Dim sum de Gambero Rosso germain ©Mike Weiss

Un week-end idyllique à l’auberge au bœuf à Sessenheim

Pour bien profiter d’une belle table, il faut idéalement la conjuguer avec une douce nuitée, prolongée sur un week-end détente et bien-être, ponctué d’activités culturelles, ludiques ou sportives.
Bienvenue dans les Vosges du Nord, pour une escapade gastronomique avec pour guide touristique le chef Yannick Germain, 1 étoile au guide Michelin, qui nous accueille à l’auberge au Bœuf à Sessenheim.

Sessenheim est mondialement connu pour avoir été témoin de l’idylle entre le célèbre poète Allemand Goethe et Frédérique Brion, la fille du Pasteur du village. De cette douce romance subsiste un musée, niché au cœur du restaurant l’auberge au bœuf, le sentier de Goethe, la gloriette à l’orée du village pour se ressourcer et y chercher l’inspiration, et autres évasions culturelles.

Venir à L’auberge au bœuf, c’est avant tout découvrir le restaurant gastronomique de Claudine et Yannick Germain, leur univers cosy, chaleureux et boisé, où s’entremêlent le charme de l’authenticité, le respect des traditions d’une demeure centenaire, projetée dans une conception contemporaine d’un restaurant du 21ème siècle, reposant sur des fondations solides, familiales et Alsaciennes.

Un week-end idyllique à l’auberge au bœuf à Sessenheim
De la façade rouge flamboyante à l’œil de bœuf à l’effigie de Goethe, des vitraux à l’intime table au “boudoir de Charline”, des armoires anciennes au confiturier actuel, on s’appuie sur l’existant, tout en allant de l’avant, pour subjuguer le regard des arrivants. L’effet se démultiplie quand il s’agit d’ouvrir la monumentale porte en chêne teintée sombre, qui confère une dimension romanesque, mystérieuse et rustique à la demeure.

Mais, l’âme de la maison et son historicité ont toujours été préservées et aujourd’hui elles sont renforcées, puisque l’auberge au bœuf a retrouvé ses fonctions historiques de gite et de couverts.

le tonneau spa de la chambre Muse ©Mike Weiss


4 chambres et suites de charme

En 2018, les propriétaires Claudine et Yannick Germain créent 4 chambres et suites de charme. «Elles ont le même fil conducteur, nous invitons le voyageur à plonger dans la romance entre Goethe et Frédérique Brion, en version contemporaine de Roméo et Juliette», explique Claudine Germain.

Les chambres sont baptisées “La muse”, “L’idylle”, “L’atelier d’Henri” ou encore “le refuge de l’écrivain”.


chambre l’atelier d’Henri -Au boeuf ©Mike Weiss
Chacune dispose d’une vue sur le bassin de carpes Koï dans le jardin. «Ce jardin bucolique, empreint de sérénité, a bercé toute mon enfance», sourit Yannick Germain.

«C’est un havre de paix. J’ai toujours aimé jardiner, m’occuper de notre collection d’érables, arroser et entretenir les graminées et les hortensias. Artiste culinaire, artiste décorateur, Yannick Germain façonne différents objets dans le restaurant et les chambres, à vous de l’interroger pour découvrir où il expose ses œuvres et talents cachés.


Conseils touristiques pour week-end romantique

Natifs du village, les restaurateurs sont les meilleurs conseillers touristiques pour vous recommander les bonnes adresses des environs.
Pour toute visite, le point de départ d’un week-end à Sessenheim, débute au musée Goethe, niché au cœur du restaurant familial, labélisé «Maison des Illustres».

«C’est un trésor culturel. Il y a une dizaine de livres d’or des personnalités qui ont pris place à notre table. Il y a de nombreux manuscrits, une bibliothèque, la chaire, le coq, la croix de l’ancienne église ainsi que ses bancs de l’époque. Mais, aussi des échanges épistolaires entre les deux amoureux, des tableaux, des portraits et iconographies, des objets leur ayant appartenus, de véritables œuvres originales de Johann Wolfgang von Gœthe».

«Notre maison est le cadre rêvé d’un week-end romantique. Je vous invite, comme je l’ai fait avec Claudine, à emprunter le sentier de Goethe, qui conduit au mémorial situé à seulement 200 m du restaurant. Prolongez la ballade jusqu’à la gloriette pour y conter fleurette, mais assurément y goûter la paisibilité des lieux. Vous poursuivez en traversant le champ, et la forêt vous mène vers le chêne de Goethe, le siège littéraire du poète».


Réserve naturelle d’Offendorf ©J-M Scheid
Pour les activités, Sessenheim est idéalement situé à 3km du Golf de Soufflenheim, à 15km de Haguenau et à 20km de Baden-Baden en Allemagne.

Un week-end ne suffirait pas à satisfaire la palette d’activités organisées à proximité. Que ce soit en se rendant au centre équestre pour une balade à cheval dans les Vosges du Nord, ou en se chaussant confortablement pour parcourir les 60 hectares de la Réserve Naturelle de la Forêt d’Offendorf et découvrir sa faune et sa flore protégées, longer le Rossmoerder, où autrefois les bras morts du fleuve étaient des pièges mortels pour les hommes et les bêtes. Il y a de nombreuses pistes cyclables au départ du restaurant pour rejoindre la route EDF sur la digue.

Quel bonheur de traverser de nombreux villages pittoresques. A 15km, se dévoile le village fortifié de Forstfeld avec ses remparts.


Château du Fleckenstein © K.GROSS
La vie de château n’est pas toujours un conte de fée, mais les ruines du Fleckenstein à 30km en direction de Lembach, transportent le randonneur dans une autre époque.

