Plongez dans l’épopée moyenâgeuse de cette ancienne taverne du XVIe siècle, qui accueillait autrefois des jongleurs et des conteurs à la table des seigneurs. Le Pfifferbriader, situé à deux pas de la Cathédrale de Strasbourg, partage un précieux point commun avec Notre-Dame : de magnifiques vitraux. À la fois emblème touristique et historique de la ville, premier monument visité par les touristes, le second argument étant notre gastronomie. Passez sous le frontispice et sa belle rosace, pour admirer les automates, l’horloge astronomique et les précieux joyaux tels les retables, ses splendides vitraux datant des 12ème et 13ème siècle, déployés de manière phénoménale sur 2 000 mètres carrés.
Au Pfifferbriader, d’authentiques vitraux répondent à ceux de la cathédrale voisine. Ils projettent un rayon de lumière quasi mystique. Ils illuminent des scènes de la vie, des artisans et des paysans d’autrefois, témoins de l’histoire de ces lieux. Ils nous projettent dans l’épopée moyenâgeuse de cette ancienne taverne, qui accueillait autrefois des jongleurs et des conteurs à la table des seigneurs. Au Moyen Âge, la technique du vitrail consiste en une composition formée de plusieurs pièces de verre maintenues par un réseau de plomb. Il n’y eut d’abord qu’une seule couleur par morceau de verre, puis il sera teint dans la masse en cours de fusion. Le cobalt et le safre forment le bleu, l’oxyde de cuivre calciné apporte le rouge, le fer produit le vert et le manganèse permet d’obtenir le jaune.
Le maître verrier choisit des feuilles de verre, coupe les formes au diamant et les réunit par une armature de fer qu’il commande à un serrurier. Avec le temps, la complexité des panneaux s’intensifia. Ceci correspond, outre les critères techniques, à la complexification de la pensée théologique. Car si les vitraux sont d’abord utilisés pour la fermeture d’une ouverture en laissant passer la lumière, ils prendront bientôt un rôle décoratif et iconographique.
Le Pfifferbriader dégage une atmosphère chaleureuse de winstub alsacienne, avec ses tables en bois habillées du typique tissu kelsch, complétées par des objets de décoration chinés. L’âme de son historicité s’inscrit dans son caractère rustique émanant de ses bas plafonds et poutres apparentes. Ses nombreux vitraux sont l’apothéose d’un cachet médiéval.
Le terroir dans l’assiette
Profitez de cette belle adresse pittoresque sur la place piétonne du marché-aux-cochons-de-lait, pour savourer une choucroute garnie ou un jarret au munster. Le chef aime les plats du terroir et de tradition. Sur la carte du « Pfiff », petits et grands trouveront le met qui leur plait. Escargots, soupe et tarte à l’oignon, plusieurs assiettes de galettes de pommes de terre, un jarret sauce picon, un civet de gibier, une salade de pot-au-feu, une choucroute aux trois poissons (loup, saumon, haddock) ou garnie aux cinq viandes. « Je propose à la carte un dampf’burger.
J’ai remplacé les buns par des dampfnüdel. C’est un petit pain blanc au lait gonflé à la vapeur. Plus léger, plus aérien et plus diététique, c’est aussi plus technique. Sa texture est ultra moelleuse. Je garnis le burger d’un effiloché de jarret de porc gratiné à la tomme, de poitrine fumée et d’un condiment choucroute-raifort » détaille le chef qui fourmille d’idées et de suggestions. Côté sucré, une crème brulée saveur pain d’épices, un tiramisu aux quetches, un streussel pomme-cannelle, une forêt-noire ou encore ce parfait glacé au marc de Gewurztraminer.
Tous les desserts ont pour ingrédient l’Alsace, tout ou en partie. Le coup de cœur des gourmets ? L’assiette de profiteroles qui vient émoustiller leurs pupilles et leurs papilles, avec la fraîcheur d’une glace à la vanille et un nappage au chocolat noir plein de gourmandise. Après le repas, rien de tel que de flâner, de se balader le long des quais pour finaliser cette journée tout en douceur et en beauté.
Par Sandrine Kauffer-Binz
