14 candidats se sont affrontés le 6 septembre à la foire européenne de Strasbourg pour remporter la 9ème édition du trophée de la Meilleure Bouchée à la reine d’Alsace 2011. La médaille d’or a été attribuée à Frédéric Castelo chef du restaurant A l’arbre Vert à Schaffhouse près Seltz (67), la médaille d’argent, à Frédéric Spielmann, restaurant Pôle Nord à Schiltigheim, et le troisième à monter sur le podium, c’est Alexis Albrecht, restaurant au vieux Couvent à Rhinau (67).
Et l’enjeu pour la médaille d’or, au-delà du titre et de la reconnaissance de ces pairs et une manne économique et une vente assurée de bouchées dans l’année, “puisqu’elles sont demandées dans toute l’Europe” annonce Bruno Jahn, soulignant l’impact économique pour le restaurateur avec une augmentation massive des ventes.
“5000 bouchées ont été commandées pour le salon de Francfort à Emmanuel Rainville, chef du Tigre à Haguenau, vainqueur de l’édition 2008.
Les spectateurs s’approchent, observent, se penchant sur les casseroles et posent des questions aux chefs sur leur recette, faisant abstraction de l’épreuve du concours.
Veau, volaille, quenelles, champignons de paris, voilà la liste des ingrédients obligatoires d’une belle recette traditionnelle alsacienne de bouchées à la reine. Sur place une cuisine d’envoi permet de réchauffer sur place leur appareil, de rectifier l’assaisonnement et le cas échéant, la liaison.
Daniel Zenner commente le déroulé des opérations, ” tiens, ce candidat utilise une crème fouettée, celui-ci use d’une technique toute à fait intéressante. (..) ah une saucière se prépare” note Daniel, ” le chef va envoyer ses bouchées devant le jury, il met la dernière touche, le chapeau et c’est parti”.
Toutes les 15 à 20 minutes les assiettes individuelles partaient dans les coulisses en lieu et place où se tenait le jury de dégustation composé de Ernest Wieser, Jean-Louis Steffen, M. Gardon, Emmanuel Rainville, restaurant le Tigre à Haguenau, vainqueur de l’édition 2008, Joël Philipps, le Cerf à Marlenheim, vainqueur 2010 et Thierry Frieh (Enerest Strasbourg).
A eux de départager ces 14 recettes de bouchées à la reine, en décortiquant la croûte, c’est à dire son aspect, sa hauteur, qu’elle soit bien équilibrée, sa texture, elle doit être croustillante avec une cuisson parfaite et dégager un savoureux goût de beurre. La garniture n’est pas en reste, on admire et on scrute attentivement son aspect ; la sauce doit être lisse et brillante. Le jury apprécie également la consistance de cet appareil, en termes de composition, (viande, champignons) et enfin, le plus important le goût !
Au moment des résultats et après avoir rappelé l’anonymat des candidats, Ernest Wieser fait une embardée vers la poule au pot et l’importance du Godiveau qui est l’A + B de la bouchée.
À 28 ans, Frédéric Castelo, chef-patron du restaurant à l’Arbre vert à Schaffouse, depuis quelques mois à peine, n’en revient pas. “Ce sont mes clients qui m’ont poussé à m’inscrire” raconte-t-il en contemplant son trophée. Il les sert accompagnées de riz ou de tagliatelles.
Ce chef alsacien, d’origine sicilienne a été formé chez Muller à Niederbronn avant de voyager en Italie, en Suisse et en Allemagne.
Avec son épouse, Ceylan, ils tenaient « la petite auberge » à Schaffouse avant de “déménager” et de s’établir à l’Arbre vert, à quelques rues à peine. Il y propose une cuisine traditionnelle, alsacienne avec quelques plats italiens, et si les pizza faites “maison” et les cordons bleus cartonnent, gageons que la palme d’or des commandes va bientôt revenir à la meilleure bouchées à la reine d’Alsace 2011.
Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©Sandrine Kauffer