Le saviez-vous ? Ce château fort semi-troglodyte est le deuxième château le plus visité en Alsace, après celui du Haut-Koenigsbourg.


La forêt de protection et la réserve naturelle d’Offendorf ©J-M Scheid
Et si vous êtes en quête de rencontres humaines, de petits producteurs, le chef partage ses bonnes adresses en indiquant par exemple son maraîcher de la ferme Binder à Obenheim, mais aussi son arrière-cousine, productrice des jus de fruits Sautter. Elle vient de créer la nouvelle gamme Apfel constituée de pommes additionnées d’un fruit de saison, sans sucre ajouté. «Nous les avons à la carte du restaurant, mais nous les servons aussi en chambre sur le plateau du petit-déjeuner».


Si vous souhaitez emporter quelques souvenirs, Yannick Germain conseille de visiter la cité des potiers dans le village voisin à Soufflenheim, où les artisans ouvrent leurs échoppes. Entrez dans leurs ateliers pour admirer leur travail minutieux et acquérir un objet traditionnel, ou préférez les gammes contemporaines, sans doute celles que vous avez admirées sur la table du chef étoilé.


Coté gastronomie, le chef recommande le restaurant «Le Cerf» à Roeschwoog à 5mn de Sessenheim, pour déguster une belle tarte flambée dans une ambiance typiquement alsacienne ou encore «l’agneau» à Roppenheim (7-8 mn) pour savourer une viande de qualité dans une déco winstub. Enfin, la pâtisserie de Mickaël Gramfort au centre du village propose également un espace salon de thé.

Où boire un verre ? Il faut se rendre à Baden-Baden (20mn) pour avoir un choix éclectique, mais à proximité, découvrez de jolis bars à vins à l’instar de «l’atelier des sommelières» chez Manon Roussel à Haguenau (20mn), qui offre un large éventail de vins au verre, servis avec planchettes charcutières.


Une table qui vaut le détour

L’étape intournable de cette évasion est sans nul doute la table de Yannick Germain. Maître Cuisinier de France, Yannick Germain mitonne avec soin, sérieux et créativité de jolis plats. «Je propose une cuisine fine de terroir», souligne Yannick Germain. Si la tradition fleure bon la garantie du succès, l’audace de la créativité se révèle récompensée.

Formé notamment chez Fernand Mischler, Au cheval Blanc (2* Michelin) à Lembach et Aux Acacias à Niederbronn, à l’Hostellerie Levernois de Beaune (2* Michelin), puis en Suisse chez Jean-Jacques Rovelli, à l’hôtel 5 étoiles à Crans-Montana. Le décès de son grand-père père Wolfgang Sautter précipite son retour en 1998, aux côtés de sa maman Christiane. En 2005, il reprendra le flambeau avec son épouse Claudine.

Il incarne la 4ème génération de restaurateurs depuis 1893, élu jeune talent du Gault &Millau et jeune chef de l’année par Gilles Pudlowski, il s’est aussi distingué en remportant le concours du meilleur foie gras d’Alsace. En 2019, Gault &Millau le consacre Grand de Demain. Une cérémonie au cours de laquelle, il rendra un hommage émue à son ami Jean-Marc Kieny, son grand-père, à ses équipes, sa famille, sa fille Charline et son épouse Claudine


Rillettes d’Ormeaux et Homard de casier de l’Aber W’rach, collection de Choux et Caviar Osciètre ©M.Weiss
A sa carte, des plats marquants à l’instar de l’histoire d’une truite Fario légèrement fumée et d’un œuf fermier en Alsace du Nord, le rouget petit bateau à l’unilatéral avec son crémeux de courge et son émulsion au lait de coco au gingembre, le homard et ormeaux de l’Aber Wrac’h en fines rillettes aux algues avec sa collection de choux, d’agrumes et caviar osciètre, ou encore cet omble chevalier des fontaines de l’Oron avec ses cannellonis aux champignons et pousses d’épinards. Viandes et gibier ne sont pas en reste, le chef mitonne en saison le jeune gibier de la chasse locale, dos rôti, cuissot farci aux épaules confites, servi avec des patates douces, églantines Sauvages, le cochon noir de Bigorre fait merveille, cuisiné longuement avec son lard de Colonnata et son jus au tamarin.


pigeon de Düwehoff, et sa poitrine rôtie sur le coffre
Que dire du pigeon de Düwehoff, et sa poitrine rôtie sur le coffre, avec sa fine tartelette d’abattis aux cèpes, ses pommes de terre fondantes, et un vrai jus qui auront raison de la puissance. La partie sucrée révèle en cette saison les coings dans l’esprit d’un baba, les figues qui rencontrent un moelleux au cacao, ou encore une partition autour de la noisette.

La table est une institution gastronomique et cultive l’art de recevoir.
Elle voit d’être complétée par l’ouverture d’un nouveau stammtisch, qui propose une cuisine familiale pour 16 personnes. Une expérience proche de la table d’hôtes, à découvrir pour saisir les valeurs culinaires et authentiques de la famille Germain.


Le chef Yannick Germain ©Mike Weiss
Par Sandrine Kauffer-Binz
Crédit photos ©Mike Weiss ©Sandrine Kauffer-Binz et DR

L’Auberge au Bœuf
Claudine et Yannick Germain

1 rue Église
67770 Sessenheim
03 88 86 97 14
www.auberge-au-boeuf.fr


Claudine et Yannick Germain sur scène avec leur équipe recevant le trophée de Grand de Demain ©Sandrine Kauffer-Binz