Mardi 8 novembre 2016, Sébastien Lefortier, Le Palace de Menthon à Menthon St Bernard (74) a remporté la finale du Trophée Jean Delaveyne, qui rend hommage au célèbre cuisinier-pâtissier. Ce concours culinaire de haute volée, organisé par l’association Les Toques Françaises, récompense la créativité et le professionnalisme d’un chef, disparu depuis 20 ans cette année.
La présence de la petite fille de Jean Delaveyne, le témoignage de Christian Millet, la présentation du nouveau trophée par Bernard Leprince, la nouvelle organisation de la cérémonie des remises de prix, ont contribué à rendre cette 12 ème édition inoubliable.
PALMARES
1ème prix attribué à Sébastien Lefortier – Le Palace de Menthon – Menthon St Bernard (74) ;
2ème prix attribué à David Tranchaud – Hôtel du Palais – Biarritz (64)
3ème prix attribué à David Gremillet Hôtel Restaurant L’Esturgeon – Poissy (78) ;
1er prix entrée spécial Delaveyne : David Tranchaud
1er prix plat viande beauvalet : Sébastien Lefortier
1er prix spécial dessert Cacao Barry : David Gremillet
1er prix spécial artistique PCB : David Tranchaud
1er prix meilleur commis : Clémence Perraut
1er binôme chef-commis : Fabrice Guyon & Clémence Perraut
Prix du foie gras Rougier : Francis Ogé
Prix Spécial du Jury : Gregory Wengler
Sébastien Lefortier, compagnon cuisinier du Tour de France, a fait son apprentissage au lycée hôtelier du Touquet avant de faire ses armes aux côtés d’Emmanuel Renaut (5-6 ans) qui lui confie les manettes du Puck le bistrot du Flocon de Sel à Megève. Il continue sa carrière au sein du groupe Sibuet (3 ans), puis rejoint le Château de la Chèvre d’or à Eze (3 ans) en tant que chef de cuisine adjoint. Il décroche sa première place de chef et a la possibilité de s’exprimer à travers une carte personnelle dans les cuisines du Palace de Menthon depuis 2014.
Il s’est en effet, déjà présenté au MOF et au concours Le tremplin du chef, mais c’est la première fois qu’il tente le trophée Jean Delaveyne. Avec son saumon gravelax, poché en basse température, chauffroité avec des petits pois, petits artichauts Barigoule présenté sur des plats en verre réalisé par une souffleuse de verre artisanale. La joue de bœuf s’apprécie dans l’esprit d’un lièvre à la royale, pommes de terre soufflées, champignons, travaillés dans l’esprit d’une religieuse, polenta et cromesquis de moelle. Son biscuit était un gâteau yaourt, mousse au chocolat, superposé d’un sorbet ananas, le tout glacé pour donner un effet de surprise, accompagné d’un cigare de chantilly à l’ananas et une cristalline d’ananas.
Dans le cadre du 20ème anniversaire de la disparition de ce grand chef cuisinier, sa petite fille Agnès était présente, et s’est exprimée, émue sur ses souvenirs et la personnalité de son grand-père avec qui, elle s’est dit, “très complice”.
Marie Sauce, la présidente des Toques Française, a retracé sa biographie. Christian Millet a régalé l’auditoire d’anecdotes et a présenté une lettre de Jean Delaveyne qui parlait de Jean Delaveyne. Révélant sa captivité pendant la seconde guerre mondiale, ses 3 évasions, il a rejoint la Résistance. En 1955, il a ouvert le restaurant Le Camelia à Paris et s’est très vite rendu célèbre non seulement pour sa cuisine, mais aussi pour ses coups de gueule, sa passion, sa générosité, et son érudition. «Je le considérais comme mon père », conclut-il. « Je l’ai accompagné jusqu’à la fin.
Par ©Sandrine Kauffer
Crédit photos © Sandrine Kauffer et ©Thierry Vallier