S. Kauffer, Kelly Cruz, Mélanie Stippisch, Ambre Maenner et Jean-Luc Hoffmann ©Nouvelles Gastronomiques

La chambre des Métiers d’Alsace a décerné les trophées “Madame Artisanat 2022”

La chambre des Métiers d’Alsace (CMA) présidée par Jean-Luc Hoffmann a organisé les trophées de madame Artisanat 2022. Mardi 8 mars, journée internationale des droits de la femme comme assise symbolique, plus de 150 invités se sont réunis au siège à Schiltigheim, pour assister à la cérémonie présentée par Margaux Lagleize.

3 trophées ont été remis :

Mme Engagée à Kelly Cruz,

Mlle Apprentie à Ambre Maenner

Mme Artisanat à Mélanie Stippich.

 

Revoir la cérémonie en replay (avancer à 5mn)

Lors de cette cérémonie Jean-Luc Hoffmann a souhaité rendre hommage au regretté Bernard Stalter, fondateur de ces trophées Madame Artisanat il y a 15 ans. Madame Artisanat récompense des formations et des parcours, c’est toujours un sujet d’actualité.

“En tant que président de la CMA je peux vous dire que le nombre de femmes chefs d’entreprise a multiplié par 3 et plus de 25% des entreprises sont aujourd’hui dirigées par des femmes. Avec ces trophées, nous célébrons la diversité, la liberté de faire son choix de métiers et l’ambition des femmes ” s’exclame-t-il.

Les trophées ont été réalisés par l’artiste Joke Verhelst qui a valorisé l’excellence avec des oeuvres en marbre noir et or.

Véronique Plat, directrice du marché des professionnels à la Caisse d’Epargne, Christelle Joseph-Monory, directrice générale d’ES Strasbourg et Christophe Kieffer directeur régional Alsace-Lorraine d’AG2R La Mondiale ont remis les trois trophées, valorisant la place des femmes dans l’entreprise, leur engagement dans les actions en faveur de l’apprentissage, la formation, la promotion, l’équité et l’égalité pour les femmes.

Sandrine Kauffer, marraine des Trophées de l’Artisanat 2022 et Jean-Luc Hoffmann président de la chambre des métiers d’Alsace, organisateur de l’événement ©Nouvelles Gastronomiques

« Je suis ravie d’être présente ce soir et je voudrais pour commencer remercier Jean-Luc Hoffmann de m’avoir sollicitée pour devenir marraine de ces trophées. Merci, Monsieur, le Président de me faire cet honneur qui me remplit de fierté », mentionne Sandrine Kauffer-Binz, durant le live de la cérémonie.

Je suis fondatrice du journal les Nouvelles Gastronomiques et j’édite également le magazine Good’Alsace, deux médias récompensés du prix du rayonnement de la gastronomie alsacienne à travers le monde et d’une médaille de bronze du tourisme. Depuis 2015, je suis associée au restaurant Julien Binz à Ammerschwihr. J’ai un parcours universitaire divergent de ces 2 entreprises, mais les diplômes que j’ai acquis m’ont apportée des compétences transversales et utiles à la création, la gestion et au développement des entreprises. La quote-part facultative, qui ne s’acquiert peut-être pas avec les diplômes et la formation, c’est la volonté ou le courage d’entreprendre, d’accepter les risques financiers, d’oser croire en soi et d’avoir confiance en ses capacités”, mentionne-t-elle s’adressant aux lauréates qu’elle félicite.

“Toutes ces qualités sont moins ostentatoires chez les femmes. Je salue, pour cette raison la création de ces trophées au féminin, qui permettent de mettre en lumière des profils, des caractères à valeur d’exemplarité et de symbole. D’autant que sur cette sélection 2022, l’âge de deux lauréates pourrait étonner. Comme l’avait énoncé Pierre Corneille « Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années.”

Est-il important de soutenir les femmes qui entreprennent ?

“Oui c’est indispensable sans pour autant chercher à bénéficier d’une discrimination positive. Elles sont moins nombreuses mais elles se font remarquer. Elles ont une approche différente dans la gestion et le management. Elles sont plus emphatiques, compréhensives, elles sont à l’écoute et humaines dans les interactions sociales. La raison d’être et la finalité de ces trophées sont bien une mise en lumière, un coup de projecteurs sur ces femmes qui entreprennent et réussissent.

Finalement, chaque jour des femmes entreprennent. Entreprendre, c’est oser un changement dans sa vie personnelle ou professionnelle. Nous entreprenons toutes, tout au long de notre vie, mais combien d’entre nous, combien d’entre elles, ont cette fameuse fibre entrepreneuriale ? et comment la susciter ? Puis comment l’accompagner ?

Les 3 lauréates ont choisi un métier créatif, manuel, artisan dans le sens noble du terme. Elles s’expriment à travers leur art. Elles sont passionnées, jeunes et ce trophée est un formidable tremplin pour leur carrière. Elles iront loin.

