Jean-Marie Dirwimmer le jeune retraité du Bristol ©JulienBinz

Jean-Marie Dirwimmer : “The show must go on” au Bristol

Le 30 août 2013, les salons du Grand Hôtel Bristol à Colmar ont accueilli, des élus, les anciens et les actuels employés de l’établissement colmarien, pour célébrer et saluer le départ à la retraite de Jean-Marie Dirwimmer, Directeur de la restauration, après 40 années de bons et loyaux services.

De nombreuses personnalités se sont réunies autour de lui et de sa famille pour honorer une carrière exemplaire et rendre hommage à son dévouement à l’institution gastronomique et hôtelière érigée en face de la gare de la cité de Bartholdi.

La presse a déjà fait l’éloge cet été de son parcours et de ses qualités professionnelles du “serviteur de haut rang” de 58 ans. Originaire de Breitenbach, dans le Val de Villé, il a effectué son apprentissage au Bristol, obtenant son CAP en 1972.
Il y reviendra en 1977 devenant avec le temps “l’une des forces de l’entreprise” (dna 21/07/13).
Jean-Marie Dirwimmer le jeune retraité du Bristol ©JulienBinz

“Il intègre l’ASA (Association des sommeliers d’Alsace) en 1983, devenant trésorier puis vice-président. Le sommelier du Bristol s’est épanoui en faisant fructufier la cave. “J’ai eu la liberté de tripler le nombre de références : de 200 à 600 en cinq ans, soit de 6 000 à 10 000 bouteilles en stock, y compris des Pétrus à 3000€ le flacon (l’Alsace 31/07/13)

Une réception pour saluer son départ dans les salons du Bristol ©JulienBinz
Un mois plus tard, quand le doute de son retour en fonction n’etait plus permis, Richard Riehm a organisé une réception en l’honneur de Jean-Marie Dirwimmer, son directeur de la restauration.


Jean-Marie a véritablement marqué le Bristol de son empreinte ©JulienBinz
“Chacun le sait ici, Jean-Marie a véritablement marqué le Bristol de son empreinte”, introduit le patron des lieux. ” Il a largement contribué à la bonne image et à la notoriété de notre maison. En effet, notre ami a toujours eu le souci de l’excellence, contribuant au rayonnement de la maison, et à sa respectabilité, Jour après jour, année après année, … pendant 40 ans “, relève Richard Riehm soulignant également son implication dans la formation des apprentis et de ses collègues, résumant son action professionnelle par 2 qualificatifs : Constance et fidélité.
De nombreuses personnalités colmariennes sont venues lui rendre hommage ©JulienBinz
“Constant, il l’a été en étant à son poste chaque fois que l’intérêt de la maison l’a exigé”, s’exclame le propriétaire du Bristol. Tous les week-ends, tous les jours fériés, les jours de Noël, les nouvel an, toujours le dernier à partir lors des soirées veillant toujours jusqu’aux derniers moments pour s’assurer que le client parte satisfait », sans jamais avoir été malade pendant 40 ans … “, lance-t-il admiratif et reconnaissant.
J-M Dirwimmer toujours présent dans les bons moments (reconquête de l'étoile en 2012) comme dans les périodes difficiles ©JulienBinz

J-M Dirwimmer toujours présent dans les bons moments (reconquête de l’étoile en 2012) comme dans les périodes difficiles ©JulienBinz
“Fidèle, il l’a toujours été dans les moments difficiles, même très difficiles, et je pense en particulier à la période 1991 à 1996 (perte de l’étoile, changement de Chef, difficultés financières sur fond de crise économique … la pire période que nous ayons vécue”, reconnaît M. Riehm. “Vous avez été pour cette maison, et pour moi, un soutien sans faille”, lui adresse-t-il directement.

Dans la salle, l’émotion est perceptible dans la salle. Avec pudeur, Jean-Marie Dirwimmer écoute religieusement les messages de remerciements. Et ils s’enchaînent.


De G à D : E. Jung, R. Riehm, B. Klinkert, J-M Dirwimmer, J-J. Better et E. Strauman ©JulienBinz 
” Le Bristol est un grand paquebot amarré près de la gare de Colmar”, énonce le député Eric Straumann. “Un lieu mythique, un lieu de centralité et un lieu de pouvoir dans lequel vous avez su évoluer. Votre métier est particulier”, dit-il, “parce qu’au-delà de la technique et du savoir-faire, il faut détenir un savoir-être.. et vous l’avez”.


Jean-Marie Dirwimmer : Avec Christophe Forait la relève est assurée ©JulienBinz
Puis Brigitte Klinkert, 2ème Vice-présidente du Conseil Général prend la relève. “Je suis très émue et déstabilisée du départ de Jean-Marie. J’ai l’impression de faire partie de cette grande et belle famille du Bristol. Mon grand-père Joseph, mon père puis à mon tour, je viens presque toutes les semaines, sachant que je n’ai aucun souci pour l’avenir de la maison. Vous avez su former une relève à votre image”.

