Armand Baur, le grand Maitre 2012 de la Confrérie

FAV 2012 : le Crémant d’Alsace présenté par la confrérie Saint-Etienne

Vendredi 3 août à 17h, la 65ème foire aux vins de Colmar a bel et bien ouvert ses portes laissant découvrir la majestueuse feuille de vigne qui trône, embellie et lumineuse au cœur de la halle aux vins. Chaque jour, dès 11h30, vous pouvez déguster selon les jours, 111 références issues de 88 domaines, sélectionnés par l’Association des Sommeliers d’Alsace. Sinuant sur la Via Vinum, vous pourrez également rejoindre, dans le Hall voisin, le stand du CIVA.

Chaque soir, une confrérie vinique d’Alsace va présenter un cépage lors d’un apéro-vino, sous la coordination de Jean-Paul Goulby.
C’est la Confrérie Saint-Étienne qui entre en scène et inaugure le premier apéro vino 2012. Ayant pour mission de faire connaître et de promouvoir les vins alsaciens, elle organise régulièrement des dégustations commentées, en séances solennelles en grand costume, avec jeux viniques et intronisations.

Pour la soirée d’ouverture, les Confrères et consoeurs ont revêtu leurs habits de séances solennels, le rituel manteau rouge, rehaussé d’une chaîne. Sous la houlette d’Yves Boog et accompagnés en musique par le groupe Alsa Band, le Grand Conseil, présidé par le Grand Maître Armand Baur est accompagné de plusieurs dignitaires de la confréries (Chancelier, Receveur, Chambellan, Maître de l’Oenothèque, Maître des Cérémonies, Grands Conseillers et Major ).

C’est à Patrick Schiffmann qu’est revenu l’honneur de présenter la “plus ancienne et prestigieuse confrérie de France, créée au XVIème siècle à Ammerschwihr”. Historiquement, elle se réunissait le jour de la Saint-Etienne pour déguster et primer les meilleurs vins d’Alsace” explique-t-il au public, qui s’étoffe attiré par les costumes traditionnels des confrères. Héritière de la Herrenstubengesellschaft d’Ammerschwihr, qui réunissait dès le XIVe siècle, les vignerons et les amateurs de bons vins, la Confrérie St-Etienne s’est étendue à tout le vignoble d’Alsace. Réorganisée en 1947, elle compte aujourd’hui plus de 2000 membres actifs à travers le monde. C’est en 1977 qu’elle fait l’acquisition du château de Kintzheim. “Aujourd’hui, plus de 60.000 bouteilles sont stockées dans l’œnothèque avec des millésimes parcourant les années 1947 à nos jours” précise-t-il, mentionnant quelques flacons précieux datant de 1830.

Puis Pierre Uhlman avance de quelques pas, faisant d’ores et déjà tournoyer une flûte sous le nez de l’assemblée. Il est très intéressant de comprendre comment cette œnothèque se garnit de vins sigillés par la confrérie. “Deux fois par an” expliquet-t-il, “les viticulteurs apportent leurs vins et les meilleurs sont retenus pour être sigillés par la confrérie et servis au moment des chapitres”, rappelant le dernier, celui du soleil en juin dernier, avec l’intronisation de la rédactrice du journal (relire ICI.

Le Sigille des vins d’Alsace est un concours très sévère créé en 1957. Les vins distingués par les Confrères lors de deux dégustations annuelles peuvent arborer le sceau rouge de la Confrérie ; ils obtiennent également le droit d’entrer dans l’Oenothèque du château, véritable conservatoire des trésors du vignoble, abritant aussi la fameuse collection Méquillet, 200 bouteilles de vins d’Alsace miraculeusement sauvées des deux guerres mondiales, et dont les millésimes s’étendent de 1834 à 1937.

1er apéro vino de la Confrérie Saint-Etienne à la foire aux vins de Colmar
Sentant pointer la soif de dégustation, le confrère Patrick Cognacq s’empresse de partager quelques conseils pour bien déguster le breuvage vinique. “Il faut faire appel à nos cinq sens” commence-t-il, avant de les énumérer avec poésie. ” Le toucher quand vous descendez choisir votre bouteille dans votre cave, l’ouie pour écouter le fameux pock du bouchon, qui met en joie et en appétit, laissant s’échapper quelques pétillements. Puis la vue des bulles, la robe, la couleur et la brillance et enfin le nez qui, grâce au bouquet, nous procure quelques souvenirs d’enfance. Et Enfin le goût grâce à la bouche embellie par ce précieux liquide” avant d’ajouter “terminant parfois à nouveau avec le sens de l’ouie lorsque l’on entend le chant des anges”.

“Passons à présent aux travaux pratiques” lance avec élégance le grand Maitre de la confrérie 2012, Armand Baur, taquinant les bulles enchanteresses, débusquant les arômes de printemps et les fleurs blanches, et prenant le temps d’expliciter la méthode de vinification dite champenoise . Et saviez-vous qu’un quart de nos vins d’Alsace mis en bouteille sont des Crémants ?


Martine Becker et Jean-Paul Goulby.
L’Appellation d’Origine Contrôlée Crémant d’Alsace couronne 
les vins d’Alsace effervescents, vifs et délicats, élaborés par une seconde fermentation, principalement à partir du Pinot Blanc. Grâce à sa personnalité originale et sa qualité irréprochable, 
le Crémant d’Alsace est devenu aujourd’hui le premier vin mousseux à AOC consommé à domicile en France. 
Il remporte aussi un succès considérable à l’étranger.

Puis Martine Becker, Grande conseillère s’avance pour faire l’éloge des accords mets/vins réputés avec le Crémant d’Alsace (ndlr : mentionnant au passage, la présence des femmes dans les confréries depuis 1989). Débouché avec des toasts et canapés en apéritif ou en fin de repas avec une jolie recette sucrée, le Crémant d’Alsace se marie également avec de belles liqueurs de sureaux – de saison par exemple- pour s’exprimer à travers de délicieux cocktails.

“Quel plaisir de parler d’un vin associé aux fêtes, aux grands événementiels, à la convivialité, et aux festivités” sourit-elle, régalant le public, d’une sentence bien sentie ” Un verre c’est bien ! Deux c’est mieux ! Trois c’est déjà la joie ! Mais attention, huit c’est déjà la cuite ! “


Le pubic a été invité à déguster le Crémant d’Alsace
Après avoir été assoiffés par de belles paroles viniques, les participants ont été invités par les membres de la Confréries à déguster une flûte de Crémant d’Alsace offerte, pour vérifier par leur soin qu’en termes d’émotions sensorielles, il ne manquait rien.

Le grand Maitre Armand Baur a ensuite chantonné le fameux ban “singen ein’s trinken ein’s, tra la la la la ” (voir vidéo)

Puis la troupe costumée s’en est allée sur un air d’Alsa band, donnant rendez-vous le samedi 11 août 2012, à l’espace Congrès, de 15h00 à 18h00 pour un Atelier de dégustation de vieux Millésimes sous l’égide de la Confrérie St Etienne.


Cette dégustation (payante : 15€ par personne) va proposer aux visiteurs de la Foire aux Vins un atelier de découverte des vins d’Alsace de millésimes “anciens” : autour de 8 vins de cépages variés des millésimes 1998 à 1973, ils remonteront le temps en rappelant les bases de la dégustation, appliquée aux vins anciens, et en échangeant avec le public des impressions, et des souvenirs viticoles.

Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©SK