Les gâteaux de Milan ? En ligne, on trouve des choses vraiment étranges, comme si chacun y allait de sa recette. Cela n’est bon : si nous utilisons un même mot pour des objets différents, nous ne nous comprendrons pas. Imaginons que certains nomment chat une souris, d’autres chiens, d’autres canard…
Pour plusieurs des pages internet les plus fréquentée, parmi celles qui font état de ce qu’ils nomment des gâteaux de Milan, il y a des Bredala, souvent aux amandes, mais j’ai même vu des panettone qui étaient nommés « gâteaux de Milan ». Bref, il y avait urgence à identifier une recette ancienne, chez un auteur fiable… et je vous ai trouvé LSR, dont on est certain que, par rapport à nos internautes dont le bec est encore suintant de lait maternel, il y a le mérite de l’antériorité : plusieurs siècles !
Pour LSR, la recette est la suivante :
« Peu de farine de la plus belle détrempée en fort peu d’eau claire un peu tiède, & du sel menu à proportion, petits fromages à la crème, & du plus excellent beurre frais deux fois autant que du reste ; pétrissez le tout ensemble, faites que la pâte soit mollette, & la laisser un peu ressuyer, c’est-à-dire reposer ; demie heure après dressez vos gâteaux ainsi que vous le voudrez, quand il sera temps d’enfourner dorez les de jaunes d’oeufs, & quand même vous en mettrez dans la pâte quelques uns en la faisant cela ne l’incommodera pas ; donnez-leur le four raisonnable, papier blanc desous, & prenez garde qu’ils ne soient trop secs, mais au contraire douillets au manger, & d’une belle couleur. »
Donc oui, ce sont ce que les Alsaciens nomment des Bredala, et les Français des gâteaux secs. Mais ce ne sont pas n’importe quel type de gâteau.
Par Hervé This