La réouverture des restaurants, initialement envisagée au 20 janvier sera repoussée. Jean Castex s’exprimera à ce sujet ce jeudi, mais la profession ne se nourrissait pas d’illusion. Le 4 janvier 2021 le chef Stéphane Turillon, propriétaire de la « Source Bleue » à Cusance (Doubs) a fait le buzz avec son appel sur les réseaux sociaux :
Il faut se révolter
« Nous sommes en guerre.» Cette fois-ci je pars à la guerre je vais ouvrir mon restaurant au 1er février de l’année 2021 à midi si l’état ne m’autorise pas à ouvrir j’ouvrirai de force ….à partager en masse svp pour notre liberté » publiait-il en vidéo. «Il faut se révolter, il faut faire la révolution hôtelière on ne va pas se laisser crever comme ça, on s’endette encore et encore avec le PGE. On n’est plus propriétaire chez nous, Moi par défiance, je vais ouvrir le premier février parce que je suis chez moi », s’adresse-t-il au président de la République, l’accusant de « mal diriger le pays et de faire n’importe quoi », et invitant tous les professionnels à le suivre. « Au pire, on chope quoi ? une fermeture administrative ? on est de toute façon fermé, nous n’avons rien à perdre (…) Je ne suis pas complotiste, je ne suis pas syndicaliste, je défends juste ma liberté de travailler. (…). J’ai investi toute ma vie dans mon affaire et je risque de tout perdre, ma maison aussi ».
«Par défiance, je vais ouvrir parce que je suis chez moi »
En 2019, il a racheté l’Auberge restaurant La Source Bleue à Thierry Dheilly. Après avoir passé 25 ans comme chef-consultant dans toute la France, il a repris le restaurant dont la spécialité est la truite d’eau vive.
Le 5 janvier 2021, il a été invité dans l’émission de TPMP de Cyril Hanouna pour exprimer son coup de gueule. Le chef a martelé que la profession n’était pas aidée mais indemnisée ce qui n’est pas la même chose. L’État fait de l’ingérence dans la gestion des entreprises.
Stéphane Turillon n’a pas eu le temps de préciser que pour l’instant la profession se retrouve être les banquiers de l’État, avançant les salaires de leurs employés, remboursés + de 45 jours plus tard. Est-ce normal ? A ce jour les 10.000 euros du fonds de solidarité pour le mois de novembre n’ont pas été versées, ni l’aide correspondant à 20% de leur chiffre d’affaires annuel de décembre 2019.
VIDEO Stéphane Turillon dans TPMP
Comment ont réagi les chroniqueurs ?
Ils étaient mitigés entre la solidarité d’une colère partagée et la priorité à la santé.
Derrière ce débat, le déficit organisationnel des hôpitaux, des masques, des confinements et maintenant le scandale des vaccins. Mais il faut attendre que la vaccination fasse effet.
D’autres ont pu relever que malgré les fermetures de CHRD, les chiffres de cas positifs s’intensifient, pointant aussi les fêtes et restaurants clandestins impunis.
Alors, y a -il plus d’insécurité à s’installer aux tables espacées des restaurants que de s’agglutiner dans les boutiques ou dans les moyens de transports ?
L’État fait de l’ingérence dans la gestion des entreprises.
Rappel des professionnels en colère. Les « aides » de l’État ne sont pas des aides, mais des indemnités pour préjudice que l’Etat fait subir aux entreprises obligées de fermer pour raison administrative. Le chômage partiel est un piège qui se referme sur les patrons. Il aurait été cohérent dans une telle situation, qu’un chef d’entreprise licencie son personnel pour “raison économique”. Le personnel aurait été à 100% à charge de Pôle emploi et de l’État et les hôteliers-restaurateurs n’auraient pas eu besoin de faire des PGE pour avancer les salaires, jouant le rôle de banquier de l’Etat. Le chômage partiel n’est pas une aide aux entreprises, mais un dispositif pour les salariés qui leur permet de conserver leur emploi et leurs avantages. Le chômage partiel est en faveur de Pôle emploi qui a fait l’économie de prendre en charge les licenciements économiques massifs liés aux fermetures administratives. Les chefs d’entreprises sont donc piégés dans un système qui leur porte préjudice les privant de gérer leur masse salariale à l’économie. L’État a fait de l’ingérence dans les entreprises, contribuant à leur endettement. Quant au congès payés, c’est un non-sens de les payer car ils correspondant à des jours travaillés, alors qu’en 2020 il y a 5 mois de jours « chômés » auxquels vont s’additionner les mois de 2021, car à ce jour, bien visionnaire celui qui pourrait prédire l’avenir et la réouverture de nos lieux de vie et de loisirs.