Mon métier de journaliste me permet de mettre ma plume au service des artisans de la gastronomie, en valorisant leur trajectoire et leur savoir-faire. J’ai donc prix rendre rendez-vous avec Mélanie Stippich et Ambre Maenner pour réaliser deux reportages, qui paraîtront dans le prochain magazine Good’Alsace et nous souhaitons bonne chance à Ambre pour décrocher une médaille d’or au concours du MAF au mois de mars 2022″

de G à D : S. Kauffer, Mélanie Stippich, Ambre Maenner et Jean-Luc Hoffmann ©Nouvelles Gastronomiques

Trophée Madame Artisanat Mélanie Stippich

Elle impressionne par ses projets, sa volonté et son ambition d’investir plus d’un million pour ouvrir sa boulangerie pâtissier en 2022. A 23 ans Mélanie Stippich remporte le Trophée Madame Artisanat 2022. A 21 ans, elle était déjà chef d’entreprise en créant dans un local sa boulangerie-pâtisserie Le jardin givré/Paume de pain à Nordhouse. Elle gère 11 employés dont 4 apprentis. Elle est présidente de la fédération des patissiers du Canton d’Erstein et en 2020, elle remporte deux médailles d’argent : pour le meilleur croissant au beurre et la baguette d’or. Pour info, sa soeur Audrey Stippich vient de remporter le concours des femmes chefs de cuisine sur le salon EGAST et s’est hissée à la seconde place du trophée Emile Jung. 

Mélanie Stippich a fait un apprentissage en pâtisserie avec une spécialisation en glacerie puis a créé sa petite glacerie dans la ferme familiale. Pour faire les sorbets et les crèmes glacées, elle utilise les fruits de son verger et le lait d’un agriculteur local. Puis, elle ouvre sa boulangerie-pâtisserie. Tout comme pour sa glacerie, elle tient à garder un esprit « local », utilisant des farines hautes gammes issues d’agriculteurs de la région.  Le choix d’ouvrir sa première boulangerie à Nordhouse n’était pas anodin. L’unique boulanger de la commune venait de partir en retraite, le lieu se retrouvant sans boulangerie et sans commerce de proximité (la boulangerie étant le dernier commerce restant) elle décida de se lancer et d’ouvrir sa boulangerie dans un local de 500m2 à la sortie du village, avec un parking d’une quarantaine de places. Son leitmotiv : « L’entrepreneur est cette personne qui saute d’une falaise et construit un avion au cours de sa chute ».

 

Trophée Mademoiselle Apprentie Ambre Maenner

Avant de s’inscrire au CAP, Ambre avait déjà réalisé deux stages en boulangerie (celui obligatoire pour la classe de 3ème et un de son propre chef, qui lui a confirmé que c’était bien là le métier qu’elle souhaitait faire). Elle a passé son CAP Pâtissier et maintenant elle prépare sa mention en chocolaterie. Par la suite elle souhaite passer une mention glacerie. Très engagée, elle souhaite que sa pâtisserie respecte ses valeurs (pâtisserie durable avec des produits locaux, moins sucrées, moins grasses, produits alternatifs. Ambre Maenner a été élue meilleure apprentie du Grand Est en 2021. Elle est sélectionnée pour la finale du concours MAF qui se déroulera le 28 mars 2022. Dans le cadre de MAF Sponsor elle est avec une association humanitaire EQUATERRA (commerce équitable). En plus de promouvoir le commerce équitable, cela lui permet d’accéder à des ingrédients rares et provenant de pays lointains afin de développer de nouvelles saveurs. Sa passion, sa détermination et ses aptitudes à se surpasser lui permettent de faire face à toutes les épreuves. Après ses études elle souhaiterait voyager à l’étranger pour découvrir de nouvelles techniques, traditions et comparer les savoir-faire et échanger sur les différents points de vue. Riche de toutes ces expériences et toujours en accord avec ses valeurs, elle souhaite, à terme, ouvrir un jour sa propre boutique.

Trophée Madame Engagée (Anciennement trophée Marlène Schaeffer) Kelly Cruz

Kelly commença sa formation par un CAP Coiffure (choix plutôt par défaut), mais son frère qui était carreleur dans l’entreprise de son père parlait de son métier avec tant de passion, qu’elle a décidé de se reconvertir dans le bâtiment. Travailler dans un milieu masculin la motivait, le fait qu’on lui dise qu’elle n’y arriverait pas, a complètement incité cette jeune femme à prouver le contraire. L’activité quotidienne de carreleur correspond plus à sa personnalité : créative, dynamique et aimant la liberté d’action. Son choix ne convenait pas à son père qui lui a démontré la rudesse du métier. Au centre de formation d’apprentis ce ne fut pas facile non plus, un de ses professeurs de pratique lui fit un jour une réflexion : « une fille n’a rien à faire dans ce métier ». Malgré tout, elle finit par obtenir son CAP et BP carreleur. De plus elle est maître d’apprentissage depuis 2019 et souhaite reprendre l’entreprise paternelle. Et aujourd’hui son père est fier d’elle. Son engagement ? Très active sur les réseaux sociaux (surtout Tiktok, 794 000 abonnés), elle réalise des vidéos tuto et astuce carrelage, des vidéos de son quotidien sur les chantiers, etc. Cette présence publique lui permet, en plus de promouvoir le métier de carreleur, de changer la vision de la femme dans un métier à majorité masculine.

Jean-Luc Hoffmann président de la chambre des métiers d’Alsace