Rendez-vous chez Alain Pégouret restaurant Le Laurent à Paris (75), qui l’été offre une des plus belles terrasse d’une centaine de places à deux pas de la célèbre avenue des Champs Elysée. Dans cet écrin, couru par les politiques et autres gratin du show biz, ce chef méditerrannéen propose une carte des mets de toute beauté. On dirait le sud comme le disait la chanson de Ninno Ferrer.
En 2001, Alain Pégouret succède à Philippe Braun, chef 2* Michelin, le neveu d’Emile Jung, alors chef 3* étoiles Michelin au Crocodile à Strasbourg. “Je me souviens quand il nous rendait régulièrement visite en cuisine”, sourit Alain Pégouret, “Un grand personnage !”
Son parcours est truffé de belles rencontres de chefs réputés, marqué notamment par Roger Vergé qui a modifié sa trajectoire vers le métier de cuisinier. Né à Cannes, c’est avec son père qu’il écumait les belles tables de la côte d’azur, et ses plus beaux souvenirs gustatifs restent inscrits à la table du Moulin de Mougins chez Roger Vergé, 3* Michelin. “Je me souviens d’un plat notamment la bouillabaisse froide”, dit-il que l’on retrouve sur la carte du Laurent, tel un hommage. Après un apprentissage au palais des Coqs à Mougins, il rejoint la brigade Roger Vergé de 1986 à 1988, faisant ses premières armes chez ce grand chef récemment décédé.
Sans doute, retrouverons-nous Alain Pégouret au prochain festival des étoiles de Mougins (06) qui va fêter cette année ses 10 années de succès et honorer la mémoire de Roger Vergé, avec parmi les invités d’honneur Emile Jung.
La perte d’un macaron l’affecte dans un premier temps, avant que ce travailleur acharné enfourche à nouveau son ambition d’évoluer et rebooste sa créativité. Motard chevronné, sportif accompli, il transpose les valeurs de l’effort, l’esprit d’équipe, la rigueur, la saine compétition, l’émulation collective dans sa cuisine. Après avoir participé à des concours de la profession, il coach et entraine des membres de sa brigade. “Mais, ils doivent tout donner, l’échec n’est pas permis, je consacre beaucoup de temps et je leur en demande autant”, souligne-t-il mentionnant son ancien second [Frederic Michel ]url:www.julienbinz.com/Frederic-Michel-une-belle-Vue-revelee-a-Hegeney-67_a4616.html aujourd’hui installé au restaurant [Belle Vue]url:www.julienbinz.com/Frederic-Michel-une-belle-Vue-revelee-a-Hegeney-67_a4616.html à Hegeney en Alsace, lauréat au SIREST, mais aussi, Lucie Joudiou, gagnante du concours de la [Cuillère d’o]url:paris.julienbinz.com/3eme-edition-du-concours-gastronomique-100-feminin-La-Cuillere-d-Or_a27.html r en 2011, un concours 100% féminin qui annonce une nouvelle édition cette année.
Chaque plat est une intense réflexion, un travail méticuleux de longue haleine pour ce perfectionniste exigeant. “Il m’a fallu 4 jours pour crééer la recette de [l’Araignée de mer]url:http://paris.julienbinz.com/Araignee-de-mer-dans-ses-sucs-en-gelee-creme-de-fenouil_a23.html dans ses sucs en gelée, crème de fenouil”, précise-t-il. “Mais lorsque Joel Robuchon est venu la goûter, il m’a félicité et j’ai compris qu’il resterait longtemps à la carte. Cela fait 6 ans maintenant qu’elle est devenue incontournable et qu’elle a fait le tour du monde”, sourit-il.
Il rejoint au panthéon des classiques, le Homard entier en salade, préparé à table, l’Araignée de mer dans ses sucs en gelée, crème de fenouil, Langoustines croustillantes au basilic, [Glace vanille minute en corolle]url:http://paris.julienbinz.com/Glace-vanille-minute-en-corolle_a24.html , les fameux palmiers et bientôt déjà les Pinces de tourteau décortiquées et nappées par un beurre monté citronné, enoki
“J’apprécie particulièrement travailler la tomate. Ici on la retrouve en carpaccio et sous trois variétés, la Green Zebra, la Noire de Crimée et la tomate Ananas. Je l’accompagne comme dans la fameuse salade d’œufs de caille émincés, d’haricots verts en biseau, de pommes de terre, d’olives noires, d’anchois d’Italie et d’une brunoise de poivrons rouges. Je recouvre le tout d’une fine gelée et de basilic et complète avec un filet de thon frais et une pomme soufflée”, explique le chef.
A l’affiche, le Carpaccio de daurade en vinaigrette citronnée, condiments, les Cœurs d’artichauts “poivrade”, vinaigrette veloutée, bœuf séché et truffes d’été, la Galette d’anchois croustillants, anchoïade de légumes, Tronçon de turbot nacré à l’huile d’olive, bardes et légumes verts dans une fleurette iodée.
Le Laurent confirme une grande cuisine et un Art de la table à la française, avec une touche de modernisme. Mais, la demeure l’inspire, et ce cannois parisien d’adoption il s’y sent bien et si vous le cherchez l’après-midi, pensez à monter à l’étage, vous pourriez le trouver sur la terrasse à travailler les plats de sa future carte.
Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©SandrineKauffer et ©Jérôme Mondière.
Restaurant Laurent
41, avenue Gabriel
75008 Paris
Tél. : 01 42 25 00 39
www.le-laurent.com