La Fondation Slow Food qui oeuvre pour la Biodiversité a lancé un nouvelle Sentinelle en France: la poule noire d’Alsace. La poule noire est la race avicole par excellence de cette région du Nord-Est de la France. Elle a la particularité de n’avoir jamais été croisée avec d’autres races asiatiques ou américaines. La Poule noire, également appelée Elsässer Hühn ou “la belle”, a été abandonnée après la seconde guerre mondiale par l’introduction de races à productivité supérieure comme les anglo-américaines Sussex, Plymouth et New Hampshire.
Également appelée Elsässer Hühn ou plus affectueusement “la belle”, elle est caractérisée par un corps dodu et cylindrique, une crête perlée ou frisée, des oreillons blancs en forme d’amande, des caroncules rouge écarlate et une queue large, en éventail pour les femelles et en faucille pour les mâles. Au contraire d’autres, la poule noire n’a jamais été croisée avec d’autres races asiatiques ou américaines.
À l’âge adulte, un mâle pèse entre 2 et 3 kilos, une femelle entre 2 et 2,5 kilos. Robuste et amatrice de grands espaces, elle doit être élevée en extérieur et il est courant de la voir perchée sur les arbres pour la nuit. La base de son alimentation réside dans le pâturage des enclos extérieurs et ne peut être complétée que de céréales et de soja produits à la ferme ou achetés à des revendeurs qui n’utilisent pas d’OGM. Les poussins sont élevés en poussinières avant d’être introduits dans les structures d’élevage classiques, à partir desquels ils ont l’accès libre aux enclos extérieurs. Les volatiles sont abattus à 24 semaines minimum, soit 12 semaines plus tard que les poulets fermiers et 18 de plus que les poulets élevés industriellement.
En 2009 la poule noire avait atteint moins de 300 têtes et c’était seulement grâce à l’engagement des petits éleveurs amateurs et professionnels passionnés, décidés à sauvegarder le patrimoine culturel et gastronomique local, que la poule noire a évité l’extinction. Amateurs et professionnels se sont réunis en 2009 au sein de l’AERPA (Association des Éleveurs de Race Poule d’Alsace, qui réunit Gilbert Schmitt de Bischoffsheim, William Girard de Grendelbruch, Francis Humann de Ernolsheim s/ Bruche, Georges Kuntz de Dachstein, Pierre Sorg de Gunstett, Hubert Spraul de Gerstheim et Nicolas Lechner de Pfettisheim) et grâce à l’aide du centre de sélection de Béchanne, ils sont parvenus en 2014 à reconstituer un cheptel de 3000 têtes dans le plus pur respect du standard de la race.
On rappelle également qu’en 2012, la Poule Noire d’Alsace était l’ingrédient principal d’un concours de cuisine organisé par Olivier Nasti, Meilleur Ouvrier de France sur le salon Festivitas ( relire)
“La poule noire est élevée en plein air, elle a la particularité d’avoir une chair très ferme”, précise Hubert Maetz chef étoilé du Rosenmeer à Rosheim et président de l’association les Étoiles d’Alsace.
L’un des objectifs de la Sentinelle Slow Food est de renforcer le réseau des producteurs, en aidant l’association dans la recherche de nouveaux membres qui permettraient de consolider les liens déjà partiellement existants avec des chefs de la région, intéressés par l’utilisation de la poule noire d’Alsace dans leur menu.
Le réseau compte 100 000 membres Slow Food rattachés à 1500 antennes locales du monde entier (appelées Conviviums) qui contribuent au mouvement grâce à leurs adhésions, mais aussi aux événements et campagnes qu’elles organisent sans oublier les 2000 communautés de la nourriture Terra Madre qui produisent, à petite échelle et de manière durable, des aliments de qualité.
Si vous souhaitez rejoindre Slow Food ou obtenir plus de renseignements