Un quintette a orchestré le 57ème Banquet du Prosper Montagné

Lundi 13 août 2012, comme l’exige la tradition, le club Prosper Montagne Alsace a tenu son banquet international à la foire aux vins de Colmar. Il s’agit à la fois de célébrer l’arrivée des nouveaux intronisées (5 professionnels et un gastronome) mais aussi et surtout de rendre hommage au talent cuisinier de ses membres et de faire une démonstration de savoir-faire, pour toujours faire l’apologie de la devise de Prosper Montagné : “On ne fait du bon qu’avec du très bon.”

Le club Prosper Montagé défend la culture gastronomique française et le travail des artisans de métiers de la bouche : les cuisiniers, bouchers-charcutiers-traiteurs, les boulangers, les pâtissiers, les poissonniers qui favorisent la transmission du savoir-faire, la révélation de nouveaux talents et la promotion de l’excellence.

Comme chaque année, plus d’une centaine de convives a répondu présent à l’invitation, venant s’attabler et s’attarder, pour se réjouir de ces festivités gastronomiques en toute convivialité.


L’ambiance est sonore, ces rendez-vous sont l’occasion pour la profession, de se retrouver, d’échanger et de partager un banquet avec leurs amis gastronomes. Le travail finement exécuté par la brigade du jour, composée de Christophe Eckert, Alexis Albrecht, Roger Bouhassoun, et Thierry Gaugler, est applaudie de tous.
Petit tour en cuisine pour observer leur organisation rythmée par l’entraide et la solidarité, certains plats nécessitant plusieurs gestes de dressage et l’implication de tous pour envoyer 130 couverts cadencés.
Le menu est introduit par Les frivolités gourmandes d’été réalisées par Christophe Eckert, Eckert Traiteur à Hegenheim

Depuis sept générations, cette maison de tradition, se décline aujourd’hui en deux adresses alsaciennes : Hegenheim et Saint-Louis.

Dirigée par Laetitia et Christophe Eckert, l’affaire se développe en boucherie, charcuterie et traiteur et devient dépositaire de l’enseigne Fauchon à Paris sur certains produits.
“Le fait maison” est à l’honneur bien évidemment, on ne fait du bon qu’avec du très bon. La maison participe à de nombreux concours qualité et se voit, de nombreuses fois, médaillée : Mercure d’Or 1993, Médaille d’Or Festiga Colmar 1990, 1994 et 1998
1er Prix National concours du Meilleur Boudin Chenonceaux 2005, 2006, 2007, Prix de l’innovation charcutière 2008.

Les frivolités gourmandes d’été
En 2010, pas moins de 6 distinctions; avec le Concours Européen de la Charcuterie Frankfort, la Médaille d’Or pour le Jambon Alsace Maison, la Médaille d’Or pour la Saucisse Gourmande, la Médaille d’Argent pour le pâté en croûte de filets de caille au foie gras et l’obtention du Trophée de l’économie CCI Sud Alsace Mulhouse.

Proposant cette déclinaison de la mer avec son saumon, sa terrine marine, ses crevettes et ses crudités, accompagné d’une tranche de foie gras, c’est avec un Pinot Gris Grand Cru Zinnkoepflé 2005 du domaine Eric Rominger à Westhalten que cette entrée se voit mariée.

www.eckert-traiteur-68.com

Puis Le Vieux Couvent à Rhinau, 1* au guide Michelin fait entrer le jardin dans votre assiette, sous la houlette du jardinier-cuisinier Alexis Albrecht. Les invités se sont régalés avec le Filet de brochet sur une jetée de légumes du jardin du Vieux Couvent, vinaigrette blanche tranchée à l’huile de tagette.

De manière ludique et pédagogique, le jeu consistait à retrouver dans l’assiette, dans la mêlée de couleur et de saveurs : Bégonia, phlox, Betterave Tonda di Chioggia, Carotte fane, carotte jaune du Doubs, Chou rave, Courge potimarron, Courge butternut verte, Haricot jaune, haricot vert, Melothria scabra, mais doux, Mertensia maritima, pâtisson, Pourpier, petits pois, Tagette Minuta..

Une assiette qui réconcilie petits et grands gourmets avec les légumes, valorisée par un Riesling Réserve prestige 2006, du domaine André Dussourt à Scherwiller.

