Situé à Paris, entre le Faubourg Saint Honoré et Madeleine, Le Bien-Aimé a ouvert en 2015 avec aujourd’hui à la direction du restaurant un jeune chef de 25 ans Irwin Durand.
Le nom de la rue provient du titre “Duc d’Anjou“, qui a été donné à la famille royale dès la naissance, y compris, Louis XV. Surnommé le “Bien Aimé”, l’avant-dernier roi de France inspire l’homme d’affaires Salim Jaidi, propriétaire des lieux qui fait venir des artisans qui entretiennent encore aujourd’hui le Château de Versailles.
C’est clinquant, c’est brillant, c’est doré, c’est classieux, mais sans être obséquieux, le pari est gagné, les amoureux des Arts, de la royauté et du passé, viendront s’attabler comme dans un musée faisant la part belle au 16ème.
Sculptures, chandeliers, bustes, dorures, tableaux et toutes sortes d’objets semblant surgir du passé, détails versaillais agencés avec goût, canapés en velours et la vaisselle de qualité poussent le réalisme à son paroxysme.
À 25 ans, Irwin Durand prend les choses en main. Directeur du restaurant ( salle et chef de cuisine), passé par l’atelier de Joël Robuchon, l’ancien chef de partie au Relais Bernard Loiseau, formé également dans les brigades de Wahid Sylvestre (au Strato à Courchevel et chez Oustau de Baumanière), s’est adjoint pour la pâtisserie un chef qu’il met volontiers en avant, un duo de créativité bien ficelé avec Julien Oliveira.
Martin Lutz est le chef sommelier
” Je me suis inspiré du fonctionnement au Relais Bernard Loiseau”, dit-il. “Le chef Patrick Berton laissait carte blanche à Benoît Charvet. Au Bien Aimé c’est pareil, dit-il présentant Julien Oliveira, formé quant à lui aussi par Wahid Sylvestre (Oustau de Baumanière), passé par le Belvedere à Porto Vecchio en Corse, 7 ans de boutiques également à son actif et aujourd’hui auteur de la carte des sucrés.
En salle, Martin Lutz est le chef sommelier qui orchestre élégamment un service ganté, avec une main dans le dos lors de la présentation des assiettes
Si l’histoire des lieux vous est contée par la théâtralisation de la scène, il se lit ..que la gastronomie en France s’est développée grâce à Louis XV, en effet, ce dernier n’aimait pas les mets copieux, ainsi il demanda à ce que les plats soient plus raffinés et plus décoratifs.
La carte affiche de belles créations en “constante évolution” promet le chef.
On déguste un foie gras poêlé bouillon thaï, un tartare de gambas acidulé à la passion, infusion menthe suisse, un caviar à la russe, pour suivre, la lotte piquée au Colonnata et ses asperges fraîches, les petits farcis de légumes, le thon rouge fleur de courgettes noisette, fricassée de ris de veau, girolles déglacées dans son jus ou la pièce de bœuf saisie, purée de carottes, lavande.
Julien Oliveira entre en scène avec son abrocit fleur dans son jus et glacé, amertume arabica, le panier d’été pêche, pistache et verveine, fraîcheur à la noix de coco, ou les fraises au poivre de Timut, et sorbet Kalamansi.
Une belle carte contemporaine, dans l’ère du temps, avec personnalité en décalage avec l’univers d’expressivité, mais n’est-ce pas là tout le charme des lieux, qui nous permet d’apprécier les temps anciens tout en se réjouissant de déguster les mets au présent ?
Par Sandrine Kauffer
Crédit photo Sandrine Kauffer et DR
Le Bien-Aimé
18 rue d’Anjou
75008 Paris
75008 Paris
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