C’est au restaurant Spring, rue de Bailleul à Paris où il office en tant que chef sommelier depuis 2012, que nous retrouvons l’Alsacien Jonathan Bauer-Monneret, 28e Meilleur sommelier de France dans l’histoire de ce concours.
Né en 1985 à Strasbourg, celui qui a été formé pendant six années au lycée hôtelier Alexandre Dumas à Illkirch, diplômé d’un bac technologique, d’un BTS option gestion et d’une mention complémentaire (MC) en sommellerie, a été sacré Meilleur sommelier de France à Beaune le 27 octobre dernier, succédant à un autre brillant Alsacien : Romain Iltis, quant à lui titré Meilleur Ouvrier de France en sommellerie le 5 février dernier. Retour sur le parcours de Jonathan Bauer-Monneret
l’île Maurice, qui était présidée par Jérôme Faure. J’avais accepté le poste de trésorier. Une belle expérience”, reconnaît-il.
En 2011, il décide de rentrer en France. “J’avais envie de poursuivre ma formation et d’approfondir mes connaissances du vignoble français. Je n’avais pas prévu de rester quatre années sur l’île, mais j’y ai rencontré ma femme, aujourd’hui chef de cuisine au Faust à Paris.” C’est avec une place de sommelier au Royal Monceau qu’il signe son retour en France auprès de Manuel Peyrondet, Meilleur sommelier de France en 2008. En 2012, Jonathan Bauer- Monneret remporte le trophée Paul Haeberlin à trasbourg au salon Egast. Lui qui travailler à l’Auberge de l’Ill a été jugé par Serge Dubs. Il monte sur la plus haute marche du podium en équipe puisque le trophée fait la part belle à la complémentarité des trois métiers : cuisine, salle et sommellerie.
Coaché par Manuel Peyrondet et se perfectionnant auprès des membres de l’association des sommeliers d’île-de-France avec qui, il participe à de nombreuses dégustations, il remporte le concours de Meilleur sommelier de France en 2014.
Jonathan Bauer-Monneret, brillant compétiteur, n’a négligé aucun aspect du concours. La finale se déroule en public devant environ 500 spectateurs et des sommités dans le jury. “J’ai pris des cours de sophrologie et de théâtre”, explique le sommelier. “Les exercices de détente, de respiration et de gestion de stress sont très importants pour appréhender les longues attentes entre les épreuves.”
La réponse de l’intéressé ne tarde pas. “Au Spring, je peux pleinement m’exprimer”, dit-il. Le lieu est atypique, à la fois chic et décontracté, la cuisine est ouverte, le chef officie aux fourneaux proposant un menu unique avec une offre mets/vins au diapason. “Le contact direct avec la clientèle, une équipe à taille humaine, trois sommeliers en salle, les dégustations avec le chef, la gestion de la cave, la possibilité de la développer sont des conditions de travail qui m’apportent pleinement satisfaction, reconnaît-il. Comme le restaurant n’ouvre que le soir, j’ai aussi la possibilité de réaliser des prestations avec mon entreprise : dégustations pour le Gault Millau, formations ou organisations de soirées thématiques œnologiques.”
Rien que l’histoire du Spring interpelle. Elle commence en 1998 quand Daniel Rose arrive à Paris à l’université. Passionné de cuisine, il s’inscrit à l’institut Paul Bocuse et ouvre six ans plus tard son premier restaurant, puis un second légèrement plus grand en 2010. Le repas est composé de 4 plats (deux entrées, un plat, un dessert) puis le sommelier entre en scène pour suggérer le meilleur accord met/vin. ” Avec le chef, nous dégustons en amont ses plats et testons des accords.”
Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©Sandrine Kauffer
Un article à relire dans le magazine Passion Vin n°12 (avril 2015-DNA)
96 pages, 7 euros,
disponible en kiosques, librairies, grandes surfaces et agences DNA.
L’Alsace détient le record de Meilleurs sommeliers de France :
Romain Itlis (2012)
Pascal Leonneti (2006)
Philippe Nusswitz (1986),
Serge Dubs (1983),
Jean-Marie Stoeckel (1972)
Paul Brunet (1966),