Lundi 25 mars 2013, Thomas Siegel, élève du lycée Hôtelier Alexandre Dumas à Illkirch (67) a remporté le concours “Les Etoiles au service de la santé” présidé par Julien Binz, chef 1* Michelin du Rendez-vous de Chasse à Colmar, récemment intronisé Maitre Cuisinier de France.
Aux termes des 3 heures d’épreuves, Marie Sauvage s’est classée seconde, Mathieu Bordes, 3ème et Pierre Hellmann, Fabien Theisgen, Fabien Ndzie, Adrien Orgel et Olivier Preve, 4ème ex-aequo n’ayant pas démérité dans leur implication et leur travail.
Thomas Siegel a remporté un stage d’une semaine chez le Président du Jury, Julien Binz dans la cuisine du Rendez-vous de Chasse, Hôtel Bristol à Colmar. Tous les candidats sont repartis avec des lots des partenaires.
Le chef a également remercié ses deux “collègues” pour leur engagement à ses côtés; Laurent Huguet, l’ancien chef d’Emile Jung du Crocodile (3* Michelin), officiant aujourd’hui au Relais de la Poste à La Wantzenau (1* Michelin) chez Caroline Van Maenen. Laurent Huguet se rend chaque année dans l’école de sa fille Léa pour transmettre le goût, éveiller les papilles des enfants aux bons produits. ….Des bons produits que Roger Bouhassoun, le chef de l’Hostellerie de la Cheneaudière à Colroy-la Roche aime chercher directement chez le paysan-producteur de proximité. Adepte du locavore, il a mis en place à la carte de son établissement, des produits de “la ferme à l’assiette.”
L’élaboration de la recette portant autour de la biche et du panier garni devait respecter les principes alimentaires présentés à l’occasion des conférences animées par le Jacques Henry, Patrick Dufour et le Michel Pinget.
Pour la première fois cette année, les élèves se sont également rendus à l’IRCAD à Strasbourg rencontrer Jacques Marescaux. Les objectifs de ces enseignements ont pour finalité de sensibiliser, d’alerter et de former les futurs cuisiniers aux enjeux d’une alimentation saine pour la santé. Cet apprentissage se concrétise par une mise en pratique d’une recette inventée et mise en œuvre par les élèves lors de concours.
Les maladies dégénératives prennent une part croissante dans la morbidité et la mortalité et de nouvelles pathologies se développent, liées aux excès alimentaires. L’Alsace est particulièrement touchée, caractérisée par sa richesse calorique, sa forte teneur en acides gras saturés et une surconsommation de sel et d’alcool indiquant une surmortalité par maladies cardiovasculaires, cancer et diabète dans notre région.
Eric Jenn, directeur des Affaires Publiques de Sanofi, souligne la ” volonté forte de l’entreprise d’accompagner ces opérations de prévention de santé publique. Surtout en Alsace, région où il fait bon vivre” sourit-il. “On consomme très peu de psychotropes et il y a un faible taux de suicide, mais en contrepartie les indicateurs de santé ne sont pas très bons sur le versant des maladies cardio-vasculaires”, alerte-t-il.
Leurs recettes ont été notées selon les critères du goût, de l’assaisonnement, et de la cuisson des aliments pour les 2 chefs, tandis que les deux diététiciennes ont vérifié l’optimisation des produits utilisés dans le panier garni, l’aspect qualitatif des graisses, l’équilibre des féculents, les quantités et la valeur nutritionnelle additionnées des recettes.
En salle,Pascal Obrecht, Meilleur Ouvrier de France des Art de la Table et du service, assurait le service avec une brigade d’élèves.
Le jury s’est interrogé sur les règles sanitaires du traitement du gibier. Il n’est jamais consommé cru. “Si le plat était proposé ainsi à la carte d’un restaurant, je doute que le patron en vende beaucoup” souligne Julien Binz.”Il y aurait une appréhension de la part du consommateur”. “Mais sa recette était audacieuse et gustativement intéressante” relève Laurent Huguet. “Elle a détaillé la viande et l’a congelée en cellule de refroidisseement à -18° pour tuer les bactéries” rajoute Roger Bouhassoun. “Sa marinade était bien assaisonnée, c’est l’essentiel. “
Avant de proclamer les résultats, Julien Binz, qui succède à la présidence du Jury à François Paul, Marc Haeberlin et Nicolas Stamm, a félicité les finalistes de s’être présentés à ce concours. “Il n’est jamais facile de se soumettre au jugement des autres. Et vous verrez que dans notre profession, tout au long de votre carrière, vous serez soumis en permanence au jugement et à la critique”, précise-t-il. “Mais si ils sont pertinents, ils seront constructifs, et vous permettront de progresser et de vous remettre en question”, conclut-il restant disponible pour les élèves qui souhaitaient debriefer sur les forces et les faiblesses de leur recette.
Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©Sandrine Kauffer