carte, pour avoir une vue d’ensemble de l’offre culinaire.

À l’intérieur comme à l’extérieur, la carte est inscrite sur tableau, noir ou encadré. Le chef propose une cuisine française, “classique” selon ses termes mais “modernisée”, influencée par quelques rencontres et voyages. “Tout est fait maison, sauf les glaces et le pain” annonce Lionel Labat.

Tatiana, quant à elle, nous fait découvrir un apéritif original : un rosé-pamplemousse Pyrénéen. Tout est parfait, on peut commencer.

Sur le menu “A faire”, servi uniquement au déjeuner, on retient la formule entrée-plat à 16€, qui s’exprime ce jour-là, par la tartine de caviar d’aubergines, chèvre rôti et le filet de poulet façon saltimboca, carotte étuvées, pommes de terre écrasées à l’huile d’olive.

À la carte, nous optons pour le filet de bar en croûte de sésame, accompagné de sa crème de petits pois, ses bâtonnets de polenta, surmonté d’une écume au safran d’Alsace.

En dessert le rafraîchissant duo Melon Pastèque, mis en scène en pyramide graphique, sa sucette pétillante fantaisie, agrémenté d’un coulis de framboises, parsemé de thé vert matcha et d’une “poudre de perlimpinpin” s’amuse l’hôtesse des lieux. Un sorbet citron excite l’ensemble et la tuile aux amandes en rajoute au croquant.

Un moment agréable, une bouffée de fraicheur, des personnalités enjouées que l’on a envie de retrouver.

Une table bistronomique dans l’air du temps qui insuffle, jeunesse et vivacité au centre ville historique de la cité de l’automobile.

Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©SandrineKauffer

Restaurant Le 4
5 Rue Bonbonnière
68100 Mulhouse
03 89 449 411
www.restaurantle4.com

Fermé le lundi et le dimanche soir
Carte 35€ boisson comprise
Menus : 16€, 19€