Frédéric Anton, Olviier Nasti

3 questions à Olivier Nasti, un Masterchef Alsacien

Jeudi 4 octobre 2012 à 20h45, Olivier Nasti, chef du Chambard est invité à rejoindre l’atelier de Masterchef sur TF1 aux côtés de Carole Rousseau, Frédéric Anton, Yves Camdeborde et Sébastien Demorand.

Alors que nous multiplions les candidats Alsaciens qui brillent par leur engouement et leur charisme, une gagnante de la saison 2, Elisabeth Biscarrat et deux candidates entrées dans le top 20 de la saison 3, avec encore en piste Christelle Richert, quant à elle se plaçant dans le Top 10.

Si le chef, Meilleur Ouvrier de France 2007, est présent sur TF1 ce jeudi 4 octobre dans l’atelier “sous-pression”, le tournage avait eu lieu en mai dernier. Olivier Nasti avait demandé aux 9 candidats de reproduire sa recette de l’omble chevalier, cuisses de grenouille et quenelle de brochet accompagnés d’une sauce au cresson et d’une émulsion de Riesling.

Quel regard portez-vous sur l’émission masterChef ?

“J’aime beaucoup les émissions TV qui montrent au grand public à la fois la complexité de notre métier et la difficulté technique de notre cuisine. Le message est précis, c’est un métier de passion, de précision, de travail et de rigueur. Cuisiner exige de la persévérance, un engagement total, de l’entraînement pour maîtriser une certaine technicité. Et cela s’applique aussi bien aux professionnels, qu’aux amateurs. Il faut engager un travail au quotidien si l’on veut obtenir ce résultat.
Mais c’était un réel plaisir de répondre à cette invitation parce que c’est l’occasion de présenter les produits de ma région, ma cuisine au Chambard et ma vision du terroir alsacien, à travers une recette, celle de l’omble chevalier.
C’est un plat emblématique d’une Alsace contemporaine avec un poisson d’eau douce en provenance de nos lacs, les grenouilles de la vallée de Kaysersberg, le fameux Riesling, roi des Cépages, illustrant bien notre route des vins d’Alsace. Dans ce plat, la technicité modernise le terroir. Le principe du chef invité dans l’émission me plait. J’ai ainsi pu découvrir l’univers des précédents chefs à travers leur recette et le portrait. Les candidats sont bluffants, avec un regret c’est de les rencontrer dans une ambiance si stressante pour eux. “


Sébastien Demorand et Olivier Nasti jugent le fameux omble chevalier d’un candidat- photo Tf1
Comment s’est passé l’atelier “sous-pression” ?

“C’est vraiment éprouvant pour les candidats. Il régnait une tension extrême, palpable, et le mot “sous-pression” n’est pas galvaudé, parce celui qui échoue est éliminé. Il y a des heures de tournage, j’étais présent toute la journée, des heures d’attente aussi, de gestion du stress, de patience, où les nerfs sont mis à rude épreuve.

Ensuite, Il y a une véritable difficulté technique dans ce qu’on leur demande de faire. La recette est complexe, il faut lever un filet, réaliser deux sauces différentes, c’est un plat qui demande beaucoup d’attention et de concentration. Et la présence des caméras doit être difficile à gérer, quoique sans doute, ils sont habitués maintenant ! (rires).
Pour ma part, j’ai pris beaucoup de plaisir à revoir Sébastien Demorand et Yves Camdeborde, qui étaient tous deux membres du jury du concours international de la photo culinaire 2011, que j’ai remporté avec Laurent Séminel. Et pour la petite histoire, il y a vingt ans, je m’étais présenté à un concours sur le thème de la bière et du cochon. J’étais parrainé par Marc Haeberlin et Yves Camdeborde par Alain Senderens. J’ai fini deuxième, et il a terminé premier. Je m’en souviens comme si c’était hier. Quant à Frédéric Anton, nous sommes tous deux MOF (-Meilleur Ouvrier de France-) et nous nous voyons régulièrement. Il était, il n’y a pas si longtemps en Alsace, sur le salon EGAST à Strasbourg et notamment président du jury du trophée Paul Haeberlin “


Christelle Richert (à gauche) et Joelle Umdenstock sur Duel en cuisine ©Clic-images/JulienBinz
Comment percevez-vous le parcours des deux candidates Alsaciennes ?

Je connais leur travail, leur motivation et leur sérieux. À toutes les deux. Je les retrouve régulièrement lors des concours de cuisine pour amateurs en Alsace. D’ailleurs cet été, elles avaient toutes les deux participé à Duel en cuisine, que j’ai crée sur la foire aux vins de Colmar. Même si ni l’une ni l’autre n’a gagné ce duel en cuisine, Christelle Richert a remporté la première édition du Trophée Saveurs du Rhin, et Joëlle Umbdenstock, la première édition de chef à Bord sur Alsace 20. Au cours de l’émission, j’ai observé leur évolution et j’ai apprécié leur ténacité et leur persévérance. Elles sont sérieuses et bosseuses.

Joëlle Umbdenstock est d’une personnalité dynamique et enjouée. Sa cuisine est toujours fine, très féminine, elle s’applique sur les dressages et propose des associations de saveurs subtiles.

Christelle Richert est une compétitrice, une battante. D’abord assez réservée, elle s’ouvre et se révèle davantage chaque semaine. Son point fort c’est sa technicité. Elle maîtrise les bases de la cuisine et elle a une grande connaissance de la cuisine alsacienne. Elle a récemment obtenu les félicitations du jury.
Je lui souhaite bonne chance pour ce soir !

Propos recueillis par Sandrine Kauffer