Franck Ferigutti et Nicolas Davouze sur le plateau du SirhaTV

Bocuse d’or : Nicolas Davouze “J’ai tout donné”

Mercredi 28 janvier 2015, quelques heures avant la proclamation des résultats, l’équipe de France du Bocuse d’or était invitée sur le plateau TV du Sirha. Nicolas Davouze, Sabine Pendariès, et Franck Ferigutti ont répondu aux questions de l’animateur avec transparence et sincérité.

” J’ai tout donné, pour ne rien regretter”, s’est exclamé Nicolas Davouze se remémorant son passage la veille. 5h35 de compétition éprouvante et acharnée pour envoyer un plat de viande (pintade fermière) et 14 assiettes de poisson sur le thème de la truite fario et du légume mystère tiré au sort (choix entre 4) et c’est le céleri branche qui est sorti. “J’ai travaillé la truite de manière revisitée avec des connotations provençales. “Le citron que j’aime beaucoup était incontournable dans ma recette”, précise-t-il. “J’ai eu la chance de pouvoir aller au bout de mes idées, de mes envies et de mes recettes”, reconnait-il “bien conseillé et coaché par la Team France du Bocuse d’or pour les améliorer.”


L’équipe de France : Franck Ferigutti (coach), Arnaud Lallement (Jury), Nicolas Davouze (candidat), Sabine Pendariès (commis)
Franck Ferigutti souligne ; “Nicolas a fait un très beau parcours. Nous avons vécu ensemble une aventure humaine plus qu’un parcours. Quand il m’a annoncé qu’il se lançait dans le concours, j’étais heureux. Quand il a été sélectionné, je l’ai accompagné dans la compétition et c’est presque un rêve qui se réalisait”, souligne le Meilleur Ouvrier de France très admiratif du Bocuse d’or.

Mais le rêve n’a pas toujours rejoint la réalité. “Nicolas est très sensible avec un cœur énorme”, confie le coach. “Il a fallu le renforcer au niveau de son mental. Cette compétition exige une très grosse préparation physique et mentale. Ce sont les Jeux Olympiques de la cuisine.”

Pendant les 4 derniers mois, le candidat était dans une bulle. ” J’ai fait rempart pour qu’il ne soit pas trop déstabilisé”


“Je me suis inscrit au Bocuse d’or, parce que j’en rêvais depuis toujours”, confie Nicolas Davouze. “C’était ma deuxième participation. En 2011, j’échouais en finale du MOF et je me classais 2ème à la sélection France du Bocuse d’or. Les portes se refermaient.

“Dans le Box, J’ai tout donné! Pendant 4 mois je n’ai pris ni vacances, ni congés, pas de fêtes de Noël, ni de Nouvel an, sans voir ma famille et mes amis. Je me suis imposé ce rythme “, dit il “pour ne rien avoir à regretter”.

“Le résultat est une déception (7ème)” laisse s’échapper Nicolas Davouze, présent à la soirée de gala avec toute l’équipe de France pour féliciter les gagnants et saluer leurs performances.

“Le plus difficile était la gestion des médias”, dit-il. “Le jour J, l’heure de préparation défile très vite, mais le plus déconcentrant ce sont les journalistes et les caméras qui ont assailli notre box. Par la suite, Sabine s’est aussi coupée le doigt nous avons perdu du temps mais elle a su le rattraper. Elle a très bien travaillé. On a tout donné, le retard n’est pas permis. À aucun instant je n’ai paniqué. Malgré toutes les embûches, je l’ai fait”, lâche-t-il.
“Nous avons eu un changement de commis, la perte de mon employeur, la perte du lieu d’entraînement à 4 mois de la finale, les soucis de santé dans l’équipe. Mais, nous sommes arrivés au bout de nos idées, au bout de notre travail”, précise-t-il. “Au moment d’envoyer, deux années de travail sont posées sur les assiettes et le plateau. C’est vraiment le temps fort de la compétition”.

Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©Sandrine Kauffer