Lundi 11 juin 2012, la Halle aux vins du Parc des expositions à Colmar a accueilli la toute première édition du salon “millésimes alsace, la journée du Riesling” organisé par La Cave de l’Anneau (Marc Rinaldi) et Colmar Expo.
Une collaboration fructueuse, qui a permis de réunir les plus grands Riesling de notre terroir et de faire la promotion de 56 domaines, exposant plus de 300 Rieslings, dont 200 issus de Terroirs “Grand Cru” et les 20 premiers les mieux côtés dans les guides.
“Millésimes alsace” est la nouvelle vitrine des savoir-faire viticoles alsaciens, de la diversité des terroirs, des cultures et des philosophies viti-œnologiques, mais qui va tendre également à faire la démonstration de la qualité et des aptitudes du vieillissement de ce vin sec.
“C’est un cépage régional emblématique, qui mérite d’être promu” déclare-t-il. ” ll est bien adapté aux différents terroirs alsaciens et c’est le vin le plus exportable qui doit, en image, tirer tous les autres vers le haut” explique Marc Rinaldi, dont l’objectif est d’apporter sa contribution à la valorisation des vins d’Alsace et permettre une augmentation de son prix, en harmonie avec la qualité du produit.
C’est la raison pour laquelle, soutenu par quatre grands domaines alsaciens (Trimbach, Faller, Albert Mann et Zind-Humbrecht), il a entrepris, en partenariat avec Colmar Expo, d’organiser un salon cette fois réservé aux professionnels, à l’instar d’un Vinexpo à Bordeaux ou Vinisud à Montpellier. Et c’est l’ensemble de la profession qui applaudit et salue l’initiative. Cette première édition a réuni presque un millier de visiteurs, surqualifié.
On échange en tournoyant frénétiquement son verre, sur la robe, la couleur, les larmes, les arômes, en évoquant le terroir, la vinification, en commentant à haute voix, parfois, ses analyses sensorielles, et plus souvent en les conservant précieusement pour soi.
“Je suis ici pour apporter un soutien moral à la manifestation” affirme Serge Dubs, Meilleur sommelier du Monde 1989, exerçant à l’auberge de l’Ill à Illhaeusern, parcourant du regard les dégustations en cours, à chaque table. “Je suis amoureux de ma région viticole “sourit-il, “ce sont mes racines, elles sont bien vivantes, elles bougent mais reposent sur des fondamentaux” affirme-t-il, rajoutant “C’est beau de voir père et fils à la même table et l’évolution apportée par la transmission générationelle à la vinification” constate l’ardent défenseur du vignoble alsacien, président de l’Association des Sommeliers d’Alsace.
Présent dès 10h, à l’heure où le palais est à 100% de ses aptitudes, Serge Dubs a laissé le sien vibrer aux rythmes des émotions viniques, soulignant que ” 3 Riesling ont bousculté son référentiel.”
L’objectif pour les visiteurs du salon “millésimes alsace” est la recherche d’un vin exceptionnel, original et avec le meilleur rapport qualité-prix.
Difficile, mais il semblerait que toutes les stratégies ont conduit au plaisir et à la satisfaction et que l’ambition de créer une “rencontre haut de gamme” entre faiseurs et prescripteurs, a idéalement fonctionné.
“On goûte alors un Grand Cru Sommerberg 2008 de chez Blanck fabuleux, qui nous rappelle ce qu’une vieille vigne bien tenue nous apporte” précise Antoine Mantzer. Quand à l’immédiateté, elle se trouve sans doute ce matin chez Dopff au Moulin, avec un Grand Cru Schoenenbourg sur un bel équilibre gras-frais ! Mais bon au finish il n’y a pas photo, le 2010 balance sa grandeur à la face des dégustateurs, avec son nez et sa bouche globalement fermés pour l’instant, mais dont on sent la matière et le potentiel dingue, qui frappent à la porte et nous demande d’entrer. Dans la série on découvre ce matin un autre Schoenenbourg de Bott-Geyl cette fois-ci, avec un nez très terroir, et une bouche plus ouverte, sur le citron vert confit et la terre glaise. Le Grand Cru Zinnkoepflé d’Agathe Bursin aussi nous a charmé par son nez discret mais sa bouche d’une belle définition, avec un petit surcroît d’intensité pour ce terroir. Bien sûr on s’est régalé du Schlossberg de Mann dans ce même millésime (…) Le GC Furstentum de Mann en 2010 n’est pas prêt de nous faire descendre du nuage, ce n’est pas un coup de cœur-maison pour rien”
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Jean-Michel Deiss salue avec évidence l’initiative de Marc Rinaldi exprimant également son attachement à la pluralité d’expression du vignoble alsacien, défendant le terroir et les AOC. “C’est indéniable, la manifestation est qualitative, des verres de dégustation, aux carnets distribués et à la qualité des prescripteurs rencontrés. Ce salon est un point de départ”, espère-t-il, “un tremplin pour l’avenir ! “
Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©Sandrinekauffer