L’auberge Saint-Laurent, une demeure chargée d’histoires

Si l’Auberge Saint-Laurent à Sierentz est avant tout un restaurant gastronomique primé d’une étoile Michelin depuis 2000 et dirigé en cuisine par Laurent Arbeit et en salle par Anne, sa maman. L’Auberge Saint-Laurent, c’est également un hôtel de charme 3 étoiles d’une dizaine de chambres, toutes différentes et authentiquement plaisantes, géré par Marie, la fille de Anne et Marco.

Si l’identité et les activités de la demeure du XVIIè siècle sont aujourd’hui bien définies, il n’en a pas toujours été ainsi. “Boulangerie, boucherie, fromager, ferrailleur de luxe, relais de poste, bistrot, salle de danse, salle de classe, étude notariale… Sur les 2000 m2, Il y a tout eu dans cette maison”, raconte Marco, véritable garant de la mémoire du lieu.

C’est depuis que la famille Arbeit l’a rachetée que la demeure est devenu lieu de restauration.

Marco est intarissablement précis sur les détails de la transformation : murs abattus, poutres rendues apparentes, ou crépis sorti : “Nous avons fait la plupart des travaux nous-même”, précise-t-il fièrement. “Les travaux étaient souvent effectués le soir, après le service et pendant les vacances”.

Marco Arbeit, un Chef bâtisseur

 

Des transformations qui se sont faites également au gré des circonstances. En 1984, son cousin Paul le maraîcher, veut fêter ses 60 ans à l’Auberge Saint-Laurent. Mais la place manque pour les 80 invités prévus. ” Cela m’a donné un coup de pied au cul ” dit Marco. En deux mois, Marco le bâtisseur, l’hyperactif entrepreneur, agrandit le restaurant. Il se souvient :” Anne était enceinte de Laurent. Le jour du banquet, on peignait encore et le sol n’était pas sec”. Puis, il rajoute ” J’ai d’autres exemples comme le jour où j’ai décidé d’agrandir ma cuisine en quinze jours au lieu de partir en vacances, avec ma femme sur le chantier …”. Ses yeux brillent malicieusement à l’évocation de ces souvenirs.
De Père en fille : J’ai refait l’hotel pour Marie ! raconte Marco Arbeit

La dernière grande évolution en date concerne l’hôtel. Sa fille Marie travaillait dans un palace et rêvait de s’établir dans un petit hôtel familial. Cela n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

Faire plaisir aux siens, les réunir pour travailler ensemble et offrir toujours plus de qualité à ses clients, voilà une motivation constante chez Marco Arbeit.

Les travaux débutent en 2003. ” Nous avions déjà des chambres, mais elles ne correspondaient pas au standing de la clientèle du restaurant étoilé, c’était plutôt pour rendre service aux clients du restaurant qui préféraient dormir sur place ” nous explique Marie.

Et Marco rajoute : “Alors, j’ai refait toutes les chambres pour Marie ! “À 30 ans, Marie Arbeit est désormais la responsable de l’hôtel Saint-Laurent.”

Diplômée d’un BTS obtenu à l’école hôtelière d’Illkirch (67) et d’une mention complémentaire de gouvernante, Marie a complété sa formation au Royal Palace à Evian et Premier Hotel West End à Nice 4**** sur la promenade des anglais à Nice.

Enrichie d’une expérience professionnelle dans les palaces, elle préfère l’ambiance intimiste d’un hôtel familial. ” Nous avons huit chambres, de charme et de caractère, qui offrent à nos clients l’impression d’être accueillis chez nous, presque dans notre famille, tout en lui apportant des prestations de qualité,” nous explique-t-elle.

“Et huit chambres c’est bien suffisant pour l’Auberge Saint-Laurent, qui souhaite conserver l’identité et l’esprit d’un restaurant avec chambres plutôt qu’un hôtel avec un restaurant.”

Il suffit d’emprunter l’escalier qui mène aux chambres pour changer d’époque. L’historicité du mobilier est telle qu’elle vous transporte chez les grands-parents.

” Tous les objets ont appartenu à nos familles ou proviennent du moulin familial, comme cette ancienne tisseuse, qui appartenait à la grand-mère de Marie et de Laurent” nous explique Anne.

La mère et la fille ont travaillé ensemble, main dans la main, pour décorer les nouvelles chambres, avec beaucoup de subtilité et de finesse dans le choix des tissus, des matériaux et des couleurs.

” Il n’y a pas eu d’architecte d’intérieur, c’est Marie et sa maman qui ont choisi chaque thème et elles y ont mis du cœur à l’ouvrage”, nous explique Marco.

Chaque chambre rend hommage à un ancêtre de la famille et à sa profession.

Les chambres ne portent pas de numéro, elles sont intitulées Louis le meunier, Alice la brodeuse, Joseph le cheminot, Paul le maraîcher, Hélène les Mimosas, Marguerite la laitière, Sophie la boulangère ou encore la chambre des aubergistes (avec son mur bleu polychromé, vieux de 300 ans).

La chambre Louis le meunier avec des broderies mettant en scène la célèbre comptine

La chambre Louis le meunier avec des broderies mettant en scène la célèbre comptine.

La visite est l’occasion d’autant de récits de vie et d’anecdotes.

À chaque porte qui s’ouvre, se révèle une mise en scène pittoresque. Le souci du détail, parfois folklorique, renforce l’authenticité, à l’instar de la chambre du meunier, avec ses broderies rappelant la célèbre comptine.

Une demeure décidément chargée de souvenirs pour une entreprise résolument familiale.

” Chez les Arbeit, tout le monde a sa place”, conclut Marco.

Auberge-saintlaurent.fr