La famille Albrecht se distingue par cette cuisine de légumes, de fleurs et d’herbes. On se rappelle très bien l’an passé, pour le cook-show de la FAV 2011, Alexis Albrecht était arrivé avec deux grands paniers garnis d’herbes et de fleurs de son jardin pour réaliser une assiette aussi belle qu’aromatique, colorée, diététique, un soupçon bucolique, a ravi le public. “Au Vieux Couvent, les légumes sont rois” lance Alexis Albrecht. “Si leur jardin fait 20 ares” avait rajouté l’animateur Daniel Zenner, ” ils en ont au moins 2000 supplémentaires de plantes sauvages aux alentours. “
Jean Albrecht organise des sorties découvertes pour découvrir les herbes sauvages du Ried, ainsi que leur potager suivi d’un diner ( 26 aout, 2 et 16 septembre- sur réservation/payant). l’occasion, si c’est déjà fait, de découvrir leur nouvel établissement, refait de la cuisine à la salle de restaurant.

Alexis Albrecht (à gauche) et Roger Bouhassoun
Après avoir découvert le jardin d’Alexis Albrecht, Roger Bouhassoun, le chef de la Cheneaudière à Colroy-la Roche nous emmène vers des saveurs du sous-bois, et le menu du banquet se poursuit avec un Filet de Chevreuil de notre région, cuit rosé en jus corsé, épaule confite et cèpes en crouistille, Kaesknepfles bio à la façon d’Oma Lucie”, escorté quant à lui par un Pinot Noir Barrique 2008, du domaine Pfister à Dahlenheim, dont sa représentante Mélanie Pfister, également présidente des Divines d’Alsace, a fait l’apologie du cépage.

Ce plat a fait l’unanimité par la puissance de son jus corsé et les saveurs exacerbées et déclinées du chevreuil.

le filet de chevreuil de notre région, cuit rosé en jus corsé, épaule confite et cèpe en croustille, “Kaesknepfles bio à la façon d’Oma Lucie.
Derrière les fourneaux de sa nouvelle cuisine, niché dans son écrin de verdure, sur les hauteurs de Colroy-La roche, le chef cuisine avec des produits frais, biologiques et locaux, ou tandis que les herbes fraîches proviennent de son jardin aromatique de l’hôtel. Roger Bouhassoun ne tarit par d’éloges sur les producteurs de qualité qui l’environne, sélectionnant les viandes et produits laitiers des fermes Goetz à Mussig, Durr à Boofzheim, de la laiterie du Climont à Saales ou de la chèvrerie du Solbet.
Le miel est fabriqué spécialement pour la Cheneaudière par Geoffrey Masson, les jus de fruits sont issus de chez Claude Kupferschlaeger à Sautter, et le pain aux drèches est fait maison, réalisé à base de drèches fournies par La Brasserie de l’Abreuvoir. Pour valoriser la diversité et la qualité des artisans de la vallée de la Bruche, la Cheneaudière organise des Séjours : “Découverte du Patrimoine Artisanal de nos Vallées” avec des visites commentées par le chef

www.chenaudiere.com


La trilogie de fromages a été sélectionnée par Bernard Antony, un des plus grands maître-fromager-affineurs de France, situé à Vieux-Ferrette et membre du club Prosper Montagné. La variation de pâtes persillées au lait cru, composée d’un Fourme d’Ambert, d’un Roquefort artisanal, et d’un Stichelton, s’accompagnait d’un Gewurztraminer Grand Cru Eichberg 2011, domaine Charles Baur à Eguisheim.

Le saviez-vous ? La passion du fromage de Bernard Antony est survenue grâce à la rencontre en 1979 de Maître Pierre Androuët, grand prophète en son temps de l’or blanc, qui a vu la naissance de la première cave d’affinage en 1983, puis du caveau de dégustation en 1986. Aujourd’hui, la maison compte sept caves d’affinage et 19 restaurants 3 étoiles Michelin lui confient la sélection de leur plateau de fromages. Et dans ses caves, le Maitre-fromager propose, non pas des dégustations de fromages, mais une véritable “Cérémonie du fromage”

www.fromagerieantony.fr/

La passion des iles, ce dessert exotique et rafraichissant a été réalisé par le pâtissier-glacier, chocolatier et Traiteur Thierry Gaugler qui tient deux boutiques: une à Mulhouse et la seconde à Brunstatt.

Intronisé l’an passé et vanté pour ses spécialités du St-Honoré, du fraisier, ou pour ses fameuses déclinaisons de millefeuilles à la crème de vanille intense, Thierry Gaugler a été reconnu par ses pairs pour sa sélection rigoureuse des matières premières.”

www.gaugler.fr/

Comme toujours, les agapes du jour sont salués par l’assemblée de gourmets, ravis d’apprécier les commentaires mets et vins par les maisons représentées.

Le temps des “au revoir” se prolongeant, c’est vers les 17h que les invités du banquet se sont quittés, ravis de ce temps gourmet partagé.

Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©JulienBinz/F. Streicher