Franck Pinay-Rabaroust, fondateur du site Atabula.com lancé en 2010 vient d’annoncer mettre un terme au site pour se lancer dans une nouvelle aventure éditoriale Bouillante.
Constat
Les média (print et web) redoutent une remise en question de leur viabilité économique. Le covid, la guerre en Ukraine, la crise de l’énergie et d’autres « crises à venir » bouleversent les paradigmes. Les annonceurs retiennent leur trésorerie. L’information est diffusée massivement et gratuitement sur les réseaux sociaux, les abonnements fondent comme une peau de chagrin et la presse écrite voit ses frais de fonctionnement augmenter de 30 à 40%.
Par ailleurs, force est de constater qu’en une décennie, le fonctionnement des relations-presse a changé. Les entreprises, les annonceurs et les chefs assurent leur propre communication à travers leurs réseaux sociaux. Ils maitrisent l’agenda et les messages, souvent repris par les médias presse. Et les influenceurs s’installent à la table des journalistes, en toute équité, voire sont souvent bien mieux traités. Les journalistes-influenceurs (conjuguant le rédactionnel, l’expertise de la profession et pouvant se targuer d’une communauté) restent encore bien positionnés.
Bouillant(e)s remplace Atabula
“En 2010, le Bibendum ne maitrisait pas le digital, le 50 Best n’existait pas, Top Chef démarrait tout juste, et le cuisinier n’arborait que très peu les habits de sa modernité cathodique », mentionne Franck Pinay-Rabaroust. « Atabula avait une réelle volonté de faire bouger les lignes (…) et de déranger parfois. Tels étaient les maîtres mots d’un média qui a toujours privilégié l’indépendance et la liberté de parole ». Franck Pinay-Rabaroust avait développé une multitude d’entités éditoriales, « mais difficiles à gérer et à développer, surtout lorsque la conjoncture, passée, présente voire future, ne se montre pas favorable », reconnaît-il. « La frustration de ne pouvoir développer cet écosystème ambitieux et unique en son genre a pris le dessus au fil des années sur le plaisir de l’animer. Il faut savoir clore certains chapitres de sa vie et repartir d’une page (presque) blanche pour retrouver un élan, pour repenser un projet global, pour renouveler cette liberté qui m’est essentielle », assure-t-il.
Avec une newsletter qui prime sur le site
C’est une newsletter qui va couvrir tous les sujets d’actualité, libre dans son format comme dans ses idées, pertinente sur le fond, experte dans ses décryptages, réactive à l’information, ouverte, Bouillant(e)s analyse un milieu professionnel complexe et multiple, et valorise tous les talents et toutes les adresses qu’il recèle. La newsletter développera, au fil de ses éditions, différentes rubriques : talent, décryptage, synthèse, sélection, table, destination, actus, benchmark…
Accessible uniquement sur abonnement avec un minimum de six éditions mensuelles. Rendez-vous dès le mardi 17 janvier 2023 pour la première newsletter.
Qu’est-ce qui change ?
Franck Pinay-Rabaroust souligne qu’il y a bien une différence entre les deux médias.
- Il y aura moins de sujets “chefs”, plus de sujets “liquides”
- Un thème approfondi par newsletter
- Un média simplifié : « à la place d’une plateforme devenue protéiforme, Bouillant(e)s propose une newsletter régulière (mais pas quotidienne)
- Un média bienveillant :elle s’impose également, très naturellement, au regard d’une conjoncture difficile et d’un besoin des professionnels d’être plus que jamais accompagnés.
Par Sandrine Kauffer-Binz