Les experts de l’Unesco réunis du 15 au 19 novembre 2010 dans la capitale kenyane ont déjà estimé que le repas gastronomique à la française, avec ses rituels et sa présentation, remplissait les conditions pour rejoindre la “liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité”.
Nicolas Stamm, le chef du restaurant deux étoiles La Fourchette des Ducs, à Obernai (67) estime que cette distinction va renforcer l’image de la cuisine française.
C’est avant tout le produit et le terroir. La nature nous a gâtés pour la cuisine, avec des côtes qui nous fournissent des poissons, des terres pour les volailles… La France est composée de magnifiques régions, de producteurs de qualité, d’appellations d’origine, qui contribuent à faire que les cuisiniers disposent d’une matière première de qualité. Ils la mettent en œuvre d’une manière artisanale, grâce à leur savoir-faire qui s’inscrit dans une tradition ancestrale.
Est-ce que cela conférera un atout concurrentiel à la cuisine française ?
Il ne faut pas parler en termes de concurrence et opposer des cuisines. Les cuisines indiennes, chinoises, italiennes… sont de très grande qualité et sont inscrites dans une culture culinaire très ancienne aussi. Les Grandes Tables du Monde (N.D.L.R. : dont Marc Haeberlin, de l’Auberge de l’Ill à Illhaeusern, est le président et Serge Schaal, le directeur de La Fourchette des Ducs, le trésorier) ont pour objectif de promouvoir la gastronomie française et internationale. Des chefs triplement étoilés de nombreux pays font partie de leurs 149 membres. Il faut plutôt parler d’un renforcement de notre image positive dans la gastronomie.
Que peut attendre la gastronomie française de la distinction par l’Unesco ?
Les touristes viennent en France pour ses monuments, pour son architecture, pour ses paysages… et pour sa gastronomie. Mais il ne faut pas que ce titre enferme la cuisine française dans un musée, parce que notre cuisine est vivante, elle est en constante évolution. Cela peut accroître notre attractivité et contribuer à préserver et à renforcer notre savoir-faire dans ce domaine.
Propos recueillis par Alvezio Buonasorte
Un article publié dans le journal l’Alsace, le 17/11/2010