En Alsace, deux femmes sont qualifiées pour les finales du concours d’ “Un des Meilleurs Ouvrier de France”, Anne Ernwein en cuisine et Christelle Lorho, en classe “fromager” officiant au “Vieux Gourmet” à Strasbourg, et épouse de Cyrille Lorho, qui a déjà décroché le titre en 2007.
La première partie de la finale du concours de “MOF fromager” a eu lieu ce mardi 22 février sur le Salon de l’Agriculture à Paris. 9 finalistes ont été retenus sur les 20 candidats qui participaient à la demi-finale en novembre dernier à Rungis, dont une seule femme: Christelle Lorho.
Une finale qui va se jouer en deux temps, la première sur le SAI à Paris avec 2 épreuves: une découpe et la création d’une œuvre monumentale. La seconde étape se jouera le 16 mai 2011 à Clermont-Ferrand avec le grand oral et la dégustation.
Mardi dernier, à Paris et en public, 9 candidats ont présenté deux épreuves particulièrement spectaculaires : la découpe et la présentation sur le guéridon de 7 produits différents disposés de manière “moderne et tradtionnelle”, à la fois mais aussi “esthétique et artistique”.
“J’ai joué la carte du risque” nous explique Christelle Lohro. “J’ai tout utlisé et il y a environ 60 kg sur le guéridon”. Une épreuve rendue difficile parce qu’elle dure 45 mn et qu’elle succède immédiatement aux 3 heures nécessaires pour réaliser l’oeuvre monumentale.
Le sujet de l’œuvre monumentale portait sur le thème “paysages de fromages d’ici et d’ailleurs”. Celle de Christelle a pris de l’envergure. Aérienne, avec ses 2 mètres de diamètre et ses 76 cm de hauteur, disposée sur une plateau rouge qui tourne et sur lequel, Christelle a choisi de déposer les fromages français, envoyant en l’air, disposés dans des bulles suspendues, en toute transparence, les fromages du monde, “telle une carte postale 2011 des fromages pour les générations futures”précise-t-elle.
“Il fallait au minimum y intégrer 50 produits différents, mais j’ai en mis 71, comme mon année de naissance” souligne la fromagère en riant. “Le sujet était intéressant et pouvait paraitre accessible, mais c’est difficile de gérer autant de liberté dans la créativité. Il fallait “habiller l’oeuvre” et y intégrer toutes les familles de fromages.
Par ailleurs, le support de l’oeuvre devait être démontable et que je puisse le transporter et le recréer seule.”
Physiquement et psychologiquement ces deux épreuves sont éprouvantes pour les candidats” j’ai meme eu des courbatures le lendemain !” nous confie Christelle. “Depuis deux jours je suis en totale décompression, c’est drôle, mais j’ai eu l’impression d’accoucher de mon cinquième enfant.”
Mais, cette pseudo-relâche est bien éphémère. Christelle Lorho se maintient sous une bonne pression pour la suite de sa préparation et être fin prête pour les épreuves suivantes: la dégustation à l’aveugle et le grand oral de 30 minutes.
“La seconde partie de l’entrainement est plus individuelle et solitaire” nous explique Christelle Lorho, “je vais beaucoup lire et déguster de nombreux fromages”. La candidate doit affiner ses connaissances et sa culture générale pour maitriser tous les sujets connexes : la nutrition, la santé, ou l’environnement. Mais cela fait deux ans, maintenant, que Christelle se prépare assidûment et consciencieusement. “Mon seul concurrent, c’est moi-meme.” admet-elle.
Confrontés à un jury de 48 professionnels, qui les notent sur leur travail, leur présentation, la dégustation et le respect des règles, les 9 finalistes sont évalués sur leur maîtrise, leur méthodologie, leur créativité, leurs connaissances et leur expression orale pour décrocher le titre d”Un des “Meilleur Ouvrier de France” fromager.
Nous souhaitons bonne chance à Christelle Lorho dans la dernière ligne droite de son beau parcours.