Après 8 années, François Adamski a transmis la présidence de la Team France du Bocuse d’Or à Serge Vieira. Rendez-vous au palais de la Mutualité à Paris le 24 septembre 2019, lors de la sélection du Bocuse d’or France avec le nouveau président.
La Team France va accompagner le candidat pour la préparation du Bocuse Europe qui se tiendra en 2020 en Estonie, puis au Bocuse d’Or Monde qui aura lieu sur le salon Shira en 2021. Maintenant que le candidat est connu comment se met en place la nouvelle stratégie ?
Entretien avec Serge Vieira, vainqueur du Bocuse d’Or en 2005.
En 2005, le second de Régis Marcon à Saint-Bonnet-le Froid (43) avait 27 ans et se présentait à son 3ème concours. A l’époque, la Team n’existe pas encore. Entouré de quelques spécialistes, Serge Vieira assure les entraînements, démarche les sponsors. Sa victoire, il la doit à son implication personnelle bien sûr, mais aussi à celle de son équipe et de ses proches. Aujourd’hui, installé avec son épouse Marie-Aude à Chaude-Aigues (15), le chef dirige deux adresses : le restaurant Serge Vieira, 2 étoiles au Guide Michelin, et l’hôtel-restaurant Sodade.
Quels seront les changements liés à une nouvelle présidence ?
Un nouveau bureau et une ouverture de la Team
Avec une nouvelle présidence, se dessine un nouveau bureau avec Philippe Mille à la vice-présidence, Éric Pras, le trésorier, Pascal Schneider (trésorier-adjoint) et Franck Putelat, le secrétaire. Nous avons aussi envie d’ouvrir le conseil d’administration à d’autres professionnels comme les pâtissiers, les designers qui peuvent apporter une valeur ajoutée et impliquer davantage nos partenaires. Au-delà de l’investissement financier, les partenaires sont une force logistique avec des talents au sein de leurs entreprises (ingénierie, communication, design).
J’ai proposé de nouveaux profils dans le jury de la sélection France, -non overdosés par le concours- (Florent Layden ou Alexandre Couillon), tout comme je souhaite ouvrir la team France du Bocuse d’or à de nouveaux profils, complémentaires dans leur vision culinaire et esthétique avec l’expertise technique des anciens candidats et Meilleurs Ouvriers de France. Pour la premier fois, la note du président du jury sera aussi prise en considération et j’en suis ravi. Je souhaite également donner la parole à Jerome Jaegle ou Nicolas Davouze pour étudier ce qui n’a pas fonctionné mais aussi à Thibaut Ruggieri le dernier vainqueur Français.
Mettre le candidat au cœur du projet
J’ai participé au coaching du Bocuse d’Or pour des équipes Australiennes, Hongroises, espagnoles et Estoniennes qui ont performé leurs résultats et j’ai observé la position de la France sur l’échelle internationale. Elle ne doit pas s’isoler et s’ouvrir davantage vers les autres nations. Le Bocuse d’Or est avant tout une aventure humaine.
Le candidat Français sera le décideur. La Team France sera là pour l’aiguiller et le guider dans ses choix de recettes, de coach ou encore dans son organisation. La Team France Bocuse soulage le candidat français de tout ce qui pourrait le détourner de son objectif : la victoire.
Il devrait, idéalement demeurer et s’entraîner au maximum dans son environnement, près des siens, pour préserver son équilibre.
Avoir un bon entourage est primordial. Ils doivent être proches de leur ami(e)s, famille, conjoint(e) car sans eux, ils n’y arriveront pas. En effet, c’est grâce à leur point de vue extérieur qu’ils parviendront à s’organiser et à avoir certains déclics essentiels lors de la préparation de leurs projets.
Vous avez remporté le Bocuse d’Or en 2005, que vous ont apporté ce titre et ce concours ?
Le titre Bocuse d’Or m’a tout d’abord apporté de la reconnaissance concernant le travail fourni durant deux ans pour le concours puis une reconnaissance dans le métier.
En 2005, la TV réalité de chefs n‘existait pas et le Bocuse d’Or représentait réellement le seul tremplin pour être reconnu. C’est aussi une ouverture à l’international. À la suite du concours, j’ai traversé le monde pendant deux ans et demi de l’Europe à l’Australie en passant par les États-Unis et l’Asie. C’est un vrai tremplin médiatique.
Quels sont vos souvenirs les plus marquants ?
Mon souvenir le plus marquant est le chant de la Marseillaise lors de la remise des prix. Je lève la tête vers les gradins et j’aperçois l’ensemble de ma famille. Il ne faut pas oublier que je suis d’origine portugaise et remporter le Bocuse d’Or en représentant la France est une vraie preuve d’intégration.
Propos recueillis par Sandrine Kauffer-Binz