Le Crocodile de Philippe Bohrer retrouve une étoile

Dans notre revue de presse cette semaine les très attendues étoiles Michelin en Alsace. Pour l’essentiel c’est le restaurant Le Crocodile à Strasbourg repris récemment par Philippe Bohrer qui obtient une étoile au guide rouge. Le Crocodile strasbourgeois de Philippe Bohrer reprend l’une des deux étoiles perdues de facto dans le rachat de la belle maison des Jung en avril 2009.

“Monique et Émile Jung nous ont vendu un fonds de commerce, mais il n’y a pas d’héritage en matière d’étoiles. Cette étoile, c’est la nôtre, et nous l’avons gagnée en quelques mois d’activité seulement “, se félicitait hier matin Philippe Bohrer désormais doublement étoilé, à Rouffach (Restaurant Philippe Bohrer) et maintenant à Strasbourg.

Il faut à Strasbourg un établissement de renom.

En chef d’entreprise déterminé, il affiche néanmoins un enthousiasme mesuré : ” Je ne suis content qu’à moitié, je l’aurais été pleinement si nous avions repris les deux macarons. Cette maison est une institution nationale, et internationale, nous ne pouvons pas nous contenter de rayonner régionalement avec une seule étoile -c’est donc clairement l’objectif que je fixe au Crocodile pour 2011. Sinon il ne fallait pas l’acheter ! “, dit-il.

Rue de l’Outre, carte et menus (54 € au déjeuner à 135 €) témoignent de cette ambition, qu’il partage avec une jeune équipe pilotée depuis le mois d’octobre par Ludovic Kientz en cuisine.
Émile Jung considère ce macaron comme “une bonne chose, car il faut à Strasbourg un établissement de renom “. Il conserve néanmoins une pointe de déception pour son ancien chef, Laurent Huguet, parti à La Poste de la Wantzenau l’an passé et qui aurait, selon lui, “mérité l’étoile également “.

“Beaucoup de pression”

Pour la seconde année consécutive, le Guide Rouge promulgue ses encouragements au Kasbür savernois de Béatrice et Yves Kieffer, passé jadis chez Marc Meneau (L’Espérance) à Saint-Père dans l’Yonne, dans la catégorie des ” espoirs ” à l’étoile. Le couple a repris l’affaire familiale en 1999, et y propose une carte de saison, élégante et spontanée. ” Une étoile l’année prochaine serait évidemment la reconnaissance du travail bien fait pour le chef de cuisine “, estime Béatrice Kieffer, “mais c’est aussi beaucoup de pression, et le risque, vis-à-vis du client, de paraître désormais inaccessible”.

Le Guide Rouge ne concède pas d’autres modifications dans sa géographie gastronomique du Grand Est -la Lorraine étant tout aussi absente, cette année, des remaniements du Michelin.

L’Alsace concentre 31 étoiles : un établissement ” trois étoiles ” (l’Auberge de l’Ill à Illhaeusern), deux si l’on tient compte de la proximité immédiate du ” trois étoiles ” mosellan des Klein à Baerenthal, deux “deux étoiles ” (La Fourchette des Ducs à Obernai, le Cygne de Gundershoffen) et 24 tables ” une étoile” dont il faudra retrancher l’adresse de Landser, Hervé Paulus ayant ” rendu ” son macaron le mois dernier.

P. R.
Dna Édition du Mar 2 mars 2010
Le Michelin 2010 sera en vente à partir du 4 mars, 24 €.