Et l’amour qu’est-ce que c’est ? C’est tout ce que chacun sait et ignore, espère et vit. En tous cas, l’amour c’est la plus belle chose qui puisse arriver. Pas besoin de longs discours ni de schémas explicatifs, car l’amour est à la portée de tous. Souvent excessif, quelquefois déraisonnable, puissant comme un volcan ou doux comme une heure de caresses. Devant l’amour, qui ne peut s’acheter, riches et pauvres sont égaux. L’état n’a pas encore trouvé le moyen de taxer et de réglementer – entre deux êtres qui s’aiment – une partie de jambes en l’air. C’est gratuit, c’est excellent pour le moral et la santé : on s’offre des endomorphines ! On se chatouille les hormones ! Ca décrasse les artères et ça met en appétit ! Alors citoyens du monde entier, faites l’amour et recommencez encore et encore !
J’ai toujours admiré Don Juan
J’ai toujours admiré Don Juan, amoureux fou, victime de son ardeur, dévoré par un feu ardent permanent, qui lui brûle les entrailles. Ce céladon, trousseur de jupons en pure dentelle de Calais bravait la peine de mort dix fois de suite, juste pour aller embrasser sa muse et amante. Dommage que l’histoire s’arrête toujours là, car la suite n’a jamais été écrite. Que se passait t’il donc dans la chambre circulaire du donjon que Don Juan avait escaladé au péril de sa vie ? A quels jeux s’adonnait ce séducteur et sa conquête à la lumière d’une chandelle ? Ils jouaient probablement aux cartes, car à cette époque il n’y avait pas de télé.
Chère lectrice, cher lecteur, allons à l’essentiel, car de la table au lit, il n’y a souvent qu’un pas. Je vous épargnerai donc dans cette chronique, l’histoire du Saint, car celle-ci repose sur moultes légendes, de l’Antiquité Grecque (mariage de Zeus et Héra) à l’amour courtois en vogue au Moyen Age, en passant par “Les Lupercales”, fête Romaine en hommage à Lupercus, Dieu de la fertilité.
La Saint Valentin, fêtée dans presque dans tous les pays, se perd dans les limbes des fêtes païennes assimilées par la plupart des religions.
Halte aux fantasmes des orgies Romaines ! Car les matrones n’étaient que rarement invitées aux agapes. Les plaisirs de chair étaient donnés par des esclaves, qui trouvaient en ces partouzes, un moyen de s’affranchir. Sous Louis XV, les soupers galants si célèbres sont restés dans les annales, car la fête était autant dans les assiettes que sous la table. Ces libertins forcenés ne s’embarrassaient point de convenances et l’histoire regorge de récits croustillants.
Saint Valentin : la chair et la chère chère ?
Elle le sait et ne m’en tient plus rigueur. Je ne culpabilise plus car je n’ai pas le cadeau obligatoire. La Saint Valentin, ça devrait se fêter tous les jours…Je déteste les conventions, les obligations morales sans fondements. On fête à coup de tartes à la crème et de billet de banque ces moments imposés, soutenus et béni par la société de consommation. Car l’affaire est juteuse. Les joailliers et marchands de bagues et colliers se frottent les mains. Les producteurs Hollandais de roses rouges produites à grand coup de molécules chimiques et de gaz en plein hiver sont prêts pour le jour J. Les vendeurs d’objets inutiles et de pacotilles par correspondance sont aux aguets, les tenancières des boutiques cadeaux sous néon, installées dans les galeries marchandes sont aux anges et les queues se forment devant les vitrines des lingeries en tous genres. C’est la grande braderie des porte-jarretelles, des soutiens-seins, des bas coutures, des dessous chics, des dessous chocs.
Pour suivre : “Cœur décor sucre avec inscription St Valentin ou je t’aime” (2.50€) ; des “Têtes chocolat standard avec fourrage cerise 840 g soit 2.37€ le kg” ; un machin glacé : “Cœur Nous Deux” 320ml soit 12.34€ le kg et la cerise sur le gâteau : “Une rose stabilisée coloris rouge 9.90€ l’unité” m’expliquera qui voudra !
Mais, chères clientes, je vous livre un scoop, car dans ces magasins marchand de rêves, du 009 au 13 février, UNE ROSE OFFERTE* (*à toutes les femmes lors du passage en caisse le samedi 13 février)
Alors Mesdames, allez-y de ma part ! Achetez une boite d’allumettes, passez en caisse et prenez la rose, c’est toujours ça de gagné.
Jeu de pieds et de mains, jeu de coquin, petit tour dans les cuisines
Je dînais dans une table étoilée. A la table voisine, un monsieur aux cheveux grisonnants, la soixantaine, soupait avec une jouvencelle trois fois moins âgée que lui, jupe courte et bas noirs. Pendant tous le repas : rire, sourires, jeu de pieds et de mains. Quel bonheur de les voir ainsi ! Au moment du dessert, le Maitre d’hôtel – qui observait aussi les scènes depuis son office – demande au monsieur s’il désire la carte des desserts. Le gourmand lui répond “Pas la peine, mon dessert est en face de moi !” De loin j’entendais l’équipe de salle se gausser derrière les paravents. Rires…
La Saint Valentin est avec la fête des mères un jour béni pour les restaurateurs (Tiens donc, deux fêtes dédiées aux femmes…) Et c’est tant mieux. Beaucoup ne propose ce jour qu’un seul menu, car ils sont certains d’afficher complet, et même souvent de réaliser un double, voire un triple service. Je connais quelques maisons qui proposent la Saint Valentin sur trois jours, histoire de contenter tous les tourtereaux adepte de la cuisine du chef. Tout le monde y trouve son compte.
Merveilleux métier que celui de cuisinier, il dispense du plaisir et le chef propose toujours …sa surprise ! Que d’intrigues et d’aventures entre les fourneaux et la salle. Que de mariages entre la plongeuse et le commis, la femme de chambre et le serveur, la chef de rang et le chef de partie !
En cette soirée bénie pour les amoureux, après la table, le lit. Sauf pour l’équipe de l’hôtel-restaurant, qui n’a plus trop le cœur et l’énergie, après un rude service, à élaborer un projet galipette et à étudier et mettre en pratique de nouvelles positions. Les gens qui vous régalent ce soir là ont encore donné le meilleur d’eux-mêmes !
Pour la Saint Valentin, offrez à votre moitié un livre, car les dessous, ça coûte cher, on grossit et ça s’use.
Ma sélection :
“La cuisine des amoureux”, par Anne-Marie Royer-Pantin, Edition Liber
“Le guide des aphrodisiaques” par Jean Louis Degaudenzi, Edition Blanche
“Erotica universalis” et “1000 dessous” par Gérard Néret, Edition Taschen
“La table chaude” par Nestor Jean, Editions Hors Commerce : une pure œuvre littéraire culinaire-érotique qui m’a été offerte le 30 juillet 2004 par Alain, conservateur du musée de l’Erotisme à Paris, un lieu sensuel pour une visite instructive, belle, libre et érotique à travers l’histoire de la sexualité. Un havre de paix et de culture dans « Pigalle » quartier qui a vendu et perdu son âme.