Petits conseils, pour passer une bonne soirée et courte promenade dans le monde enchanté des “aphrodisiaques”
D’abord mangez léger: un repas trop lourd et trop copieux ne vous invitera pas à vous présenter dans la catégorie “performance” Vous aurez juste envie de rejoindre le lit pour vous laisser aller dans les bras de Morphée plutôt que dans ceux d’Aphrodite.
Buvez modérément, mais picolez quand même, car l’alcool joue indéniablement un rôle d’inhibiteur. Les verrous de certains tabous peuvent sauter, on se relaxe, l’imagination érotique est stimulée. Mais attention à l’excès ! Car si un château Margaux dégusté à deux peut prétendre jouer dans la cour des aphrodisiaques, trois flacons de vendanges tardives n’aideront plus aux prouesses amoureuses. N’abusez pas de bière, boisson des Dieux, car celle-ci, à cause du houblon, à la réputation d’être anaphrodisiaque.
Eviter absolument le couscous pour cette soirée bénie de Cupidon car la semoule peu cuite est l’ami du Sidi Brahim et de la dernière coupe de champagne qui feront gonfler en vos entrailles la brave semoule. Au cas où vous seriez vraiment accro au couscous, il va vous falloir après le dîner, renoncer à la position dite du “missionnaire”. Choisir alors plutôt la “levrette” ou pour les plus sportif, la “brouette”…
Fuyez le cassoulet, surtout si celui-ci est fini au saindoux, quand le confit de canard détrempé et mou flotte presque à la hauteur des haricots. L’excès de gras d’abord vous emplira la panse et vous n’aurez plus le corps léger. Les haricots peuvent aussi constituer une menace. Rien de plus fâcheux dans un moment de poésie sensuelle que de lâcher une série de gaz à effets de serre. Rien ne va plus, les jeux sont faits. Evitez pour la même raison, les salsifis et les céréales complètes pour ceux ou celles qui n’en sont pas coutumier.
Préférez un menu végétarien, car les viandes trop grasses surchargent l’organisme et monopolisent lors de la digestion la précieuse énergie dont vous aurez besoin au lit. Jus de légumes, jus de fruits, poissons crus, vitamines et fibres: mangez Zen pour pratiquer le Kamasoutra…
En cuisine comme en amour, fuyez la monotonie et les habitudes. Innovez, essayez, tentez! Mais gardez les bons vieux classiques, ceux qui marchent si bien…
Riez, car “le rire est le propre de l’homme” écrivait Rabelais, ce même grand homme, papa de Gargantua!
Riez, mangez et faites l’amour. Dans ces trois cas de source de plaisirs bien terriens, le cerveau dégage des endomorphines, ces mêmes substances que recherchent les consommateurs de cocaïne et autres substances psychotropes. C’est bon pour le moral et la santé, alors ne vous en privez pas!
Et avant de regagner votre chambre d’hôtel située au quatrième étage, préférez l’escalier à l’ascenseur!
Quelques substances aphrodisiaques communes:
Le café: introduit en Europe au XVII ème siècle, il était fort consommé à la cour pour ses propriétés propices à l’acte d’amour. Il est certes tonifiant et excitant.
Le chocolat: il est en vogue et fort consommé à la cour des rois dès le XVIIème siècle. Madame de Sévigné narre l’histoire d’une noble femme qui se faisait servir matin et soir une tasse de chocolat. Celle-ci accoucha d’un enfant couleur café au lait. On attribua ce fait à la consommation excessive du chocolat sans savoir que le porteur du chocolat… était noir!
Quelques épices:
L’anis vert: il entrait jadis dans la composition de toutes les potions d’amour, autant dans la médecine chinoise que dans celle plus empirique de notre Moyen- Age.
La cardamome: stimulante et régénératrice du cerveau, elle est consommée sans modération en Inde, pays revendiquant l’invention du Kamasoutra, ouvrage libertin écrit entre le VI et le VII ème siècle. Pleins d’idées à prendre pour la Saint Valentin.
Et bien sûr, le curcuma, le piment, le safran, la noix de cola, la cannelle, le clou de girofle, la fève de Tonka, la baie de genièvre, le galanga et les indétrônables gingembre et ginseng. N’oubliez pas le Raz el Hanout qui doit contenir de la cantharide (ou mouche espagnole) un redoutable aphrodisiaque.
Quelques fruits et légumes:
La carotte: véritable panacée pour contrer les pannes d’amour? Ou simple symbole phallique…
Les agrumes: ils contiennent des vitamines et sont donc garants d’un tonus sexuel.
Le céleri: point de grandes phrases mais un dicton populaire:
” Si femme savait ce que céleri fait à l’homme, elle irait chercher de Paris jusqu’à Rome” et ” Si l’homme savait l’effet du céleri, il en remplirait plein courtil!”
L’artichaut: Madame de Montespan en offrait sous forme d’infusion à Louis XIV pour tonifier ses ardeurs.
L’ail: il était autrefois administré sous forme d’un vin d’ail aux jeunes mariés quelques heures avant leur nuit de noces. Comme dans le cas du fromage de Munster, il vaut mieux être deux à en manger.
Le cassis: bizarrement ses propriétés “admirables” ont été décrites au XVIII ème siècle par un ecclésiastique, l’abbé Bailly!
Et le fenouil, le navet, l’oignon, le raifort, la moutarde…
Et mes chères herbes…
Le basilic: si bon et tellement stimulant, à l’instar du cerfeuil, du persil, du cresson, des poivres, de la coriandre…
La berce spondyle: c’est une plante sauvage abondante dont les propriétés aphrodisiaques sont avérées depuis la plus haute antiquité. Les Romains en faisaient boire aux Romaines avant les orgies. La plante, de la famille des Apiacées, contiendrait des œstrogènes bénéfiques aux dames…
La capucine: Nostradamus, avec ses racines et ses graines concoctait “une huile de repopulation” C’est bien peu dire…
Et la consoude, la reine des prés, la valériane, l’ortie, l’onagre bisannuelle, le lamier blanc, la sarriette, la menthe, la mélisse, la sauge, le souci, le romarin, la verveine et bien d’autres encore…
Par Daniel Zenner