La relève est incarnée par Christophe Forait, arrivé au Bristol en 1990 et qui depuis, ne l’a plus quitté, évoluant avec efficacité auprès de Jean-Marie Dirwimmer. Il hérite aujourd’hui de ses responsabilités, secondé par Caroline Baur.

Jean-Marie Dirwimmer entouré de Caroline Baur et Stephane Gonella ©JulienBinz
Après avoir effectué son service militaire en Allemagne, ce Bourguignon, Alsacien d’adoption, est notamment passé par la maison des Têtes à Colmar avant de rejoindre la brigade de Monsieur Riehm. Conseils et recommandations ont été intelligemment transmis, les fidèles clients seront toujours aussi bien servis, je ne me fais aucun souci “, souligne Jean-Marie Dirwimmer.


Remise de médaille et diplôme de l’Umih remis par Jean-Jacques Better ©JulienBinz
Jean-Jacques Better est venu récompenser Jean-Marie Dirwimmer de la médaille de l’Umih et du diplôme d’honneur de la profession “C’est une première !” annonce-t-il, “C’est la première fois que nous mettons à l’honneur le talent d’un ami, d’un professionnel, d’un collaborateur exemplaire et fidèle”, souligne le président de l’UMIH 68.


” Ton parcours est un parfait exemple de réussite. Avec ton CAP en poche tu as gravi tous les échelons de l’entreprise pour conclure par le poste de Directeur de la restauration. Grâce à ton professionnalisme, tu as été un pilier de cet établissement.

Observateur attentionné, formateur et jury d’examens dans nos C.F.A., en tant que jeune retraité de 58 ans, je compte sur toi pour continuer ta mission de formation”.


Richard Riehm propriétaire du Grand hôtel Bristol à Colmar ©JulienBinz
Puis l’intéressé, ému et honoré, toujours souriant et enjoué, prend la parole pour enchaîner les remerciements pour toutes ces paroles chaleureuses, poursuivant avec les siennes aux différents interlocuteurs présents dans la salle.

Après avoir remercié la clientèle, sans qui “nous n’existerions pas”, il s’adresse à Martine et Richard Riehm.

“Merci pour votre confiance. Malgré des moments difficiles, le navire du Grand Hôtel Bristol a maintenu son cap avec toujours un seul objectif, celui de satisfaire le client” rappelle-t-il.


Les anciens du Bristol étaient également présents ©JulienBinz
Merci à mes collègues, car la force du Grand Hotel Bristol c’est justement les hommes et les femmes qui composent le personnel, ainsi que toutes les petites mains qui travaillent dans l’ombre mais ô combien indispensables.

Merci à nos fournisseurs, qui sont aussi des partenaires du succès et de la réussite. Sans leurs produits de qualité, nous ne pourrions pas satisfaire notre clientèle car comme le disait Prosper Montagné “On ne fait du bon qu’avec du bon ”

Agnès Dirwimmer l’a toujours soutenu ©JulienBinz
Merci à la sommellerie alsacienne, en particulier à Serge Dubs, ici présent et Jean-marie Stockel qui m’ont éduqué et aidé à parfaire mes connaissances.

Merci à la famille, ma femme Agnès et mes enfants, qui représentent un lien et un socle indispensables. Je découvre aujourd’hui qu’il existe une autre vie après celle du travail”.


" Il faut s'adapter :être au service sans être un serviteur" ©JulienBinz

” Il faut s’adapter :être au service sans être un serviteur” ©JulienBinz
Pour conclure Jean-Marie Dirwimmer partage sa vision du métier de la salle, qui comporte une “part de mise en scène avec un client qui applaudit une sortie après un numéro réussi”. Et parmi ces clients : “des vedettes qui restent des gens simples et des gens simples qui se prenaient pour des vedettes”, sourit-il.

“Dans notre profession, la difficulté, c’est de s’adapter, être au service sans être un serviteur, respecter et être respecté, savoir être souvent souple et parfois ferme, flatter sans être obséquieux, s’incliner sans s’agenouiller. Tout cela veut dire, savoir faire preuve d’une infinie psychologie, c’est peut-être cela la meilleur recette parce qu’elle vous enrichit et vous honore”


Dans notre profession il faut savoir faire preuve d’une infinie psychologie ©JulienBinz
“Et comme dirait Mr Riehm “The show must go on”, conclut-il en une dernière réplique. L’acteur achève son service sous les applaudissements. Mais pour lui, le rideau rouge ne saurait se fermer sur cette prestation, puisqu’il poursuit la gestion de la cave à vin et des achats des flacons du Rendez-vous de chasse, maintenant également ses fonctions à l’ASA, signifiant que l’artiste ne quitte pas encore définitivement la scène.

Par Sandrine Kauffer
Crédit photos ©JulienBinz